Salam Aleykoum,
Au-delà de la responsabilité de nos états, du fait de leurs actions terroristes à l'international, de la responsabilité de nos entreprises, dans le pillage dont elles se rendent coupables à l'égard de l'Afrique, dans cette crise migratoire sans précédent (de mémoire) qui secoue l'Europe, je pense que nous portons tous individuellement une part de responsabilité dans cette tragédie.
Je ne parlerai pas (c'est un autre débat) de notre participation au système qui est le nôtre et qui incite nos élites politiques à s'en prendre militairement et diplomatiquement à tout un continent afin d'accroître leurs richesses/pouvoirs et à nos élites financières à piller les ressources de sorte à s'enrichir en permettant l'assouvissement de nos besoins futiles mais je me contenterai de parler uniquement de certains comportements que l'on peut avoir lorsque nous repartons dans nos pays d'origine.
La plupart des gens parmi-nous, ayant des origines Africaines, évoluent en Europe soit parmi les classes moyennes soit parmi les classes les plus défavorisées de notre société. C'est-à-dire qu'en majorité, nous ne nous distinguons pas particulièrement par la magnificence de notre mode de vie, si ce n'est que parfois c'est même le côté précaire de celui-ci qui ressort comme caractéristique essentielle de notre communauté.
Et pourtant, dès lors que nous retournons en vacances dans nos pays d'origine (et là je parle plutôt de ce que j'ai pu remarquer chez les jeunes), nous nous pavanons, parfois avec mépris pour les autochtones (comme si NOUS, nous avions "réussi") en les laissant s'illusionner sur la réalité de notre situation : location de voitures de luxe, de jet-ski, bijoux, argent sorti à la vue de tous avec une grande facilité (forcément la valeur de la monnaie locale étant bien plus faible).
Comme conséquence, les jeunes locaux se construisent une image particulièrement erronée de la réalité de la vie en Europe et s'imaginent, pour beaucoup d'entre-eux, que l'argent tombe du ciel et qu'ici la réussite est aisée comme nos comportements semblent le laisser croire.
Cela engendre des départs (et pas forcément des plus pauvres, lorsque cela est même parfois un impératif que de ne pas être pauvre pour pouvoir partir) et en conséquence des drames soit sur le chemin soit une fois à destination avec des désillusions qui se trouvent à la hauteur des attentes qui étaient portées.