D’un point de vue logique, il y a pas vraiment sens à parler d’une prédestination totale. A priori, cela peut paraître opportun pour soutenir la souveraineté de Dieu et l’efficacité de la Providence, mais c’est au prix de la responsabilité morale des personnes. Sans cette responsabilité morale, le jugement divin, les récompenses et châtiments sont injustifiables. Si notre destin est écrit de toute éternité, on n’a pas de rôle actif dans nos fautes, on ne fait qu’exécuter un script (dans quel but d’ailleurs?) Le responsable de nos actions est donc, exclusivement, Dieu. De quel droit nous punir alors? Si un acteur dans un film joue le rôle d’un voleur, il ne sera pas puni dans la vie réelle...
Et le jugement divin est quand même une idée théologique plus fondamentale que des opinions sur la prédestination ou les modalités de la Providence!
D’un point de vue social, les idées de châtiment et de récompenses divines ont émergé comme auxiliaires à la justice humaine (police, prisons) et à la pression sociale (commérage, réputation, alliances). Les discours théologiques sur la nature et les pensées de Dieu et ses interventions dans l’histoire humaine servent à maintenir la crédibilité du noyau (la fonction de contrôle du comportement). Une fonction secondaire est de nous rassurer face à la mort et au chaos de l’existence en nous donnant des espérances sur un dieu qui veille sur nous et une vie éternelle de bonheur.
Je dis pas que c’est la seule perspective possible, mais elle est pleine de bon sens!