Mardi 7 février, des policiers (ou gendarmes) anti-émeutes sont intervenus avec une violence inouïe dans le quartier des Bosquets à Montfermeil. Notre blogueur, Jean-Riad Kechaou, a reçu le témoignage direct d'une des victimes.
Le quartier des Bosquets à Montfermeil, comme de nombreux autres en Seine-Saint-Denis, est sous tension. À Aulnay-sous-Bois, lundi soir, comme pour éteindre par la force la colère légitime des habitants suite aux violences subies par Théo, un hélicoptère survolait le quartier des 3 000 et des policiers ont tiré à balles réelles.
Mardi soir, minuit, quartier des Bosquets, Montfermeil, Seine-Saint-Denis. Suite à des lancements de feux et de jets de pierre par des jeunes, la police anti-émeute est à la recherche d’un groupe d’individus dans la cité.
Des policiers descendent dans le sous-sol d’un petit immeuble où des jeunes adultes jouent tranquillement aux cartes. Plus âgés, ils n'ont rien à voir avec les petits émeutiers. Une vingtaine de policiers leurs foncent littéralement dessus en criant, bouclier et matraque à la main. Les jeunes courent en direction de l’autre sortie du sous-sol mais se font attraper en montant les escaliers par un groupe qui les attendait. Balayettes, coups de pieds dans la tête, coups de matraque, on les traîne par terre dès les escaliers. « Tout se passe tellement vite, j’ai jamais vu des flics aussi violents », déclare Abdel, l’un des jeunes hommes victimes de ces violences.
S’en suit une scène invraisemblable dans le sous sol décrite par Abdel :
On nous a allongés les uns à côté des autres, face contre le sol, il était dégueulasse, presque boueux. Puis on nous a fouillés en nous palpant tout le corps, même les parties intimes.
Ce n’est pas fini pour eux, malheureusement. Ils doivent se taire et rester allongés les uns à côté des autres sans rechigner. « Les flics nous insultent : "******* !" "Fils de **** !" "T'as compris maintenant ?" Moi, J’ai pas voulu leur répondre. J’étais trop énervé. Un policier a mis sa matraque derrière ma tête pour que je dise comme tout le monde "J’ai compris" ce que j’ai dû finalement faire. »Un policier écrase ensuite l’une des mains d’Abdel qui contenait un billet de 10 euros. « Ouvre ta main ! » lui dit le policier. Abdel ne veut pas leur donner mais doit finalement l’ouvrir. Son bras lui fait mal.
L’humiliation se poursuit. « Ils ont pris ma sacoche et l’ont vidé par terre objet après objet comme pour m’énerver. Je ne réagis pas. Un policier me prend alors mon téléphone. Il supprime tout mon fichier photo en me regardant puis le jette délibérément face contre le sol pour l’abîmer. » On demande alors à Abdel de se mettre à genoux les mains dans le dos face au mur. Les policiers crient tout en réalisant qu'ils n'ont pas eu affaire aux petits émeutiers. Ils partent sans demander leur reste en prenant avec eux un seul jeune homme pour le mettre en garde à vue laissant Abdel et ses amis hagards et totalement choqués par l'humiliation qu'ils venaient de subir. « J’ai eu de le droit à pas mal de contrôles violents, mais une telle hoggra (humiliation), jamais, c’était un véritable guet-apens ! », déclare Abdel dépité.
Des violences qui n'ont rien d'isolées...
http://www.politis.fr/articles/2017/02/banlieues-a-quoi-joue-la-police-36281/
Le quartier des Bosquets à Montfermeil, comme de nombreux autres en Seine-Saint-Denis, est sous tension. À Aulnay-sous-Bois, lundi soir, comme pour éteindre par la force la colère légitime des habitants suite aux violences subies par Théo, un hélicoptère survolait le quartier des 3 000 et des policiers ont tiré à balles réelles.
Mardi soir, minuit, quartier des Bosquets, Montfermeil, Seine-Saint-Denis. Suite à des lancements de feux et de jets de pierre par des jeunes, la police anti-émeute est à la recherche d’un groupe d’individus dans la cité.
Des policiers descendent dans le sous-sol d’un petit immeuble où des jeunes adultes jouent tranquillement aux cartes. Plus âgés, ils n'ont rien à voir avec les petits émeutiers. Une vingtaine de policiers leurs foncent littéralement dessus en criant, bouclier et matraque à la main. Les jeunes courent en direction de l’autre sortie du sous-sol mais se font attraper en montant les escaliers par un groupe qui les attendait. Balayettes, coups de pieds dans la tête, coups de matraque, on les traîne par terre dès les escaliers. « Tout se passe tellement vite, j’ai jamais vu des flics aussi violents », déclare Abdel, l’un des jeunes hommes victimes de ces violences.
S’en suit une scène invraisemblable dans le sous sol décrite par Abdel :
On nous a allongés les uns à côté des autres, face contre le sol, il était dégueulasse, presque boueux. Puis on nous a fouillés en nous palpant tout le corps, même les parties intimes.
Ce n’est pas fini pour eux, malheureusement. Ils doivent se taire et rester allongés les uns à côté des autres sans rechigner. « Les flics nous insultent : "******* !" "Fils de **** !" "T'as compris maintenant ?" Moi, J’ai pas voulu leur répondre. J’étais trop énervé. Un policier a mis sa matraque derrière ma tête pour que je dise comme tout le monde "J’ai compris" ce que j’ai dû finalement faire. »Un policier écrase ensuite l’une des mains d’Abdel qui contenait un billet de 10 euros. « Ouvre ta main ! » lui dit le policier. Abdel ne veut pas leur donner mais doit finalement l’ouvrir. Son bras lui fait mal.
L’humiliation se poursuit. « Ils ont pris ma sacoche et l’ont vidé par terre objet après objet comme pour m’énerver. Je ne réagis pas. Un policier me prend alors mon téléphone. Il supprime tout mon fichier photo en me regardant puis le jette délibérément face contre le sol pour l’abîmer. » On demande alors à Abdel de se mettre à genoux les mains dans le dos face au mur. Les policiers crient tout en réalisant qu'ils n'ont pas eu affaire aux petits émeutiers. Ils partent sans demander leur reste en prenant avec eux un seul jeune homme pour le mettre en garde à vue laissant Abdel et ses amis hagards et totalement choqués par l'humiliation qu'ils venaient de subir. « J’ai eu de le droit à pas mal de contrôles violents, mais une telle hoggra (humiliation), jamais, c’était un véritable guet-apens ! », déclare Abdel dépité.
Des violences qui n'ont rien d'isolées...
http://www.politis.fr/articles/2017/02/banlieues-a-quoi-joue-la-police-36281/