Bassin creillois Les pèlerins floués manifestent

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La solidarité s'est organisée au Plateau Rouher en faveur des pèlerins floués. L'affiche a été créée dans le quartier.

Ils n'ont pas vu la couleur de leurs visas pour la Mecque, mais ont payé. Ils manifestent aujourd'hui devant l'ambassade d'Arabie-Saoudite. Ces musulmans demandent notamment à se faire rembourser.

Cela va faire presque un an que les pèlerins de la Mecque du bassin creillois ont vu leur rêve s'envoler à cause d'une agence de voyage peu scrupuleuse. Plus de 400 personnes en France, dont 70 dans le bassin creillois, attendent toujours d'être remboursés de grosses sommes d'argent par l'agence parisienne Madina, versées en échange de visas dont ils n'ont jamais vu la couleur.

Ils manifestent mercredi 15, à partir de 10 heures, devant l'ambassade de l'Arabie-Saoudite, à Paris pour obtenir des visas et l'affretement de 2 avions.

Ce mouvement a été décidé dans la précipitation, dimanche, après une mauvaise nouvelle de leur avocat. « Le motif de l'escroquerie et de l'abus de confiance n'a pas été retenu contre le voyagiste ; on n'a plus aucune chance d'être remboursé », lâche Hicham, à la tête du collectif national des associations de victimes de pèlerinage en France.

« Le problème, ce sont les rabatteurs de Creil »
À raison de 3 200 € par personne, le voyage dans la ville sainte, le préjudice financier est considérable pour ces croyants qui ont bien souvent économisé toute leur vie pour effectuer ce pèlerinage, l'un des cinq piliers de l'islam. « L'urgence est d'obtenir le remboursement de ces personnes lésées, afin qu'elles puissent partir en pèlerinage en décembre. Les réservations sont en train de s'achever, il faut faire vite », raconte Hicham.

Au-delà de ces préjudices moraux et financiers, le souhait d'Hicham et de tous les autres est d'obtenir de la part de l'État une meilleure réglementation en matière d'organisation des pèlerinages. Chaque année, les prix continuent de s'envoler, il faut compter, aujourd'hui, 4 000 € : « Je ne vais pas manifester demain, car le problème à mon avis, ce n'est pas l'Arabie-Saoudite, mais les rabatteurs de Creil. Ils se font une marge importante de 400 à 500 € devant les responsables de la mosquée qui préfèrent fermer les yeux. Si l'État ne fait rien, il va y avoir un drame ! », prévient Mohamed Faik, l'un des pèlerins habitant le Plateau Rouher.

Les autorités religieuses comme politiques semblent restées sourdes à ce problème. À la dernière minute, Nourredine Nachite s'est vu annuler un rendez-vous avec le ministère de l'intérieur. « Tant que les gens ne sont pas concernés financièrement, ils s'en moquent. Ce sont toujours les mêmes qui en subissent les conséquences. » Et l'élu de l'opposition de Creil UMP d'ajouter : « Il faut trouver une solution avec l'Arabie-Saoudite qui fait un véritable business autour de ces voyages. Il faut mettre des garde-fous afin de parvenir à une meilleure organisation et éviter de nouveaux dérapages de ce genre. »

Après moult demandes infructueuses, Nourredine Nachite s'accroche à un dernier rendez-vous à la mi-octobre avec le Conseil français du culte musulman.
 
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