Comment vivre heureux lorsque l’on a conscience de la cruauté de l’etre humain ?

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L’Homme est à l’origine de sa destruction. Il est le pire animal que la Terre ait porté. Et pourtant, l’Homme s’autoproclame comme un être supérieur siégeant au sommet de l’évolution.

On parle souvent de grands hommes, d’hommes de pouvoir … que font-ils ?? Pourquoi ces hommes n’assument-ils pas leurs responsabilités, pourquoi ne prennent-ils pas en main le destin de l’humanité en levant leur point devant les foules pour dire STOP à la violence du monde, STOP à la cruauté humaine, STOP à la violence physique et morale ?!!!

Le jour où l’Homme prendra ses responsabilités pour construire un monde meilleur, le jour où l’homme prendra du temps pour l’autre sans rien attendre en retour, ce jour-là le monde pourra évoluer.

On s’est tous demandé, dans les moments où les souffrances du monde étaient trop lourdes à porter, si finalement on n’aurait pas préféré être, comme le dit l’expression commune, « un imbécile heureux ».

En effet, la recette du bonheur serait peut-être de pouvoir occulter tout ce qu’il se passe dans le monde et de vivre sa vie sans se soucier du reste. Avoir conscience des choses nous rend tout à coup responsables et cela nous touche. Une fois que l’on sait certaines choses, c’est notre vie toute entière qui peut être chamboulée, jusqu’au point où la vie n’a plus de sens.

C’est indéniable, une personne qui a conscience de l’impact de chacune de ses actions sur le monde, de tout ce qu’il se passe dans tel ou tel pays, de la souffrance de certains peuples, des femmes abusées, des enfants à qui a volé l’innocence, des tortures, de la cruauté et des mensonges qui sillonnent notre monde … ne pourra pas se contenter de vivre sa petite vie uniquement focalisée sur sa propre personne et son propre confort.

Une fois que l’on prend conscience de la vérité, c’est notre vie toute entière qui change, plus rien n’a le même sens, et nos priorités basculent. Au fur et à mesure que notre conscience s’éveille, on se sent comme projeté dans un monde parallèle. A chaque niveau de conscience supérieur, on passe dans une sorte « d’autre dimension », où toutes les choses appartenant aux niveaux précédents ne nous paraissent plus du tout familières.

Alors. Savoir ou ne pas savoir : Qu’est ce qui est le mieux ?

Si savoir nous rend si triste, et si ne pas savoir nous préserve et nous permet de vivre heureux dans l’insouciance… ne serait-il pas mieux de demeurer ignorant ?

Peut-être. Mais à chaque fois j’en arrive à la même conclusion : Je préfère savoir.

Pourquoi ? Parce que savoir me permet d’agir.

Je crois qu’il n’y a rien de pire que d’être sur son lit de mort et de réaliser à quel point on a fait preuve d’égoïsme et d’insouciance face à tout ce que l’on a pu refuser de voir…

Je ne veux pas quitter cette terre envahi de remords, rongé par la honte de n’avoir rien fait ni rien essayé pour apporter un peu de positivité et de bienfaisance au monde.

Il n’y a rien de pire que les remords. On ne peut revenir en arrière, on ne peut réparer le passé. C’est pourquoi je préfère savoir maintenant et agir à temps.

Penser que je puisse savoir, et donc agir, me rend heureux, malgré la conscience de cette souffrance. Je suis même encore plus avide d’en apprendre toujours plus. Je veux chaque jour me coucher en ayant appris une nouvelle chose pour devenir meilleur. Encore une fois, savoir permet d’agir. L’inconscience n’apporte rien au monde, pire, c’est elle qui contribue à le détruire au quotidien…

La première chose importante est donc de ne jamais regretter de savoir. D’ailleurs, il y a toujours une raison à tout, et si vous savez, si vous êtes conscients de certaines choses, ce n’est pas un hasard. Premièrement cela montre votre niveau d’éveil spirituel, votre niveau de conscience générale du monde qui vous entoure. Deuxièmement c’est la preuve que vous êtes sensés apporter votre pierre à l’édifice, contribuer au changement et à l’évolution de ces choses, car seules les personnes qui en ont conscience peuvent avoir l’envie et la capacité d’agir.

