Quand les dieux s'intéressent au sexe, on s'amuse beaucoup quand ils sont plusieurs, mais dès que Dieu devient unique, cela se corse…
Mais pourquoi les dieux se mêlent-ils de nos histoires d'amour ?
Ainsi, pourquoi certains docteurs de la loi musulmans brident-ils la sensualité de leurs ouailles en exigeant des femmes qu'elles ne fassent pas tinter leurs bijoux ou leurs talents pour ne pas affoler les hommes ?
Le diable se cacherait-il derrière les talons aiguilles ?
Pourquoi l'Église catholique impose-t-elle le célibat (et la chasteté) à ses prêtres ?
Leur libido serait-elle plus importante que celle des pasteurs protestants, des prêtres orthodoxes ou des rabbins ?
Pourquoi les adeptes du tantrisme mais aussi du taoïsme veulent-ils contrôler leur semence, quitte à refuser de se reproduire ?
Le divin serait-il donc irréconciliable avec le sexe ?
Le chant d'amour du Cantique des cantiques est pourtant d'un érotisme torride. Or il est dans la Bible…
Et les dieux grecs n'arrêtent pas de copuler. Pour l'helléniste Giulia Sissa, professeur à l'université de Californie (UCLA), sans sexualité, pas de dieux de l'Olympe. « C'est la grande machine qui les fait se multiplier et les entraîne dans leurs aventures », nous dit-elle.
En Inde, les dieux sont tout aussi portés sur la chose, à commencer par Krishna, le dieu du désir amoureux, qui aime tant folâtrer avec des vachères. « Deux bras le domptent, la pesée des seins l'écrase ; les ongles le déchirent (…) ; une main à ses cheveux le renverse, des lèvres aux effluves mielleux le grisent… » : voilà ce que l'on peut lire dans la Gîta-Govinda de Jayadeva, l'un des textes les plus célèbres de l'hindouisme, et dont la popularité va permettre à Radha, la jolie bouvière amoureuse, d'être élevée au statut de déesse.
Dans ce dossier, donc, des articles, des interviews, des extraits de textes fondateurs qui, de la Bible à Lao-Tseu, permettent de comprendre le rapport qu'entretiennent les religions avec le désir, l'amour et le sexe.
Ces textes sont extraits de la collection Le Point Références-Les Textes fondamentaux
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