Cachez ce keffieh quils ne sauraient voir !
Christian Laporte
lalibre.be
Un chauffeur de bus de De Lijn a été bloqué à Anvers parce quil portait un keffieh
Laffaire fait beaucoup de bruit au nord du pays : mardi à Anvers, un chauffeur de bus a été prié de quitter son véhicule parce quil refusait denlever son keffieh, cette coiffe traditionnelle des Bedouins qui est surtout considérée comme un symbole de la résistance palestinienne, notamment parce quil est associé à Yasser Arafat.
Si les médias se sont emparés de lincident, cest quil fut, semble-t-il, assez spectaculaire pour les usagers de la ligne Anvers-Kapellen.
A hauteur de la Rooseveltplein, plusieurs contrôleurs ont en effet interpellé non point les usagers du bus mais en ont extirpé "manu militari" Hicham, un chauffeur dorigine maghrébine pour la seule raison quil refusait dôter son foulard.
Chez De Lijn, on sen tient à une interprétation stricte du règlement : "Un chauffeur de bus doit rester neutre. Notre société de transports est publique et est accessible à tout le monde. Pour nous, un keffieh - NdlR : les néerlandophones parlent dun "arafatsjaal" - nest pas un vêtement neutre, certainement pas par les temps qui courent." Et dajouter que si le chauffeur a été prié de quitter son bus, cest parce quil avait déjà refusé dobtempérer à une voire à deux demandes similaires de lenlever, il y a quinze jours.
Conséquence : si Hicham pourra de nouveau transporter les voyageurs, il néchappera pas pour autant à un rapport disciplinaire et à un blâme, voire à une suspension provisoire, même si lintéressé se serait engagé à ne plus porter ce genre de foulard pendant son service
Du côté de la SNCB, pas question non plus de porter un keffieh au guichet ou dans les convois. Même si lon semble y admettre le port dun pins, pour autant quil ne soit pas trop marqué politiquement.
Les syndicats des sociétés de transport semblent, une fois nest pas coutume, totalement sur la même ligne que les porte-parole de De Lijn. Pour un responsable du syndicat libéral, "le contexte politique du Proche-Orient pourrait déteindre négativement sur les rapports entre les chauffeurs et le public. Si lon devait accepter les keffieh, il ne faudrait pas attendre longtemps pour voir apparaître aussi des écharpes aux couleurs du Vlaams Belang "
Toujours est-il que certaines grandes chaînes de magasins de vêtements ont dû réalimenter leurs stocks, car la demande a fortement augmenté après linvasion de Gaza par les troupes israéliennes.
[www.lalibre.be]
Christian Laporte
lalibre.be
Un chauffeur de bus de De Lijn a été bloqué à Anvers parce quil portait un keffieh
Laffaire fait beaucoup de bruit au nord du pays : mardi à Anvers, un chauffeur de bus a été prié de quitter son véhicule parce quil refusait denlever son keffieh, cette coiffe traditionnelle des Bedouins qui est surtout considérée comme un symbole de la résistance palestinienne, notamment parce quil est associé à Yasser Arafat.
Si les médias se sont emparés de lincident, cest quil fut, semble-t-il, assez spectaculaire pour les usagers de la ligne Anvers-Kapellen.
A hauteur de la Rooseveltplein, plusieurs contrôleurs ont en effet interpellé non point les usagers du bus mais en ont extirpé "manu militari" Hicham, un chauffeur dorigine maghrébine pour la seule raison quil refusait dôter son foulard.
Chez De Lijn, on sen tient à une interprétation stricte du règlement : "Un chauffeur de bus doit rester neutre. Notre société de transports est publique et est accessible à tout le monde. Pour nous, un keffieh - NdlR : les néerlandophones parlent dun "arafatsjaal" - nest pas un vêtement neutre, certainement pas par les temps qui courent." Et dajouter que si le chauffeur a été prié de quitter son bus, cest parce quil avait déjà refusé dobtempérer à une voire à deux demandes similaires de lenlever, il y a quinze jours.
Conséquence : si Hicham pourra de nouveau transporter les voyageurs, il néchappera pas pour autant à un rapport disciplinaire et à un blâme, voire à une suspension provisoire, même si lintéressé se serait engagé à ne plus porter ce genre de foulard pendant son service
Du côté de la SNCB, pas question non plus de porter un keffieh au guichet ou dans les convois. Même si lon semble y admettre le port dun pins, pour autant quil ne soit pas trop marqué politiquement.
Les syndicats des sociétés de transport semblent, une fois nest pas coutume, totalement sur la même ligne que les porte-parole de De Lijn. Pour un responsable du syndicat libéral, "le contexte politique du Proche-Orient pourrait déteindre négativement sur les rapports entre les chauffeurs et le public. Si lon devait accepter les keffieh, il ne faudrait pas attendre longtemps pour voir apparaître aussi des écharpes aux couleurs du Vlaams Belang "
Toujours est-il que certaines grandes chaînes de magasins de vêtements ont dû réalimenter leurs stocks, car la demande a fortement augmenté après linvasion de Gaza par les troupes israéliennes.
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