Que dire? Il y a des athées qui diront qui savent que Dieu n'existe pas, et pas toujours en vertu d'un raisonnement, mais parfois en vertu "d'intuitions". Un peu comme quand on entend parler des idées d'une secte fondamentaliste marginale et qu'on ne la prend même pas au sérieux tellement sa fausseté nous paraît évidente!
On ne peut pas développer une ontologie de ce qui n'est pas. Autrement dit, on peut avoir une connaissance directe de ce qui "est". On ne peut avoir une connaissance directe de ce qui "n'est pas".
La connaissance de ce qui "n'est pas" passe par un effort intellectuel lui-même fondé sur une connaissance directe de choses qui "sont".
La croyance dont je parle est strictement basique et dépouillée. Je sais de façon directe que je vois le soleil. Il me faut un effort intellectuel pour relativiser ses dimensions à la distance qui me sépare de lui. Les croyances de base sont des croyances constamment entretenues qui se situent au premier niveau, celui de la connaissance directe d'une chose.
C'est dans le même ordre d'idées qu'en tant que musulman je "sais" de façon directe qu'il y a une puissance supérieure qui transcende et régit le monde, nonobstant mes divergences avec un chrétien, un juif, un panthéiste, un hindouiste, un bouddhiste... sur la façon d'appréhender cette transcendance. Une fois dépouillée, l'expérience religieuse est substantiellement la même.
Par contre, la connaissance de l'inexistence à ce sujet n'est qu'un artifice du langage. La non-connaissance de l'existence à mon sens sied mieux puisque la non-connaissance est linguistiquement un signifié sans référent. Il ne contient rien. L'athéisme et l'agnosticisme qui à mon sens sont honnêtes et intellectuellement valides sont ceux dont la formulation commence par: je n'ai pas de raison ou de raisons suffisantes de croire en un Dieu ou des Dieux.