"Ces gens là sont paumés" Quand des syndicalistes montent au Front

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Après avoir percé dans l'électorat populaire, Marine Le Pen cherche des relais au sein des centrales ouvrières. Non sans quelque succès...

Annie Lemahieu ex-syndicaliste FOAnnie Lemahieu, une jeune grand-mère de 55 ans, a baigné dans le socialisme depuis qu'elle est toute petite, à Orchies, près de Lille. Des parents ouvriers, syndiqués à FO. Une enfance stricte, avec des fins de mois difficiles. Alors, depuis qu'elle en a l'âge, elle vote à gauche. Très vite, au personnel des armées où elle travaille, elle adhère à l'organisation de Jean- Claude Mailly. Mais lorsque Nicolas Sarkozy décide de tailler dans les effectifs de la Fonction publique, l'un des centres de comptabilité ferme à Lille. Elle écrit à Martine Aubry, maire de la ville. Pas de réponse. Quand les salariés manifestent à 50 mètres de la mairie, la candidate à la primaire socialiste «ne vient même pas les voir».

Annie Lemahieu demande à rencontrer Marine Le Pen, qui la reçoit aussitôt. Elle prend sa carte. «Son père, c'était le diable, dit-elle. Pas sa fille. » Pourquoi pas l'UMP? «Marine est beaucoup plus franche qu'eux. » Le Front de Gauche? «Il veut ouvrir la France à tout le monde. » En 2011, Annie Lemahieu est candidate du FN aux cantonales dans le Nord-Pas-deCalais. «Ici, 80% des adhérents de FO votent pour le Front. » Elle n'a « rien contre les étrangers. D'ailleurs, chez nous, il n'y a que deux ou trois familles d'origine maghrébine. Mais quand je vois à la télé des pompiers caillassés, j'ai la trouille. » Depuis, elle a été exclue de FO.


Comment Marine Le Pen a-t-elle pu séduire des syndicalistes? Comment a-t-elle réussi à faire de son prénom une marque chez des salariés engagés dans la défense du prolétariat? Certes, la Lorraine, dépecée de ses aciéries, compte près de 10% de chômeurs. En 2007, au premier tour de la présidentielle, Jean-Marie Le Pen avait obtenu un bon score, plus de 13,25% des suffrages. Certes aussi, tous les sondages le montrent, ce sont les ouvriers et les employés qui constituent la majorité de son électorat. Mais des syndicalistes! «Les organisations syndicales ont le même problème que les partis républicains, explique Alain Vidalies, chargé de l'Emploi au PS.

Le rejet de l'étranger en cette période de crise est difficile à combattre. » Marcel Grignard, numéro deux de la CFDT: «Nous avons très peu de militants qui adhèrent au FN Mais des adhérents, oui, surtout dans les villes qui comptent plus de 40% de chômeurs. Ces gens-là sont paumés. C'es-là nous de leur expliquer que ce parti est d'extrême droite. » Daniel Durand-Decaud, militant CFDT en Moselle, a été exclu après avoir rejoint le FN. «Dans nos rangs, il y a de tout, confirme un responsable national de FO.

Mais les lepénistes, ils font du copié- collé des tracts syndicaux. On s'en est aperçu récemment. L'une de leurs pétitions reprenait certaines des nôtres. Y compris avec les fautes de frappe!»
Longtemps, il a milité à Lutte ouvrière. Il aimait bien Arlette, qui s'est toujours battue contre «les inégalités, les patrons voyous». Il a même pris sa carte à la CGT, « le plus combatif, le plus ouvrier des syndicats». Mais, en 2008, il découvre le côté très « ghetto » de LO.
 