Mais malheureusement, en général l’homme est tellement avide de pouvoir qu’il ne voit pas plus loin que le bout de son nez. Je me souviens d’un rendez-vous que j’avais avec un chef d’état. Ce jour-là sur la route de la présidence le cortège est passé devant un enfant étendu sur le bord de la route, sans même marquer un ralentissement, comme si ce petit corps faisait naturellement partie du décor. Ne pouvant me résigner à me rendre à ce rendez-vous en fermant les yeux sur ce que je venais de voir, j’ai demandé au chauffeur de faire demi-tour pour aller voir cet enfant. Quand le chef de la sécurité a voulu intervenir, j’ai affirmé que je n’irai pas à cette réunion si personne n’amenait cet enfant à l’hôpital le plus proche. Sérieusement, qu’y -a-t-il de plus important que la vie d’un enfant sur cette terre ?!!

Je me suis toujours demandé pourquoi personne ne faisait rien, jusqu’à ce jour où j’ai réalisé que j’étais l’une de ces personnes.

« C’est fou que personne ne fasse rien ! » « Une telle chose ne peux pas exister !! »

Lorsque vous vous dites cela, rappelez-vous que ne faites rien non plus, et que potentiellement, vous auriez pu être une des personnes à l’origine de « cette chose ».

Si Martin Luther King était resté chez lui en se disant « mais c’est dingue que personne ne se lève contre l’esclavagisme ! », ou si Gandhi s’était enfermé en ruminant « mais c’est fou que personne ne prône la paix et la compassion », au lieu de devenir lui-même ce qu’il voulait voir dans le monde, alors le monde ne serait pas ce qu’il est aujourd’hui. C’est d’ailleurs lui qui a apporté cette magnifique citation qui est également en permanence gravée en moi : « Be the change you wish to see in the world ». Soyez le changement que vous voulez voir dans le Monde… quoi de plus puissant que cette phrase ?

Si chaque personne témoin d’une souffrance pouvait de toutes ses forces désirer devenir ou construire l’opposé de cette souffrance, pour promouvoir son inverse au lieu de se révolter contre cette injustice dans la haine, l’impact serait gigantesque. Certes, il est normal de s’indigner contre la cruauté, la violence gratuite, la pauvreté, les injustices, mais s’indigner sans agir ne fait que nourrir le mal. Seule l’action réelle peut conduire à un changement. Et seule l’action peut nous permettre de nous « soulager » un peu de cette souffrance…

Beaucoup d’enseignements spirituels nous parlent de « contraste ». Nous venons sur terre pour expérimenter le « contraste », autrement dit ce que nous ne voulons pas, pour nous donner la force de créer ce que nous voulons. Comment vouloir le bien si l’on n’est pas témoin du mal ? Pourquoi vouloir faire le bien sans avoir à lutter contre le mal ? C’est uniquement en réponse au mal que l’humain peut créer les plus grandes et plus belles choses.

Attention, c’est loin d’être facile… Bon nombre de personnes oublient ou ne réalisent pas qu’elles ont le pouvoir d’agir. Mais si nous pouvions voir de nos propres yeux l’impact de chacune de nos paroles et de chacun de nos actes, nous serions bouleversés… Un seul sourire peut sauver la vie de quelqu’un, une seule parole peut détruire celle d’un autre. Nul n’est parfait mais notre idéal devrait être à tous de causer le moins de souffrance possible autour de nous.

Parfois, cette souffrance est trop dure à accepter, si bien que l’on peut ressentir l’envie de tout abandonner. Certaines choses sont d’une cruauté tellement inconcevable qu’elles peuvent faire vivre un enfer pour les personnes empathiques ou hypersensibles. Il ne faut pas s’en vouloir. C’est une chose normale, cela prouve que vous êtes humain.

Je suis moi-même passé par ces phases difficiles, et je pense que la première chose à faire est paradoxalement d’accepter la réalité, même si elle est inacceptable.



http://www.jeanmarchenry-humanitair...orsque-lon-a-conscience-de-cruaute-de-lhomme/
 
Quand je dis accepter, je ne parle pas de devenir insensible. Qu’on le veuille ou non, le mal existe. Vous laisser envahir par ce mal ne changera rien, et pire encore, cela vous privera de vos capacités pour réfléchir et agir. Croyez de toutes vos forces que le monde évolue positivement, même si pour l’instant ces choses existent toujours et c’est un fait. Il faut être en mesure de les « accepter » pour pouvoir entamer une démarche positive.

En effet, être malheureux nous paralyse et nous empêche de faire des actions positives pour nous-mêmes et pour le Monde, cela ne doit donc pas être une option. De plus, sachez que vous créez votre réalité à chaque instant en fonction de ce que vous émettez, alors être malheureux ou négatif ne fera qu’engendrer d’autres évènements négatifs dans notre vie, ce qui nous rendra encore plus malheureux et négatifs : c’est la spirale infernale. Une fois au fond du gouffre, encore une fois, de quelle utilité serez-vous pour le monde ?

