Martine Aubry et Laurent Fabius ont retiré leur signature de la pétition « Non au débat-procès sur lislam » au motif de la présence sur la liste de Tariq Ramadan.
Cette réaction est inhabituelle, curieuse et regrettable.
Inhabituelle car, si lon sengage, cest pour un texte et non en fonction des autres signataires, dont il est toujours difficile de connaître la liste exacte. Signer un texte na jamais signifié être daccord sur tout avec les autres signataires.
Curieuse car peu motivée. Ce retrait de signature na pas été réellement explicité. Le seul nom de Tariq Ramadan semble provoquer laffolement, la crainte dêtre gravement contaminé en étant à ses côtés, fût-ce pour une cause à laquelle on dit croire profondément. Les médias ont évoqué quelques motifs : Ramadan est proche des Frères musulmans. Mais peut-on assimiler quelquun à son grand-père, qui fut effectivement le fondateur de ce mouvement ? On lui reproche également de ne pas sêtre déclaré en faveur de linterdiction de la lapidation et de nopter que pour un simple moratoire. Mais un moratoire nest-il pas le premier pas vers labrogation ? Naccueillerait-on pas avec satisfaction le principe dun moratoire sur la peine de mort en Chine ou aux États-Unis par exemple ? On parle souvent du double langage de Tariq Ramadan sans nous en apporter de preuves réelles et souvent à partir de citations tronquées.
La question centrale devrait être : Tariq Ramadan a-t-il publiquement lancé des appels à la haine, des diatribes enflammées, a-t-il essayé dempêcher untel ou unetelle de sexprimer ? Non ! A-t-il été condamné par la justice française pour des propos racistes ? Pas plus. Il est en fait diabolisé par une grande partie du milieu politico-médiatique depuis son article sur les intellectuels communautaires de 2003. Mais ceux qui avaient dénoncé lantisémitisme de ce texte nont pas porté laffaire devant les tribunaux. La dénonciation du communautarisme de certains intellectuels qui sauto-présentent comme universalistes semble être un crime imprescriptible sur le plan médiatique. Ce qui est en réalité reproché à Ramadan, cest sa position sur le conflit israélo-palestinien. En refusant de figurer à ses côtés à propos dun texte quils jugeaient de façon élogieuse, Aubry et Fabius montrent que ce conflit israélo-palestinien reste un tabou au PS.
Le retrait de signature est surtout regrettable. Un texte fait pour dénoncer la montée des sentiments anti-musulmans ou anti-Arabes a finalement conduit à une nouvelle stigmatisation de ces derniers. Ce que ce retrait signifie, cest quil y a des causes pour lesquelles le soutien est inconditionnel et dautres où il est conditionné. On peut bien sengager pour dénoncer la stigmatisation des Arabes et des musulmans mais seulement sous de strictes conditions, ici lexigence dune liste de signataires où nul ne soit contesté par lélite médiatique.
Cette réaction est inhabituelle, curieuse et regrettable.
Inhabituelle car, si lon sengage, cest pour un texte et non en fonction des autres signataires, dont il est toujours difficile de connaître la liste exacte. Signer un texte na jamais signifié être daccord sur tout avec les autres signataires.
Curieuse car peu motivée. Ce retrait de signature na pas été réellement explicité. Le seul nom de Tariq Ramadan semble provoquer laffolement, la crainte dêtre gravement contaminé en étant à ses côtés, fût-ce pour une cause à laquelle on dit croire profondément. Les médias ont évoqué quelques motifs : Ramadan est proche des Frères musulmans. Mais peut-on assimiler quelquun à son grand-père, qui fut effectivement le fondateur de ce mouvement ? On lui reproche également de ne pas sêtre déclaré en faveur de linterdiction de la lapidation et de nopter que pour un simple moratoire. Mais un moratoire nest-il pas le premier pas vers labrogation ? Naccueillerait-on pas avec satisfaction le principe dun moratoire sur la peine de mort en Chine ou aux États-Unis par exemple ? On parle souvent du double langage de Tariq Ramadan sans nous en apporter de preuves réelles et souvent à partir de citations tronquées.
La question centrale devrait être : Tariq Ramadan a-t-il publiquement lancé des appels à la haine, des diatribes enflammées, a-t-il essayé dempêcher untel ou unetelle de sexprimer ? Non ! A-t-il été condamné par la justice française pour des propos racistes ? Pas plus. Il est en fait diabolisé par une grande partie du milieu politico-médiatique depuis son article sur les intellectuels communautaires de 2003. Mais ceux qui avaient dénoncé lantisémitisme de ce texte nont pas porté laffaire devant les tribunaux. La dénonciation du communautarisme de certains intellectuels qui sauto-présentent comme universalistes semble être un crime imprescriptible sur le plan médiatique. Ce qui est en réalité reproché à Ramadan, cest sa position sur le conflit israélo-palestinien. En refusant de figurer à ses côtés à propos dun texte quils jugeaient de façon élogieuse, Aubry et Fabius montrent que ce conflit israélo-palestinien reste un tabou au PS.
Le retrait de signature est surtout regrettable. Un texte fait pour dénoncer la montée des sentiments anti-musulmans ou anti-Arabes a finalement conduit à une nouvelle stigmatisation de ces derniers. Ce que ce retrait signifie, cest quil y a des causes pour lesquelles le soutien est inconditionnel et dautres où il est conditionné. On peut bien sengager pour dénoncer la stigmatisation des Arabes et des musulmans mais seulement sous de strictes conditions, ici lexigence dune liste de signataires où nul ne soit contesté par lélite médiatique.