Mariama91
Belted Buckled and Booted
Chacun cherche un père
Que na-t-on pas dit sur les pères ! Le pater familias dhier était trop distant, trop rigide ; le père daujourdhui, plus proche et plus tendre, serait incapable de « faire autorité ». Le père aurait ainsi basculé dun extrême à lautre, mais, en définitive, cela ne change rien : quoi quil fasse, il a toujours (presque) tout faux !
Lenfant le sait mieux que personne : pour lui, son père est dabord un intrus qui vient simmiscer dans la fusion avec sa mère et empêcher quelle ne se prolonge. Lintrus se transforme bientôt en rival, avant de se muer, pour quelques années, en héros. Jusquau jour où, devenu adolescent, lenfant réalise que le héros nétait que le fruit de son imagination.
Cette histoire naturelle de la paternité souligne une vérité incontournable : le père nétant jamais tel quon limagine, il est condamné à être imparfait et faillible. Mais cest grâce à ces manques et ces fragilités que lenfant peut se construire. Il apprendra à composer avec, quitte à sattacher à dautres figures paternelles, comme autant de « suppléments » de pères qui
laideront finalement à trouver le sien, cet inconnu familier quil ne cesse de chercher.
Marcel Rufo nentend pas ici donner de conseils pour être un « bon » père ni esquisser le portrait robot dun père idéal. Inlassable pourfendeur des idées reçues, il montre que le père ne peut se réduire à une caricature ou à une entité figée. Pour lui, il ny a que des pères, sujets dhistoires singulières qui, juxtaposées, finissent par dessiner une réalité nettement plus subtile : le père est toujours une mosaïque dimages mêlant réel et imaginaire.
Que na-t-on pas dit sur les pères ! Le pater familias dhier était trop distant, trop rigide ; le père daujourdhui, plus proche et plus tendre, serait incapable de « faire autorité ». Le père aurait ainsi basculé dun extrême à lautre, mais, en définitive, cela ne change rien : quoi quil fasse, il a toujours (presque) tout faux !
Lenfant le sait mieux que personne : pour lui, son père est dabord un intrus qui vient simmiscer dans la fusion avec sa mère et empêcher quelle ne se prolonge. Lintrus se transforme bientôt en rival, avant de se muer, pour quelques années, en héros. Jusquau jour où, devenu adolescent, lenfant réalise que le héros nétait que le fruit de son imagination.
Cette histoire naturelle de la paternité souligne une vérité incontournable : le père nétant jamais tel quon limagine, il est condamné à être imparfait et faillible. Mais cest grâce à ces manques et ces fragilités que lenfant peut se construire. Il apprendra à composer avec, quitte à sattacher à dautres figures paternelles, comme autant de « suppléments » de pères qui
laideront finalement à trouver le sien, cet inconnu familier quil ne cesse de chercher.
Marcel Rufo nentend pas ici donner de conseils pour être un « bon » père ni esquisser le portrait robot dun père idéal. Inlassable pourfendeur des idées reçues, il montre que le père ne peut se réduire à une caricature ou à une entité figée. Pour lui, il ny a que des pères, sujets dhistoires singulières qui, juxtaposées, finissent par dessiner une réalité nettement plus subtile : le père est toujours une mosaïque dimages mêlant réel et imaginaire.