· Deux contraintes: le maillage des réseaux et la gestion des intersections
· Actions prioritaires: signalisation, jalonnement, voirie...
LA région du Grand Casablanca se dote d’un plan de circulation. «Nous espérons venir au bout des problèmes énormes de la mobilité dans la métropole grâce aux recommandations de ce plan», affirme Mohamed Chafik Benkirane, président de la région, initiatrice du plan. Le coût du projet est estimé à 460 millions de DH.
Les auteurs(1) du plan mettent en garde: «Les solutions techniques et l’organisation proposée n’auront d’impact que si les règles sont respectées par l’ensemble des usagers de la voirie (piétons et modes motorisés)».
Les responsables de la ville, autorités et élus, sont tenus de résoudre deux contraintes. Primo, le maillage des réseaux, les trafics étant très élevés sur les pénétrantes de Casablanca. Par exemple, l’autoroute urbaine joue le rôle de rocade incomplète dont la capacité disponible est inférieure à 8.000 uvp. Ce qui est insuffisant. Quant à l’autoroute de contournement, elle «n’est pas attractive du fait de son éloignement et du péage», précisent les concepteurs du plan de circulation.
Secundo, «la gestion des intersections est difficile du fait de leur superficie importante», selon l’étude du plan des déplacements urbains (cf. www.leconomiste.com). Le diagnostic atteste aussi que les équipements en feux de signalisation sont vétustes et inappropriés à une gestion moderne du trafic. Bien plus, l’étude relève qu’il n’y a pas de signalisations pour les piétons. «Ce qui accroît l’insécurité latente de la circulation, les automobilistes étant peu enclins à respecter les piétons», constate le rapport de diagnostic.
Les recommandations du plan de circulation apportent les solutions nécessaires. Il suffit juste de vouloir et de pouvoir les appliquer. Une des priorités est la création de mailles d’exploitation rationnelle de la circulation dans des lieux bien précis: place des Nations unies, sens unique du boulevard Mohammed V, rue de Libourne/boulevard Yassin, Moulay Hassan 1er /rue Sefraoui, boulevard Rachidi/boulevard de Paris. Les auteurs du plan proposent d’insérer des couloirs réservés aux bus conformément aux stipulations du projet «Restructuration des transports collectifs».
Le trafic dans la région a aussi besoin d’actions d’envergure. La ville doit, en premier, revoir «la signalisation lumineuse des carrefours critiques». Chose que les responsables du Conseil de la ville ne cessent de promettre affirmant qu’un projet est en préparation dans ce sens.
Un constat amer cependant: l’amélioration de la signalisation tarde à venir. Et tant de congestion et d’accidents sont dus à la défection de la signalisation en question. Une bonne gestion du trafic nécessite aussi l’installation de caméras de vidéosurveillance de la circulation. Un appel d’offres a déjà été lancé par la wilaya et l’adjudicataire a été choisi. En parallèle, il est recommandé d’installer un poste de commande centralisé et mettre à disposition des usagers une signalisation dynamique pour les informer des temps des parcours.
Outre la signalisation, le jalonnement souffre également de nombreuses lacunes. «Pour redresser la situation, une signalisation de jalonnement doit indiquer au niveau des principales pénétrantes, depuis et vers l’autoroute urbaine, les accès à l’autoroute urbaine et à l’autoroute en rase campagne», indique l’étude. Le jalonnement doit aussi indiquer dans le sens sortant les destinations privilégiées comme le port, les édifices publics et les principaux quartiers.
En matière de voirie, le plan de circulation propose des solutions pratiques à même d’alléger l’état de crise que connaît la ville. Il s’agit, en premier lieu, de lier la desserte du nord-est et le boulevard Moulay Slimane.
A moyen terme, la liaison est à faire avec l’autoroute urbaine. Et ce, pour constituer une rocade urbaine. Ce faisant, le trafic généré par le port n’utilisera pas le boulevard de la Résistance, le rond-point Dakar et l’avenue Ouled Ziane. Ensuite, le plan propose d’aménager l’intérieur de la gare Ouled Ziane en vue d’accroître sa capacité et en améliorer l’accès direct vers la route Ouled Ziane. Et enfin, élargir à 2X3 voies l’autoroute urbaine pour augmenter sa capacité entre l’échangeur de la route de Médiouna et celui de Tit Mellil. Les études sont en cours pour lancer un tel aménagement et le financement est prévu par le programme de mise à niveau des infrastructures de Casablanca, Casa 2010 (cf. www.leconomiste.com). Autre solution pratique: le bouclage de l’autoroute urbaine au sud-ouest pour desservir les quartiers ouest de la ville et franchir le projet d’aménagement et d’urbanisation Anfa via la voie des préfectures.
Sur le plan de la réglementation, l’arrêté de 1961 sur la circulation, fixant la zone de trafic rapide et réglementant la circulation des poids lourds, est dépassé. Sa réforme devient une nécessité pour une augmentation du poids total roulant autorisé de 3,5 à 8 t.
L'economiste
(1) Ce sont les cabinets d’études Becom, Scet-Maroc, Sareco.