Un gage de « prospérité ». Après quatorze ans de travaux, l’Éthiopie a officiellement inauguré son Grand barrage de la Renaissance (Gerd) sur le Nil, mardi 9 septembre 2025.
Lancé en 2011 pour un montant de 4 milliards de dollars, le Gerd est un immense ouvrage de près de deux kilomètres de large pour 170 mètres de haut, et d’une contenance totale de 74 milliards de mètres cubes d’eau, selon les derniers chiffres communiqués par l’entreprise italienne Webuild, maître d’œuvre du barrage. Des chiffres vertigineux qui font de l’édifice le plus grand ouvrage hydroélectrique d’Afrique.

Plusieurs turbines sur les 13 prévues sont déjà en activité depuis 2022. Le mégabarrage doit atteindre à terme une capacité de production de 5 150 mégawatts (MW), soit plus du double de ce que l’Éthiopie produit actuellement. En ordre de grandeur, 1 000 mégawatts correspondent à la puissance délivrée par un réacteur nucléaire en France (entre 900 et 1 450 MW). Une telle capacité permet d’alimenter quelque 500 000 foyers européens de façon continue.
Cette production d’énergie va également permettre à Addis Abeba de générer d’importantes recettes grâce à l’électricité vendue à ses voisins. Le Premier ministre a estimé, la semaine dernière, ses retombées à 1 milliard de dollars par an. Le président sud-soudanais Salva Kiir, présent lors de l’inauguration de l’édifice à Guba, mardi 9 septembre 2025, a ainsi déjà indiqué qu’il allait signer un accord avec l’Éthiopie pour l’achat d’électricité.
Pour cause : le Gerd se trouve sur le Nil Bleu, qui prend sa source en Éthiopie et s’écoule jusqu’au Soudan, où il rencontre le Nil Blanc pour former le Nil. Le Nil Bleu fournit jusqu’à 85 % des eaux du Nil. Or, l’Égypte et ses environ 110 millions d’habitants dépendent à 97 % du fleuve pour leurs besoins hydriques, notamment pour l’agriculture.
Le président américain Donald Trump, solide allié du Caire, a déclaré que les États-Unis avaient « stupidement financé » la construction du barrage, qui réduit « considérablement » le débit du Nil, faisant en écho aux préoccupations de l’Égypte. L’Éthiopie a rejeté cette affirmation, la qualifiant de « fausse » et insistant sur le fait que le barrage avait été autofinancé.

En aval du fleuve, le Soudan a partagé les inquiétudes du Caire. Mais son ton est plus modéré : le barrage pourrait permettre à l’État une meilleure gestion des inondations et un accès à une énergie bon marché. « Le Soudan est l’un des principaux bénéficiaires du barrage, mais aussi l’un des grands perdants si les risques ne sont pas limités », avait estimé, en 2020, le Premier ministre soudanais de l’époque, Abdallah Hamdok.
Les différentes tentatives de médiation entre les trois pays – sous l’égide successivement des États-Unis, de la Banque mondiale, de la Russie, des Émirats arabes unis et de l’Union africaine – ont toutes échoué.
Lancé en 2011 pour un montant de 4 milliards de dollars, le Gerd est un immense ouvrage de près de deux kilomètres de large pour 170 mètres de haut, et d’une contenance totale de 74 milliards de mètres cubes d’eau, selon les derniers chiffres communiqués par l’entreprise italienne Webuild, maître d’œuvre du barrage. Des chiffres vertigineux qui font de l’édifice le plus grand ouvrage hydroélectrique d’Afrique.

Un milliard de dollars de recettes par an
Pour le deuxième pays le plus peuplé d’Afrique, où quelque 45 % des 130 millions d’habitants n’ont pas accès à l’électricité, le barrage est un gage de « révolution énergétique », selon des experts. Le Gerd « change la vie de 30 à 40 millions de personnes » en Éthiopie, a qui il donnera accès à l’électricité, s’est félicité le patron de Webuild, Pietro Salini, interrogé par l’Agence France-Presse. « Notre objectif est que d’ici à 2030, au moins 90 % de notre population ait accès à l’électricité », a espéré le ministre de l’Eau et de l’Énergie, Habtamu Ifeta à la BBC .Plusieurs turbines sur les 13 prévues sont déjà en activité depuis 2022. Le mégabarrage doit atteindre à terme une capacité de production de 5 150 mégawatts (MW), soit plus du double de ce que l’Éthiopie produit actuellement. En ordre de grandeur, 1 000 mégawatts correspondent à la puissance délivrée par un réacteur nucléaire en France (entre 900 et 1 450 MW). Une telle capacité permet d’alimenter quelque 500 000 foyers européens de façon continue.
Cette production d’énergie va également permettre à Addis Abeba de générer d’importantes recettes grâce à l’électricité vendue à ses voisins. Le Premier ministre a estimé, la semaine dernière, ses retombées à 1 milliard de dollars par an. Le président sud-soudanais Salva Kiir, présent lors de l’inauguration de l’édifice à Guba, mardi 9 septembre 2025, a ainsi déjà indiqué qu’il allait signer un accord avec l’Éthiopie pour l’achat d’électricité.
Le Gerd, une « menace existentielle » pour l’Égypte
Mais si le mégabarrage est l’un des rares sujets faisant l’unanimité dans cet état déchiré par des conflits armés, les pays en aval ne cachent leurs inquiétudes. L’Égypte, fer de lance de cette contestation depuis 2011, qualifie même l’ouvrage de « menace existentielle » pour sa souveraineté hydrique et agricole.Pour cause : le Gerd se trouve sur le Nil Bleu, qui prend sa source en Éthiopie et s’écoule jusqu’au Soudan, où il rencontre le Nil Blanc pour former le Nil. Le Nil Bleu fournit jusqu’à 85 % des eaux du Nil. Or, l’Égypte et ses environ 110 millions d’habitants dépendent à 97 % du fleuve pour leurs besoins hydriques, notamment pour l’agriculture.
Le président américain Donald Trump, solide allié du Caire, a déclaré que les États-Unis avaient « stupidement financé » la construction du barrage, qui réduit « considérablement » le débit du Nil, faisant en écho aux préoccupations de l’Égypte. L’Éthiopie a rejeté cette affirmation, la qualifiant de « fausse » et insistant sur le fait que le barrage avait été autofinancé.

En aval du fleuve, le Soudan a partagé les inquiétudes du Caire. Mais son ton est plus modéré : le barrage pourrait permettre à l’État une meilleure gestion des inondations et un accès à une énergie bon marché. « Le Soudan est l’un des principaux bénéficiaires du barrage, mais aussi l’un des grands perdants si les risques ne sont pas limités », avait estimé, en 2020, le Premier ministre soudanais de l’époque, Abdallah Hamdok.
Les différentes tentatives de médiation entre les trois pays – sous l’égide successivement des États-Unis, de la Banque mondiale, de la Russie, des Émirats arabes unis et de l’Union africaine – ont toutes échoué.