De mon point de vue excellente analyse d'abdeslam ouaddou sur cette cm 2018 et l'équipe du maroc

HuffPost Maroc: Que pensez-vous du parcours des Lions de l’Atlas durant cette Coupe du monde?
Abdeslam Ouaddou: Les lions de l’Atlas ont fait des choses intéressantes en matière d’organisation, de discipline et d’état d’esprit dans l’animation défensive.
Pour ce qui est de l’animation offensive, nous avons été intéressants dans la surface de réparation, notamment pour ressortir le ballon proprement et ceci contre des équipes comme le Portugal et l’Espagne. De même que pour se projeter en zone de progression grâce à notre mobilité dans l’interligne.

En revanche, pour espérer passer au deuxième tour, il aurait fallu plus de poids offensif, de créativité, de vitesse dans la profondeur, de percussions sur les côtés et avoir plus de détermination devant le but. Quelques regrets tout de même que la percussion et la détermination offensive d’Amrabat n’aient pas été utilisées dès le match contre l’Iran car cela a été le match déterminant à mon sens. C’est une analyse et expertise technique mais globalement, il y a beaucoup de positif dans cette participation.


Le Maroc a-t-il été pénalisé par le VAR?
En tant qu’entraîneur/manager, je m’interdis de parler d’arbitrage, sauf lorsqu’il y a une injustice flagrante. En ce sens, je trouve que le Maroc a été lésé sur plusieurs faits de jeu, contre le Portugal et l’Espagne.
Le VAR en est à sa première expérimentation, il faut soutenir cette évolution et faire un bilan post Coupe du monde pour apporter des améliorations puisque c’est censé réduire les erreurs et injustices. Malgré la vidéo, on se rend compte que les oublis persistent.



Si les Lions avaient quelque chose à modifier ou améliorer dans leur jeu, ce serait quoi d’après vous?

Depuis les qualifications, notre bloc défensif a montré des gages de solidité. Je pense qu’il va falloir travailler maintenant l’animation offensive pour aller plus loin dans les compétitions majeures.


Le match contre l’Espagne est le meilleur du Maroc, c’est aussi le seul où Medhi Benatia n’a pas joué. Une coïncidence?
Non, cela n’a rien à voir. Mehdi a été excellent sur les matchs joués, il a parfaitement tenu son rôle de leader et apporté toute sa détermination.
C’est un match dans lequel il n’y avait vraiment pas d’enjeux pour nous, si ce n’est de sortir par la grande porte. Psychologiquement, les joueurs se sont aussi libérés un peu plus et je suis certain que si Mehdi avait été là, il aurait tenu son rang et rendu une copie propre. En revanche, il devrait faire attention à sa communication et prendre du recul sur certains sujets et ne jamais réagir à chaud.


Par rapport à la Coupe du monde de 1986, meilleure prestation des Lions dans une telle compétition, qu’est-ce qui a changé depuis, dans l’organisation et le jeu des équipes?

En 1986, il y avait plus d’espace et un peu moins de vitesse, ce qui donnait la possibilité de voir un peu plus de football avec de la place pour les individualités pour tenter des choses et mettre un peu de folie parfois. Cette Coupe du monde ne ressemble à aucune autre, la part belle est faite aux équipes qui ont un collectif solide.
Les valeurs de solidarité et d’esprit d’équipe sont celles qui permettent à des équipes comme la France, l’Angleterre, la Croatie, la Suède, voire même la Russie, qui n’avait rien d’exceptionnel, de passer le premier tour et pour d’autres de continuer à rêver. C’est l’école des contre-attaques qui l’emporte au profit des équipes prônant un jeu offensif.


Va-t-on continuer à voir cette équipe jouer ou l’effectif va-t-il être renouvelé?
Je pense que vous avez une paire de trentenaires qui vont peut-être aller jusqu’à la CAN 2019, mais il va falloir déjà penser à mettre en selle la relève.


Selon vous, y a-t-il un joueur qui a particulièrement brillé durant cette Coupe du monde?
Je tire un grand coup de chapeau à Nordin Amrabat pour la Coupe du monde qu’il a réalisé. Amrabat est juste le joueur que n’importe quel coach aimerait avoir dans son équipe, il fait preuve d’humilité et d’abnégation par un don de soi et en étant toujours au service du collectif.

Il serait bon de faire un découpage vidéo de plusieurs de ses actions et de les projeter dans nos écoles de football au Maroc. Et pas seulement dans nos écoles de football, également à ceux qui sont au service de la nation et du peuple marocain: c’est un exemple.
 
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