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Alors, Fabien Engelmann, 32 ans, rejoint le NPA d'Olivier Besancenot. Aux dernières régionales, quand il découvre que l'ex-LCR présente une femme voilée dans le Vaucluse, il éructe: « Cette démarche c'est dans le droit-fil de la gauche, extrême ou pas: remplacer l'électorat ouvrier par l'électorat immigré. Ici, à la cantine, tous les enfants mangent halal. » C'est faux, mais qu'importe! En Moselle, où il habite, les Français d'origine maghrébine sont présents depuis plusieurs générations et dans la cité la plus proche, les filles portent la jupe courte et non le voile.

Fabien Engelmann a claqué la porte du NPA puis il a rencontré les créateurs du site d'extrême droite Riposte laïque, qui ont inventé ces « apéros pinard saucisson » pour lutter contre «l'islamisation» de la France. En 2010, il croise Marine Le Pen dans un meeting à Metz. C'est le coup de foudre: «Elle était grandiose, on aurait dit du Jaurès. Elle a des ********, c'est la dernière espérance. » Quelques jours plus tard, il adhère au FN. « Qu'ont fait l'UMPS, la droite et la gauche? Rien. Ce sont des gens qui préfèrent les étrangers aux Français. »

En février 2011, Bernard Thibault, le leader de la CGT, apprend qu'un encarté de Nilvange, pied-noir par sa mère lepéniste, italien par son père, « gauche catho », se présente aux cantonales sous les couleurs du FN. Sans attendre, il l'exclut. D'autres ont su échapper à ce type de sanction. Thierry Gourlot, 52 ans, cheminot, qualifié pour le second tour des cantonales en 1998 avec 30,57% des voix en Moselle, n'a pas été exclu de la CFTC, où il milite depuis plus de trente ans. Son organisation lui a demandé de démissionner. Il a refusé. L'affaire en est restée là. A 15 ans, il avait flirté avec l'organisation de jeunes des trotskistes de l'OCI. «A l'époque, gauchisme rimait avec justice. Et quand on est chrétien, on veut toujours que le monde soit juste. » Mais au lycée, il croise un surveillant pied-noir, qui lui fait découvrir le «patriotisme», l'Action française. Dans la foulée, il s'inscrit au FN et vote pour ses candidats, même s'il jure de pas avoir « digéré la Shoah»: «Ma grand-mère a été arrêtée par la Gestapo. «Thierry Gourlot n'aime pas «les islamistes, qui s'installent partout. Au métro Couronnes, à Paris, s'énerve -t-il, il y a même une librairie salafiste!» Depuis peu, ce lepéniste a créé le Centre national de Défense des Travailleurs syndiqués (CNDTS). Il veut regrouper les salariés dont il prétend qu'ils sont victimes d'une chasse aux sorcières.
« Certains font de l'entrisme, mais aujourd'hui, c'est facile, les syndicats sont tellement affaiblis, explique Philippe Askenazy, de l'Ecole d'Economie de Paris. C'est peut-être là l'autre clé de ce phénomène qui inquiète tant Thibault, Chérèque et les autres... Ce n'est pas la première fois que le FN tente une pareille opération. Mais les précédentes avaient toutes échoué. C'est en ce sens que l'actuelle percée lepéniste en milieu syndical est autant le révélateur d'une dynamique frontiste que celui du manque d'antidotes dans un milieu qui lui fut si longtemps fermé.
MARTINE GILSON

Le Nouvel Observateur
 
En pèchant une partie du programme des uns, puis une partie du programme des autres, puis encore une partie....pour plaire aux uns puis pour plaire aux autres puis pour plaire....

ça fait un programme complet imbuvable.

Un programme doit se lire en entier.

Pour celui de Marine, ce n'est pas utile. :)
 

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En pèchant une partie du programme des uns, puis une partie du programme des autres, puis encore une partie....pour plaire aux uns puis pour plaire aux autres puis pour plaire....

ça fait un programme complet imbuvable.

Un programme doit se lire en entier.

Pour celui de Marine, ce n'est pas utile. :)

Imbuvable et il a tourné au vinaigre ...;)
 
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