Tout cela pour dire que la seule façon pour moi de me sentir « mieux » face à cette souffrance dans le Monde est d’être ACTIF pour que les choses changent. L’inactivité nourrit ma tristesse. Mais si je contribue à faire le bien et à aider, à avoir un impact positif sur le monde, cela me rend heureux.

Ressentir de la joie pour quelque chose est un indicateur très fort des directions que nous sommes censés prendre dans notre vie. Pour nous guider, notre âme s’exprime par la « joie ». Pour savoir où votre âme veut vous emmener, « suivez votre joie », attention, la vraie joie du cœur, pas une joie superficielle. Mon cœur se remplit de joie lorsque je parle de la cause du monde, j’ai là donc l’indication que c’est ma voie, c’est ce que je suis sensé faire. Pour d’autres personnes cela sera de s’occuper de personnes malades, des femmes violées, des enfants battus, de l’environnement, des guerres de la famine, chacun doit écouter ce que son cœur lui dit et chacun a un rôle capital à jouer. Personne ne peut régler tous les problèmes du monde, mais chacun dans son domaine d’action peut y contribuer.

Depuis des années je voyage à travers le monde. Je ressens profondément le besoin de communiquer à ce sujet. Je suis de nature hypersensible, et il est très difficile pour moi de regarder la réalité de la vie avec les images infâmes qui restent gravées dans ma tête. Mais je sais que je dois le faire car c’est justement parce que personne ne veut les regarder que ces choses existent.

Dans l’avion, ne nous est-il pas conseillé de mettre en priorité notre propre masque à oxygène avant même celui de notre enfant ?

J’ai fini par comprendre que je ne serai d’absolument aucune utilité ni à cette planète ni à ceux qui souffrent si je suis moi-même accablé et désespéré. J’ai donc décidé de garder la tête haute, de garder espoir et d’être ce fameux changement que j’aimerai voir dans le monde par tous les moyens : mes écris sur le web, mon travail, ma personnalité, mes paroles, et mes actes. Ma vie entière sera dédiée à encourager les valeurs auxquelles je crois, et à défendre les causes qui me touchent. Parfois je me dis que je n’aurais jamais assez de toute ma vie pour faire tout ce que j’aimerai faire, mais tout ce que je peux faire me maintient sans cesse en position de création et d’action.

Je me dis que si je ne fais pas ce que je suis capable de faire pour que les choses qui me touchent ou m’indignent changent, personne ne va le faire à ma place : Il n’y a que moi et moi seul qui puisse accomplir ce que je suis sensé accomplir dans cette vie. Ne pas agir serait donc priver quelqu’un quelque part d’une aide que j’aurais pu apporter. Et c’est pareil pour vous tous.

Nous en avons tous la force et la capacité naturelle. Il suffit de brandir le positif face au négatif, la lumière face aux ténèbres. Alors je me suis juré que plus je verrai de noirceur, plus je contrebalancerai par de la lumière. Chaque fois que je serai témoin de la cruauté de l’homme, j’emmagasinerai toute cette colère pour la transformer en énergie créatrice, pour en répondre par une lumière toujours plus forte. Toutes ces choses infâmes que je vois et toutes les mauvaises personnes que je rencontre me donnent le désir d’en devenir l’opposé le plus total. Au lieu de me ternir, elles m’embellissent et me renforcent, en me montrant tout ce que je ne voudrai jamais être. Et sachez que le bien triomphe toujours face au mal.

Ainsi, la personne que je suis aujourd’hui n’est que le résultat de tout ce que j’ai vu depuis ma naissance, de positif comme de négatif. Chaque fois que j’ai vu du positif je m’en suis inspiré, et chaque fois que j’ai vu du négatif j’en suis devenu son parfait contraire. Le bien comme le mal contribuent donc tous deux à me rendre meilleur et plus fort.

C’est en utilisant toute la noirceur de ce monde pour la transformer en lumière que nous le changerons…

Aujourd’hui, nous nous battons les uns contre les autres pour des questions de religions ou de couleur de peau, pour le pouvoir et pour l’argent. La conclusion de tout cela est notre destruction. Mais je veux croire que de toute cette tragédie va bientôt faire que l’humanité qui reste en chacun de nous se réveille, pour enfin créer un monde meilleur…

« Aucune souffrance, si intense soit-elle, n’est ni ne peut être dépourvue de sens, si elle est dédiée au soulagement de la douleur d’autrui »

« La malice et la méchanceté sont voisines l’une de l’autre, il n’y a qu’une haie qui les sépare »

« La haine et la méchanceté habitent deux maisons qui se touchent : la seconde tient toujours la porte ouverte à la première »

Jean Marc Henry
 
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