Alors qu'Israël menace Gaza d'épuration ethnique, la rabbin française Delphine Horvilleur publie un texte-manifeste pour dire son «refus absolu de l’annihilation d’un peuple» pour réaliser «le rêve de survie» d'un autre peuple.
Comme beaucoup de juifs en France, des juifs plutôt de gauche, la femme rabbin Delphine Horvilleur, personnalité écoutée, s’était enfermée ces derniers mois dans un combat l’opposant à ceux qui ont ignoré les massacres du 7-Octobre ou les ont considérés comme le juste châtiment infligé à un Etat prétendument illégitime: l'Etat du peuple juif, Israël, reconnu en 1947 par la communauté internationale, au même titre que l’Etat palestinien.
Sortant de la binarité du «nous» et du «eux», elle explique sa démarche:
«Toute autocritique menace l’union sacrée, se fait traîtrise ou, pire, carburant pour un ennemi qui cherche à nous détruire. Alors Chut… Taisons‐nous plutôt que de faire le jeu d’une quelconque récupération. Il en va de la sécurité de nos idées ou de nos enfants.»
Elle ajoute:
«Moi‐même, j’ai ressenti souvent cette injonction au silence. J’ai parfois bâillonné ma parole, pour éviter qu’elle ne nourrisse les immondices de ceux qui me menacent, ceux qui diabolisent et déshumanisent un peuple, et s’imaginent aider ainsi un autre. J’ai censuré mes mots face à ceux qui trouvent des excuses à une déferlante antisémite "ici" au nom d’une justice absente "là‐bas". J’ai entendu dans leur bouche les accords d’une haine ancestrale, la mélodie de ceux qui sont convaincus d’être du bon côté de l’Histoire.»
«Je me suis tue, mais, aujourd’hui, il me semble urgent de reprendre la parole. Je veux parler, au nom de "l’amour du prochain" ou plutôt de ce que ce verset biblique (si mal traduit) en dit vraiment»
«C’est donc précisément par amour d’Israël que je parle aujourd’hui. Par la force de ce qui me relie à ce pays qui m’est si proche, et où vivent tant de mes prochains. Par la douleur de le voir s’égarer dans une déroute politique et une faillite morale. Par la tragédie endurée par les Gazaouis, et le traumatisme de toute une région.»
Delphine Horvilleur appelle à soutenir:
www.watson.ch
Comme beaucoup de juifs en France, des juifs plutôt de gauche, la femme rabbin Delphine Horvilleur, personnalité écoutée, s’était enfermée ces derniers mois dans un combat l’opposant à ceux qui ont ignoré les massacres du 7-Octobre ou les ont considérés comme le juste châtiment infligé à un Etat prétendument illégitime: l'Etat du peuple juif, Israël, reconnu en 1947 par la communauté internationale, au même titre que l’Etat palestinien.
Sortant de la binarité du «nous» et du «eux», elle explique sa démarche:
«Toute autocritique menace l’union sacrée, se fait traîtrise ou, pire, carburant pour un ennemi qui cherche à nous détruire. Alors Chut… Taisons‐nous plutôt que de faire le jeu d’une quelconque récupération. Il en va de la sécurité de nos idées ou de nos enfants.»
Elle ajoute:
«Moi‐même, j’ai ressenti souvent cette injonction au silence. J’ai parfois bâillonné ma parole, pour éviter qu’elle ne nourrisse les immondices de ceux qui me menacent, ceux qui diabolisent et déshumanisent un peuple, et s’imaginent aider ainsi un autre. J’ai censuré mes mots face à ceux qui trouvent des excuses à une déferlante antisémite "ici" au nom d’une justice absente "là‐bas". J’ai entendu dans leur bouche les accords d’une haine ancestrale, la mélodie de ceux qui sont convaincus d’être du bon côté de l’Histoire.»
«Je me suis tue, mais, aujourd’hui, il me semble urgent de reprendre la parole. Je veux parler, au nom de "l’amour du prochain" ou plutôt de ce que ce verset biblique (si mal traduit) en dit vraiment»
«C’est donc précisément par amour d’Israël que je parle aujourd’hui. Par la force de ce qui me relie à ce pays qui m’est si proche, et où vivent tant de mes prochains. Par la douleur de le voir s’égarer dans une déroute politique et une faillite morale. Par la tragédie endurée par les Gazaouis, et le traumatisme de toute une région.»
Delphine Horvilleur appelle à soutenir:
- «Ceux qui refusent toute politique suprémaciste et raciste qui trahit violemment notre Histoire (celle du peuple juif);
- ceux qui ouvrent leurs yeux et leurs cœurs à la souffrance terrible des enfants de Gaza;
- ceux qui savent que seul le retour des otages et la fin des combats sauveront l’âme de cette nation;
- ceux qui savent que, sans avenir pour le peuple palestinien, il n’y en a aucun pour le peuple israélien;
- ceux qui savent qu’on n’apaise aucune douleur, et qu’on ne venge aucun mort, en affamant des innocents ou en condamnant des enfants.»
Cette rabbin française sort du «silence» face aux horreurs à Gaza
Face à Israël qui menace d'éradiquer Gaza, la rabbin Delphine Horvilleur publie un manifeste. Anne Sinclair etJoann Sfar prennent à leur tour la parole.