«Bizutage» dans un palace à Biarritz : le chef étoilé et la victime présumée évoquent «une blague entre amis»

Retournement de situation dans les cuisines du palace biarrot. Au lendemain de l’ouverture d’une enquête préliminaire pour agression sexuelle et violences après un «bizutage» dans les cuisines de l’Hôtel du Palais à Biarritz, le chef mis en cause, Aurélien Largeau, ainsi que la victime présumée ont pris la parole ce vendredi 29 décembre pour démentir les faits évoqués par le journal Sud-Ouest la veille.

L’avocate du chef étoilé, Me Alexandra Sabbe-Ferri, a affirmé ce vendredi 29 décembre sur BFTMV que toutes les accusations visant Aurélien Largeau seraient fausses. «Il n’y a ni carotte, ni pomme, ni personne nue, ni bizutage, a-t-elle martelé. Il ne s’est pas passé ce qu’il s’est dit.» L’avocate évoque un «pot de départ» et une «blague à l’initiative» de la victime présumée. Interrogée au sujet des photos et vidéos à caractère sexuel qu’auraient visionnées plusieurs journalistes, l’avocate botte en touche et renvoie au «lynchage médiatique» auquel son client serait confronté. «Je me demande comment cette photo est sortie, si elle existe.»

Au sujet du licenciement d’Aurélien Largeau, Alexandra Sabbe-Ferri affirme que son client le conteste. «Il avait une cible dans le dos depuis le mois de mars», explique-t-elle sans plus de précisions. L’avocate accuse le groupe Hyatt, qui exploite l’établissement, de vouloir «se débarrasser» de son client et d’avoir «pris ce contexte de pot de départ pour évincer Aurélien Largeau».

Plus tôt, c’est la victime présumée, prénommée Lucas, qui avait pris la parole au micro de la radio France Bleu. Celui-ci dément également avoir été victime d’une agression sexuelle et qualifie les faits de «simple blague entre amis». Le demi-chef se dit «sous le choc» car il «ne pensait pas qu’un effet médiatique pouvait prendre tant d’ampleur». Aujourd’hui employé dans un restaurant parisien, après avoir quitté «de [son] plein gré» le restaurant biarro, le jeune homme se sent «durement jugé» depuis que l’affaire a éclaté.

Des auditions en cours​

Selon le journal Sud-Ouest, qui évoque le «bizutage humiliant», les faits se seraient déroulés le 2 décembre dernier. Durant plusieurs heures, le demi-chef y aurait été attaché nu à une chaise dans les cuisines de l’Hôtel du Palais à Biarritz, une pomme dans la bouche et une carotte dans les fesses, devant des membres de la brigade et en présence du chef Aurélien Largeau. Des images ont été enregistrées et partagées sur les réseaux sociaux, retirées depuis. Aurélien Largeau, 31 ans, qui avait été recruté en 2020 pour diriger le restaurant gastronomique de l’hôtel cinq étoiles, était auréolé d’une étoile au guide Michelin depuis l’an dernier.

L’avocate d’Aurélien Largeau affirme aujourd’hui que son client compte porter plainte contre le journal Sud-Ouest, qu’elle accuse d’être à l’origine «de la diffusion de fausses informations». Contactée par Libération, la direction de Sud-Ouest n’a pas souhaité régir à cette menace. Des auditions de plusieurs personnes dans le cadre de l’enquête préliminaire ouverte par le parquet de Bayonne jeudi 28 décembre ont lieu ce vendredi. Le procureur de la République de Bayonne, Jérôme Bourrier, signale également qu’ «aucune communication n’est prévue» de sa part pour le moment «dans la mesure où le jeune homme qui réside à Paris n’a pas encore été entendu».

 
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