Depuis 2009, le site Web explore les singularités méconnues de la planète. Aujourd’hui, il se prolonge en un livre voyageur. Immersion
Lorsqu’il fallait construire un pont pour traverser une rivière, dans la forêt indienne de Cherrapunji, le peuple Khasi, habitant des lieux, avait pour coutume de poser deux tiges de bambou ou deux branches d’aréquier entre les deux rives, puis d’attendre vingt ans, jusqu’à ce que «les racines aériennes des hévéas sis sur les berges, emmêlées et entortillées, s’y enroulent en s’étirant au-dessus de l’eau, formant un pont vivant, en perpétuelle croissance».
Lorsque la Japonaise Ayano Tsukimi prit sa retraite, quittant la ville d’Osaka pour retourner vivre dans son village natal de Nagoro, elle trouva la localité dépeuplée jusqu’à ne plus compter que 35 habitants. Elle décida alors de remplacer les villageois manquants par des poupées à leur image, grandeur nature, qui remplissent aujourd’hui les lieux, «en pèlerine et bottes de pluie près d’un ruisseau, avec une canne à pêche» ou «assises sur un banc, côté à côté».
Lorsque le mois d’avril s’achève à Narcisse, ville canadienne dans la région d’Interlake (Manitoba), des dizaines de milliers de couleuvres rayées émergent de leur repaire hivernal, «glissant les unes sur les autres en quête d’un partenaire». Les serpents, qui forment là «le plus grand rassemblement mondial» de cette espèce, se lancent alors dans «une frénésie reproductive durant plusieurs semaines», qui frappe les humains par son caractère «hypnotique et étonnamment sonore: dans une journée sèche, on entend les écailles des animaux se frotter ensemble».
Ce sont là trois entrées d’Atlas Obscura. An Explorer’s Guide to the World’s Hidden Wonders, livre issu du site Web enchanteur et singulier qui porte ce nom, consacré au spectacle d’une planète qu’on parcourrait en quête de ses étrangetés révélatrices et qui se dévoilerait comme un réseau de singularités. «Lorsque nous avons lancé Atlas Obscura en 2009, l’objectif était de créer un catalogue de tous les lieux, toutes les personnes et toutes les choses qui inspirent notre sens de l’émerveillement», notent les fondateurs, Joshua Foer et Dylan Thuras. «Au fil des ans, des milliers de personnes dans le monde ont rejoint ce projet participatif en proposant des entrées. Le livre ne représente qu’une fraction infime de ce que la communauté a déniché.»
Lorsqu’il fallait construire un pont pour traverser une rivière, dans la forêt indienne de Cherrapunji, le peuple Khasi, habitant des lieux, avait pour coutume de poser deux tiges de bambou ou deux branches d’aréquier entre les deux rives, puis d’attendre vingt ans, jusqu’à ce que «les racines aériennes des hévéas sis sur les berges, emmêlées et entortillées, s’y enroulent en s’étirant au-dessus de l’eau, formant un pont vivant, en perpétuelle croissance».
Lorsque la Japonaise Ayano Tsukimi prit sa retraite, quittant la ville d’Osaka pour retourner vivre dans son village natal de Nagoro, elle trouva la localité dépeuplée jusqu’à ne plus compter que 35 habitants. Elle décida alors de remplacer les villageois manquants par des poupées à leur image, grandeur nature, qui remplissent aujourd’hui les lieux, «en pèlerine et bottes de pluie près d’un ruisseau, avec une canne à pêche» ou «assises sur un banc, côté à côté».
Lorsque le mois d’avril s’achève à Narcisse, ville canadienne dans la région d’Interlake (Manitoba), des dizaines de milliers de couleuvres rayées émergent de leur repaire hivernal, «glissant les unes sur les autres en quête d’un partenaire». Les serpents, qui forment là «le plus grand rassemblement mondial» de cette espèce, se lancent alors dans «une frénésie reproductive durant plusieurs semaines», qui frappe les humains par son caractère «hypnotique et étonnamment sonore: dans une journée sèche, on entend les écailles des animaux se frotter ensemble».
Ce sont là trois entrées d’Atlas Obscura. An Explorer’s Guide to the World’s Hidden Wonders, livre issu du site Web enchanteur et singulier qui porte ce nom, consacré au spectacle d’une planète qu’on parcourrait en quête de ses étrangetés révélatrices et qui se dévoilerait comme un réseau de singularités. «Lorsque nous avons lancé Atlas Obscura en 2009, l’objectif était de créer un catalogue de tous les lieux, toutes les personnes et toutes les choses qui inspirent notre sens de l’émerveillement», notent les fondateurs, Joshua Foer et Dylan Thuras. «Au fil des ans, des milliers de personnes dans le monde ont rejoint ce projet participatif en proposant des entrées. Le livre ne représente qu’une fraction infime de ce que la communauté a déniché.»