L'agence de santé nationale rapporte mardi soir onze cas «suspects» supplémentaires d'enfants nés sans main et originaires du département. Une enquête nationale est «en cours», a annoncé son directeur mercredi matin, avant des résultats «à peu près dans trois mois».
Nouveaux rebondissements dans l’affaire dite des «bébés sans bras». Après un huitième cas identifié dans l’Ain et signalé mardi matin à Libération par Emmanuelle Amar, la directrice du Registre des malformations en Rhône-Alpes (Remera), Santé publique France (SPF) rapporte dans un communiqué dix autres cas «suspects» supplémentaires d’enfants originaires de l’Ain nés sans bras ou sans main entre 2000 et 2014. «Ces cas doivent être confirmés avant d’entamer une analyse de la répartition spatiale et temporelle […] les investigations complémentaires sont en cours», explique SPF à Libération, qui a par ailleurs annoncé mecredi matin qu’une enquête nationale était «en cours» avant des résultats «à peu près dans trois mois».. S’ils étaient validés, ce dossier prendrait des allures de nouveau scandale sanitaire. Sept enfants de ce même département souffrent en effet d’une agénésie transverse du membre supérieur dans un rayon de 17 kilomètres autour du village de Druillat. C’est aussi le cas du dernier bébé répertorié par le Remera. «Il n’a pas de main droite», souligne Emmanuelle Amar qui privilégie les causes environnementales pour expliquer ces malformations en série.
Si le huitième cas n’a été dévoilé qu’aujourd’hui, c’est parce qu’à l’époque la lettre du pédiatre mentionnant la malformation n’avait pas été ajoutée au dossier hospitalier, plus précisément au «résumé standardisé de sortie». «Ce n’était pas encore obligatoire, rapporte la directrice. L’informatisation était en cours et on ne numérisait pas.» Alertée par les médias, la mère du petit garçon né en octobre 2012 dans une maternité du Rhône, et aujourd’hui âgé de 6 ans, a pris contact vendredi avec le Remera. «La maman m’a demandé si son enfant était bien comptabilisé dans les sept nouveau-nés de l’Ain souffrant d’agénésie transverse du membre supérieur. Et ce n’était pas le cas», souligne celle qui est aussi épidémiologiste de formation. Quant aux dix autres cas «suspects» révélés dans la soirée de mardi, ils font suite «à des analyses complémentaires initiées [par Santé publique France] à partir des données hospitalières», écrit sur son site l’agence nationale de santé publique.
Pression
Deux autres «clusters» du même type, comme les appellent les scientifiques pour désigner des phénomènes concentrés dans le temps et l’espace, avaient aussi été signalés dans la commune de Guidel, dans le Morbihan ainsi qu’en Loire-Atlantique. Sous la pression médiatique, l’agence Santé publique France s’est finalement décidée à communiquer le 4 octobre, au cours d’une conférence de presse à la Maison de la Chimie à Paris. Si l’analyse statistique communiquée ce jour-là a conclu à des excès de cas par rapport à la moyenne nationale (1,7 pour 10 000 naissances) dans ces deux territoires (1), ce n’est pas le cas dans l’Ain où pourtant le Remera avait relevé un «taux 58 fois supérieur à la normale». Interrogé sur ce point, Jean-Claude Desenclos, directeur scientifique SPF, avait alors argué, sous l’œil de son directeur général, ne pas utiliser «les mêmes méthodes statistiques». Voilà pourquoi, selon SPF aucune étude étiologique n’avait été lancée dans l’Ain ni même dans les deux autres départements. «Nous avons la même façon de faire. Après, tout dépend des chiffres que vous mettez dedans !» s’était alors emportée auprès de Libération Emmanuelle Amar.
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https://www.liberation.fr/france/20...x-cas-dans-l-ain-une-enquete-en-cours_1688767
Nouveaux rebondissements dans l’affaire dite des «bébés sans bras». Après un huitième cas identifié dans l’Ain et signalé mardi matin à Libération par Emmanuelle Amar, la directrice du Registre des malformations en Rhône-Alpes (Remera), Santé publique France (SPF) rapporte dans un communiqué dix autres cas «suspects» supplémentaires d’enfants originaires de l’Ain nés sans bras ou sans main entre 2000 et 2014. «Ces cas doivent être confirmés avant d’entamer une analyse de la répartition spatiale et temporelle […] les investigations complémentaires sont en cours», explique SPF à Libération, qui a par ailleurs annoncé mecredi matin qu’une enquête nationale était «en cours» avant des résultats «à peu près dans trois mois».. S’ils étaient validés, ce dossier prendrait des allures de nouveau scandale sanitaire. Sept enfants de ce même département souffrent en effet d’une agénésie transverse du membre supérieur dans un rayon de 17 kilomètres autour du village de Druillat. C’est aussi le cas du dernier bébé répertorié par le Remera. «Il n’a pas de main droite», souligne Emmanuelle Amar qui privilégie les causes environnementales pour expliquer ces malformations en série.
Si le huitième cas n’a été dévoilé qu’aujourd’hui, c’est parce qu’à l’époque la lettre du pédiatre mentionnant la malformation n’avait pas été ajoutée au dossier hospitalier, plus précisément au «résumé standardisé de sortie». «Ce n’était pas encore obligatoire, rapporte la directrice. L’informatisation était en cours et on ne numérisait pas.» Alertée par les médias, la mère du petit garçon né en octobre 2012 dans une maternité du Rhône, et aujourd’hui âgé de 6 ans, a pris contact vendredi avec le Remera. «La maman m’a demandé si son enfant était bien comptabilisé dans les sept nouveau-nés de l’Ain souffrant d’agénésie transverse du membre supérieur. Et ce n’était pas le cas», souligne celle qui est aussi épidémiologiste de formation. Quant aux dix autres cas «suspects» révélés dans la soirée de mardi, ils font suite «à des analyses complémentaires initiées [par Santé publique France] à partir des données hospitalières», écrit sur son site l’agence nationale de santé publique.
Pression
Deux autres «clusters» du même type, comme les appellent les scientifiques pour désigner des phénomènes concentrés dans le temps et l’espace, avaient aussi été signalés dans la commune de Guidel, dans le Morbihan ainsi qu’en Loire-Atlantique. Sous la pression médiatique, l’agence Santé publique France s’est finalement décidée à communiquer le 4 octobre, au cours d’une conférence de presse à la Maison de la Chimie à Paris. Si l’analyse statistique communiquée ce jour-là a conclu à des excès de cas par rapport à la moyenne nationale (1,7 pour 10 000 naissances) dans ces deux territoires (1), ce n’est pas le cas dans l’Ain où pourtant le Remera avait relevé un «taux 58 fois supérieur à la normale». Interrogé sur ce point, Jean-Claude Desenclos, directeur scientifique SPF, avait alors argué, sous l’œil de son directeur général, ne pas utiliser «les mêmes méthodes statistiques». Voilà pourquoi, selon SPF aucune étude étiologique n’avait été lancée dans l’Ain ni même dans les deux autres départements. «Nous avons la même façon de faire. Après, tout dépend des chiffres que vous mettez dedans !» s’était alors emportée auprès de Libération Emmanuelle Amar.
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