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Abattage casher et halal: Des affiches contre la souffrance animale
Depuis une semaine, des affiches ont fleuri un peu partout sur des panneaux lyonnais, représentant la tête triste dune vache, promise selon le message publicitaire, à un abattage rituel. Cette campagne nationale, qui a débuté à Lyon, dénonce la saignée sans étourdissement préalable des animaux, telle que pratiquée dans le circuit halal et casher, en raison de la souffrance endurée par lanimal. Ses auteurs, 8 associations de protection des animaux, dont la Fondation Brigitte Bardot, font valoir que 72% des Français y sont opposés, selon une enquête IFOP de décembre 2009.
Contrairement à labattage conventionnel, qui prévoit létourdissement de lanimal avant sa mise à mort, les rites halal et casher stipulent la saignée de lanimal conscient. Pour cela, il est immobilisé dans un piège rotatif, orienté vers La Mecque ou Jérusalem, selon les cas. Lopérateur déclenche la rotation du piège et lanimal se retrouve les pieds en lair. Cest alors que le sacrificateur rituel (juif ou musulman) légorge sans anesthésie. « Létat dinconscience est atteint au bout de quelques dizaines de secondes pour les moutons à plusieurs minutes pour les bovins », pointe Pascale Dunoyer, Chef du bureau des établissements dabattage et de découpe, au Ministère de lagriculture et de la pêche, dans un rapport.
Labattage sans étourdissement, en principe interdit en Europe, bénéficie dans plusieurs pays, dont la France, de dérogations au profit de labattage rituel. Dautres pays, comme la Suède, la Suisse, lIslande, la Lettonie et la Norvège linterdisent en revanche complètement. Cette pratique sest adaptée, dans certains pays musulmans : en Malaisie par exemple, labattage halal après étourdissement réversible est accepté.
En 2008, la Direction générale de lalimentation estimait que 12 % des gros bovins, 13% des veaux et 49 % des ovins-caprins étaient tués rituellement. Ces volumes sont expliqués par le fait que seules certaines parties sont appréciées par les religieux. « Les filets et les entrecôtes, qui sont chers, sont donc souvent vendus dans le circuit classique », reconnaissent les professionnels, selon une enquête du Figaro.
Dans la filière casher, plus restreinte, une anomalie, aussi infime soit-elle, peut conduire à la disqualification de la carcasse à titre religieux mais nest pas pour autant consignée ou saisie par les services vétérinaires. Cette viande discréditée peut alors être introduite dans le parcours classique. Seule une bête sur quatre abattues selon le rite juif serait finalement vendue dans le circuit casher. Ainsi, des députés européens insistent pour que les produits soient étiquetés, afin que les consommateurs sachent ce quils achètent.
Info :
www.abattagerituel.com