RSA, CMU... Loin d'une France des « fraudeurs », des bénéficiaires potentiels capitulent face à l'administration ou ne savent pas qu'ils ont droit à des allocations.
[...] ils sont plus de 40 000 à venir chaque année dans un Pimms (Point d'information et de médiation, une association qui compte quatre autres sites dans Paris et plus d'une quarantaine ailleurs en France) parisien – 400 000 dans la France entière – pour chercher de l'aide, remplir des papiers, rédiger des courriers ou faire des demandes d'allocations sociales. Un écrivain public social en quelque sorte. Rachid Ferhan, le responsable de l'établissement, explique leur mission :
« Notre rôle, c'est d'accueillir, informer et orienter les gens qui viennent nous voir, pour qu'ils ne soient pas ballotés entre deux administrations. Ces gens sont en butte à la lourdeur administrative : la CAF, la Sécurité sociale, les impôts. Au journal télévisé, on parle beaucoup des fraudeurs à l'assurance maladie, mais on n'entend jamais parler de ceux qui auraient droit à des allocations et qui ne le savent pas. »
[...]
Pour se rendre compte de l'ampleur du phénomène, l'Odenore (Observatoire de non-recours aux droits et services) a calculé le montant ce que représente en euros le total du non-recours pour certaines aides. Rien que pour le RSA, les pertes sont importantes selon Philippe Warin :
« Cette non-dépense aurait fait économiser 4,3 milliards d'euros par an à la Caisse des allocations familiales (Cnaf), quand les fraudes aux allocations représentent 90 millions d'euros. »
[...]
En France, la question du non-recours reste encore confidentielle. Le rapport d'évaluation sur le RSA est la première grande enquête publique à s'intéresser au sujet. Pauline Domingo est conseillère à la direction des statistiques, des études et de la recherche de la Caisse nationale des allocations familiales (Cnaf), elle a participé à la rédaction de ce rapport :
« Les enquêtes sur le non-recours sont assez peu développées car elles sont coûteuses et très complexes à mettre en place. »
Pourtant, éradiquer le non-recours pourrait engranger de grandes économies : si tous les bénéficiaires du RSA activité en avaient fait la demande, le taux de pauvreté aurait baissé de 0,7 point. En l'état actuel, il n'a diminué que de 0,2 point. Pauline Domingo résume :
« Le non-recours divise par trois l'efficacité du RSA activité. »
http://www.rue89.com/2012/02/29/ils-ont-droit-aux-aides-sociales-mais-ne-les-demandent-pas-229797
Estelle Faure, 29/02/2012
[...] ils sont plus de 40 000 à venir chaque année dans un Pimms (Point d'information et de médiation, une association qui compte quatre autres sites dans Paris et plus d'une quarantaine ailleurs en France) parisien – 400 000 dans la France entière – pour chercher de l'aide, remplir des papiers, rédiger des courriers ou faire des demandes d'allocations sociales. Un écrivain public social en quelque sorte. Rachid Ferhan, le responsable de l'établissement, explique leur mission :
« Notre rôle, c'est d'accueillir, informer et orienter les gens qui viennent nous voir, pour qu'ils ne soient pas ballotés entre deux administrations. Ces gens sont en butte à la lourdeur administrative : la CAF, la Sécurité sociale, les impôts. Au journal télévisé, on parle beaucoup des fraudeurs à l'assurance maladie, mais on n'entend jamais parler de ceux qui auraient droit à des allocations et qui ne le savent pas. »
[...]
Pour se rendre compte de l'ampleur du phénomène, l'Odenore (Observatoire de non-recours aux droits et services) a calculé le montant ce que représente en euros le total du non-recours pour certaines aides. Rien que pour le RSA, les pertes sont importantes selon Philippe Warin :
« Cette non-dépense aurait fait économiser 4,3 milliards d'euros par an à la Caisse des allocations familiales (Cnaf), quand les fraudes aux allocations représentent 90 millions d'euros. »
[...]
En France, la question du non-recours reste encore confidentielle. Le rapport d'évaluation sur le RSA est la première grande enquête publique à s'intéresser au sujet. Pauline Domingo est conseillère à la direction des statistiques, des études et de la recherche de la Caisse nationale des allocations familiales (Cnaf), elle a participé à la rédaction de ce rapport :
« Les enquêtes sur le non-recours sont assez peu développées car elles sont coûteuses et très complexes à mettre en place. »
Pourtant, éradiquer le non-recours pourrait engranger de grandes économies : si tous les bénéficiaires du RSA activité en avaient fait la demande, le taux de pauvreté aurait baissé de 0,7 point. En l'état actuel, il n'a diminué que de 0,2 point. Pauline Domingo résume :
« Le non-recours divise par trois l'efficacité du RSA activité. »
http://www.rue89.com/2012/02/29/ils-ont-droit-aux-aides-sociales-mais-ne-les-demandent-pas-229797
Estelle Faure, 29/02/2012