Analyse :
Evolution vers le droit pénal, renforcement de la lutte sur le Web, actions de groupe… Les mesures annoncées par le Premier ministre divisent les associations.
Prise de conscience salutaire ou énième plan gadget pour lutter contre le racisme ?
Le Premier ministre, Manuel Valls, a présenté vendredi 40 mesures censées réveiller une «France travaillée par le populisme». Le contexte est morose : après les attentats de janvier contre Charlie Hebdo et l’Hyper Cacher, le nombre d’actes antimusulmans a explosé. La semaine passée, la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) s’alarmait dans son rapport annuel d’une résurgence des vieux préjugés antisémites. Avant même les attentats, lors de ses vœux aux Français, François Hollande avait érigé en «grande cause nationale» la lutte contre le racisme et l’antisémitisme. Un objectif répété quelques semaines plus tard, avec une matérialisation concrète : permettre des «sanctions plus rapides et plus efficaces» contre «les propos de haine». C’est à Créteil (Val-de-Marne) que Manuel Valls a détaillé le plan gouvernemental, qui s’est longtemps fait attendre. Le lieu est symbolique : en décembre, un jeune couple avait été victime, à son domicile, d’une agression antisémite particulièrement violente.
Le «sursaut» souhaité par le Premier ministre s’appuie d’abord sur une évolution juridique controversée. La répression des discours de haine ne relèvera bientôt plus de la loi sur la presse de 1881, mais sera insérée dans le droit pénal. Aujourd’hui, toute injure ou incitation à la haine raciale est jugée comme un abus de liberté d’expression. Concrètement, cela signifie qu’elles ne peuvent pas être jugées en comparution immédiate, que les délais de prescription sont raccourcis et que les suspects ne peuvent pas être mis en garde à vue.....................
Antiracisme : un plan Valls qui ne fait pas l’union - Libération
Evolution vers le droit pénal, renforcement de la lutte sur le Web, actions de groupe… Les mesures annoncées par le Premier ministre divisent les associations.
Prise de conscience salutaire ou énième plan gadget pour lutter contre le racisme ?
Le Premier ministre, Manuel Valls, a présenté vendredi 40 mesures censées réveiller une «France travaillée par le populisme». Le contexte est morose : après les attentats de janvier contre Charlie Hebdo et l’Hyper Cacher, le nombre d’actes antimusulmans a explosé. La semaine passée, la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) s’alarmait dans son rapport annuel d’une résurgence des vieux préjugés antisémites. Avant même les attentats, lors de ses vœux aux Français, François Hollande avait érigé en «grande cause nationale» la lutte contre le racisme et l’antisémitisme. Un objectif répété quelques semaines plus tard, avec une matérialisation concrète : permettre des «sanctions plus rapides et plus efficaces» contre «les propos de haine». C’est à Créteil (Val-de-Marne) que Manuel Valls a détaillé le plan gouvernemental, qui s’est longtemps fait attendre. Le lieu est symbolique : en décembre, un jeune couple avait été victime, à son domicile, d’une agression antisémite particulièrement violente.
Le «sursaut» souhaité par le Premier ministre s’appuie d’abord sur une évolution juridique controversée. La répression des discours de haine ne relèvera bientôt plus de la loi sur la presse de 1881, mais sera insérée dans le droit pénal. Aujourd’hui, toute injure ou incitation à la haine raciale est jugée comme un abus de liberté d’expression. Concrètement, cela signifie qu’elles ne peuvent pas être jugées en comparution immédiate, que les délais de prescription sont raccourcis et que les suspects ne peuvent pas être mis en garde à vue.....................
Antiracisme : un plan Valls qui ne fait pas l’union - Libération