D'ailleurs la plus part des violences physiques ne sont commises qu'une fois que la proie essaye de s'échapper (proie qui a souvent été aidée, dont on a ouvert les yeux ... elle ne le fera pas seule).
Ce n’est pas toujours seulement ça. Elle peut en être consciente et avoir les yeux bien ouverts, mais quelque chose peut faire encore plus peur à certaines : se retrouver seule.
Certaines ne partirons pas, si c’est pour être seule après ce départ. Il faudrait quasiment que quelqu’un « prenne le relais », mais ce quelqu’un qui prendra le relais, ce sera assez probablement une personne du même genre même si ça n’apparaitra pas tout de suite, parce qu’une personne « normale » ne peut que difficilement envisager de vivre « normalement » avec une personne sortant fraichement d’une telle histoire.
Elle pourra éventuellement s’attirer les bonnes intentions de quelques personnes sans aucune mauvaise intention, mais ce n’est pas toujours ça qui la sortira de son enfermement, à elle, dans lequel elle est; ou pire, pour conserver cette attention à son égard, certaines pourrons même en arriver à ne pas vouloir sortir de cette histoire (d’ailleurs cette attention à effet pervers, peut venir d’une autre femme battue).
C’est très compliqué : il faut qu’elle mette fin à l’histoire, en pouvant se retrouver seule et longtemps (pour mettre de la distance avec ces événements), et être entouré par des gens qui pourrons faire attention à elle sans l’amener à être tentée de s’enraciner dans cette situation pour l’attention qu’elle lui procure.
Il faut arriver à la faire quitter quelqu’un (mais si elle ne veut pas… que faire), et si elle le fait, lui faire trouver l’indépendance (pas nécessairement à travers l’argent, même si c’est vrai que ça y contribue, il s’agit du sentiment d’indépendance et d’en assumer le prix).
Donc prend en compte la personne, son histoire de vie, pourquoi elle en réduit à se laisser faire ... enfin encore une fois, toi, moi,nous, on le voit comme ça de l'extérieur mais elle, non, ce qu'elle vit est "normale" même si toute la société en dehors lui crie que Non.
La société ne lui crie pas que ce n’est pas normal, c’est trop simplifié et seulement partiellement vrai. Une image plus précise serait : certaines personnes constaterons mais n’en aurons rien à faire, certaines personnes essaierons de lui dire que ce n’est pas normal (mais alors se posera le problème décrit plus haut), et certaines autres personne en feront des sujets de conversation avec elle comme si c’était une chose banale (typiquement d’autres femmes vivant la même chose et ayant banalisé leur situation, mais parfois un confident que ne pourra rien faire d’autre que de se désoler).
Et l’histoire de ce topic est même encore un cas différent, parce qu’il s’agit d’une forme de mutilation, ce qui est encore autre chose, même si c’est une conséquence du problème qui a été amené à être décrit (l’histoire n’en est plus là, elle est passée à une autre étape, encore plus difficile).