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[QUOTE="Personne2, post: 17709243, member: 375825"] Cent mille spectateurs qui vocifèrent et s'enrhument, trente joueurs qui se disputent violemment un ballon et s'épuisent. Des milliers de sans-le-sou venus, en dépensant leur dernier billet, admirer des vedettes qui gagnent en quelques matches ce qu'eux-mêmes ne gagneront pas durant leur vie. Chaque jour nos journaux, nos télévisions, nous présentent ces événements comme du «sport». Le résumé de ce qui s'est passé tient en quelques chiffres, le score, qui désigne le gagnant et mesure sa supériorité. Par mille canaux, notre société nous amène à croire que le moteur de la vie est la compétition. On ne parle que de gagneurs; il nous faut, paraît-il, préparer les enfants à entrer dans cette catégorie, faute de quoi ils seront des perdants, des minables. Cette vision effrayante du sort humain a envahi le domaine de l'activité physique; on ne parle plus que de sport de compétition, oubliant que l'origine de ce mot est le vieux français «desport» qui signifiait amusement. Oui, il s'agit de m'amuser, de profiter de la conscience que j'ai du fonctionnement de mon corps, pour en jubiler, pour obtenir de lui plus qu'il ne voulait donner. Entrer en compétition, oui, mais avec le seul compétiteur digne de moi: moi. Pourquoi vouloir sauter plus haut que X ou courir plus vite que Y? Il est plus important de sauter aujourd'hui plus haut que moi hier, de courir plus vite que moi. Pour y parvenir, j'ai sans doute besoin de l'exemple des autres; pour descendre de 20 à 19 secondes, aux 100 mètres, j'ai besoin de l'exemple de ceux qui sont descendus à moins de 10 secondes; c'est là leur seule utilité. Dans les sports d'équipe, on admet volontiers que seul compte l'ensemble constitué par les participants; chacun est au service de tous; le joueur trop individualiste est mal jugé. Ce constat ne doit pas être limité à chaque équipe, il faut l'étendre à la collectivité que constitue la totalité de ceux qui jouent: lorsque le «15 de France» rencontre le «15 du pays de Galles», nous sommes face non à deux équipes qui se battent, mais à une seule équipe de trente joueurs qui, pour notre plaisir, pour la joie de nos yeux, se sont répartis les rôles. La qualité du jeu dépend à égalité de tous, qu'ils soient d'un côté ou de l'autre. Si quelques-uns jouent mal, c'est l'ensemble de la partie qui sera raté. Quel progrès nous obtiendrions contre nos vieux réflexes stupides si, au lieu de glorifier la victoire de telle équipe, nous jugions simultanément les deux équipes en fonction de la ferveur de leur engagement! Imaginez qu'en première page de votre journal on ne parle que de la qualité du jeu; l'on n'y apprendrait que dans une page intérieure le score obtenu, ou même on l'ignorerait. Imaginez des stades où soit supprimé le tableau enregistrant les buts et les points. Imaginez que l'on n'entende plus dans les rues, le soir du match, tous ces braillards avinés criant stupidement «on a gagné», alors que ceux qui crient ont bien peu de part dans ce "on". Je ne sais quel peuple africain se passionne pour le football, mais a apporté à la règle du jeu une légère modification: lorsqu'un joueur de l'équipe A marque un but contre l'équipe B. il va aussitôt jouer dans cette équipe B. En échange d'un membre de celle-ci. L'intérêt du spectacle est ainsi prolongé. Dans l'ambiance actuelle de nos sociétés, un tel comportement semble absurde; au mot sport nous associons spontanément le mot [I]compétition.[/I] La sagesse serait pourtant de lui associer le mot [I]connivence.[/I] Si la vie se résume à une succession de combats toujours recommencés, pour l'emporter sur les autres, elle est dès le départ rendue définitivement vaine, gâchée. Dans la nature, la compétition n'est nullement une attitude nécessaire; les exemples sont nombreux d'entraide, de mise en commun, de connivence. Pour l'espèce humaine, cette connivence est particulièrement nécessaire, car chaque membre de l'espèce a besoin des autres pour s'accomplir. Pour faire un homme, il faut des hommes. Nous sommes l'espèce qui est, de très loin, celle où l'apprentissage, c'est-à-dire l'écoute de l'autre, joue le plus grand rôle. Albert Jacquart [/QUOTE]
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