Ashis Nandi, psychologie du colonialisme

Chamali2005

Chamali2005

Je me permets de soumettre a votre jugement certaines affirmations d'Ashis Nandi que je trouve interessantes:

"The rhetoric of progress uses the fact of INTERNAL colonialism to subvert the cultures of societies subject to external colonialism and the internal colonialism in turn uses the fact of external threat to legitimize and perpetuate itself."

Ashis Nandi, "The Intimate Enemy", psychology of colonialism.
 
Pour Ashis Nandi, il faut cesser de penser dans les termes fixes par le colon, dans les "categories" du colons, et ainsi s'emanciper definitivement, c'est la "decolonisation des esprits" a laquelle il appelle et qui doit succeder a la decolonisation politique.


"If there is the non-West which constantly invites one to be Western and to defeat the West on the strength of one's acquired Westerness - there is the non-West's construction of the West which invites one to be true to the West's other self and the non-West which is in alliance with that other self.
If beating the West at its own game is the preferred means of handling the feelings of self-hatred in the modernized non-West, there is also the West constructed by the savage outsider who is neither willing to be a player nor a counterplayer."

Malgre le jargon des psycholgues, je trouve cette reflexion interessante et essentielle dans notre monde.
 
Très intéressant, une fois digérée la syntaxe de l’auteur. La rhétorique progressiste est en effet un puissant moteur colonialiste et d’occidentalisation. C’est dans sa conception d’un temps continu et linéaire que l’on trouve des pays avancés et des pays moins avancés. Un fois intégrée cette conception du temps, la hiérarchie et le futur qu’elle implique, le colonisé est un autre lui-même. Il continue de se sentir menacé par un extérieur dont il a intégré, pourrait-on dire, le principe. Menace double, donc, ou double aliénation, comme on voudra. Ne disposant plus des ressources de sa culture pour légitimer son être, pour donner un sens à son existence, sur quoi d’autre pourrait-il s’appuyer ? Le refus ou la mise à distance de cette conception ouvre le chemin de la désaliénation. Pour les Occidentaux aussi.
 
"Either through a cultural renaissance set off by the impact of a more vigorous culture or through the growth of modern capitalism on the way to full blown liberalism or communism, the modern idea of history has implicitly accepted the cultural superiority - or at least the more advanced cultural state - of the colonizing power."

Ashis Nandy, The Uncolonized Mind.
 
Chamali2005 a dit:
"Either through a cultural renaissance set off by the impact of a more vigorous culture or through the growth of modern capitalism on the way to full blown liberalism or communism, the modern idea of history has implicitly accepted the cultural superiority - or at least the more advanced cultural state - of the colonizing power."

Ashis Nandy, The Uncolonized Mind.
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Il s'agit d'une critique de la vision de l'histoire desormais presque universellement acceptee et originellement typiquement europeenne (hegelienne, puis reprise a son compte par le marxisme).
Cela devrait faire reflechir...
 
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