Bouteflika / Médiène : qui va tuer qui ?
Les révélations dun général français accusant larmée algérienne davoir tué les moines de Tibhirine relancent la lutte que se livrent le président Bouteflika et le patron de la sécurité militaire, le général Médiène.
La presse algérienne a pris la mouche suite au témoignage du général français François Buchwalter, ancien attaché militaire français en Algérie, dans laffaire des moines de Tibhirine assassinés en mars 1996. La thèse officielle veut que les religieux aient été tués par des terroristes des GIA (Groupes islamistes armés) mais, pour le général Buchwalter, ils auraient été victimes dune bavure de larmée algérienne.
Si les médias algériens ont tardé à réagir aux révélations du militaire français tout le sérail était très occupé avec le décès et les funérailles de la mère du président Abdelaziz Bouteflika, survenu dans la nuit du 5 au 6 juillet ils ont depuis repris du poil de la bête. Et récusent énergiquement les affirmations du gradé français en y voyant une manipulation politique de Paris.
Ainsi le quotidien Liberté qualifie d « invraisemblables » les faits décrits par le « barbouze français ». Le quotidien El Watan parle, lui, de « délires » et, pour LExpression, la France a « souillé » la mémoire des moines. Voilà donc le général tricolore habillé pour lhiver.
Pour sa part, le quotidien arabophone à grand tirage El Khabar a interviewé lun des anciens fondateurs des GIA, Abdelhak Layada qui avait, dans le passé, trouvé refuge au Maroc où il a rencontré le roi Hassan II pendant un quart dheure avant dêtre restitué par le royaume alaouite à lAlgérie. Pour ce barbu repenti qui au moment de la mort des moines était entre les mains des services de sécurité algériens (il a été livré à Alger en 1993 et a recouvré la liberté en 2006), cest un ancien émir des GIA, Djamel Zitouni, qui a assassiné les religieux « à la suite de tergiversations du renseignement français » qui, selon lui, aurait tardé à répondre si oui ou non ils négociaient avec le GIA sa libération à lui, Layada, contre celle des moines. Selon le repenti, les services secrets français ont ensuite « doublé les autorités algériennes et traité directement avec les ravisseurs », commettant ainsi une « grande trahison ».
SILENCE RADIO DU CÔTÉ DES OFFICIELS ALGÉRIENS
Du côté des officiels algériens, cest le grand silence et labsence totale de réactions des cadors politiques. Le parti du RND (Rassemblement national démocratique), celui du Premier ministre Ahmed Ouyahia, dénonce « avec force cette nouvelle provocation à légard de lAlgérie qui a souffert des affres du terrorisme dans le silence et la complicité des autres ». Et le président de la Commission nationale consultative pour la promotion des droits de lHomme (CCPDH), Farouk Ksentini, un proche du président Bouteflika estime que le gradé français est un « général dopérette qui veut réveiller une affaire qui sest essoufflée », selon la presse.
Les révélations dun général français accusant larmée algérienne davoir tué les moines de Tibhirine relancent la lutte que se livrent le président Bouteflika et le patron de la sécurité militaire, le général Médiène.
La presse algérienne a pris la mouche suite au témoignage du général français François Buchwalter, ancien attaché militaire français en Algérie, dans laffaire des moines de Tibhirine assassinés en mars 1996. La thèse officielle veut que les religieux aient été tués par des terroristes des GIA (Groupes islamistes armés) mais, pour le général Buchwalter, ils auraient été victimes dune bavure de larmée algérienne.
Si les médias algériens ont tardé à réagir aux révélations du militaire français tout le sérail était très occupé avec le décès et les funérailles de la mère du président Abdelaziz Bouteflika, survenu dans la nuit du 5 au 6 juillet ils ont depuis repris du poil de la bête. Et récusent énergiquement les affirmations du gradé français en y voyant une manipulation politique de Paris.
Ainsi le quotidien Liberté qualifie d « invraisemblables » les faits décrits par le « barbouze français ». Le quotidien El Watan parle, lui, de « délires » et, pour LExpression, la France a « souillé » la mémoire des moines. Voilà donc le général tricolore habillé pour lhiver.
Pour sa part, le quotidien arabophone à grand tirage El Khabar a interviewé lun des anciens fondateurs des GIA, Abdelhak Layada qui avait, dans le passé, trouvé refuge au Maroc où il a rencontré le roi Hassan II pendant un quart dheure avant dêtre restitué par le royaume alaouite à lAlgérie. Pour ce barbu repenti qui au moment de la mort des moines était entre les mains des services de sécurité algériens (il a été livré à Alger en 1993 et a recouvré la liberté en 2006), cest un ancien émir des GIA, Djamel Zitouni, qui a assassiné les religieux « à la suite de tergiversations du renseignement français » qui, selon lui, aurait tardé à répondre si oui ou non ils négociaient avec le GIA sa libération à lui, Layada, contre celle des moines. Selon le repenti, les services secrets français ont ensuite « doublé les autorités algériennes et traité directement avec les ravisseurs », commettant ainsi une « grande trahison ».
SILENCE RADIO DU CÔTÉ DES OFFICIELS ALGÉRIENS
Du côté des officiels algériens, cest le grand silence et labsence totale de réactions des cadors politiques. Le parti du RND (Rassemblement national démocratique), celui du Premier ministre Ahmed Ouyahia, dénonce « avec force cette nouvelle provocation à légard de lAlgérie qui a souffert des affres du terrorisme dans le silence et la complicité des autres ». Et le président de la Commission nationale consultative pour la promotion des droits de lHomme (CCPDH), Farouk Ksentini, un proche du président Bouteflika estime que le gradé français est un « général dopérette qui veut réveiller une affaire qui sest essoufflée », selon la presse.