Décès d’Eric Denécé dans des conditions non élucidées

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اللهم إفتح لنا أبواب الخير وأرزقنا من حيت لا نحتسب
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Le brusque décès d’Éric Denécé, un médiatique ancien officier du renseignement de premier plan, directeur du Centre Français de Recherche sur le Renseignement (CF2R), vient mettre la lumière sur une série de mystérieuses disparitions qui frappent les milieux du renseignement français en quelques mois.
Habitué des grands plateaux médiatiques, Denecé acceptait également les invitations de médias dits alternatifs

Décédé le 11 juin 2025 à l’âge de 62 ans, ses proches tout comme le média Ligne droite se sont aussitôt empressés d’écarter la thèse du suicide. Mais selon les premières informations disponibles, la thèse du suicide a bien été retenue par les enquêteurs qui affirment qu’il a été retrouvé sans vie dans son domicile au XVème arrondissement de Paris.

Docteur en science politique particulièrement apprécié par ses pairs, Denecé avait débuté sa carrière comme officier-analyste au Secrétariat Général de la Défense Nationale (SGDN), avant d’exercer différentes fonctions dans le secteur de la défense et de l’intelligence économique : ingénieur commercial chez Matra Défense, consultant pour le ministère de la Défense sur les forces spéciales, ou encore opérateur à l’étranger dans des zones sensibles comme le Cambodge et la Birmanie.


Une approche non orthodoxe du renseignement​

Fondateur et directeur du think tank CF2R en 2000, Éric Denécé en assurait la direction jusqu’à son décès. Ce centre de recherche, indépendant des institutions et des pouvoirs publics, s’inscrivait dans une approche « réaliste » des relations internationales et de la sécurité. Il s’y exprimait avec une rigueur méthodologique reconnue, adoptant une posture considérée comme non-alignée sur les doctrines mainstream.

Notamment critique de la vente de la branche énergie d’Alstom à General Electric pour des raisons de souveraineté nationale, il avait également pris des positions divergentes sur la guerre en Ukraine. Il soulignait, avant comme après l’invasion de 2022, les responsabilités croisées des néoconservateurs à Washington et des ultranationalistes à Kiev dans une dynamique qu’il considérait comme ayant précipité l’agression russe. Il ne formulait cependant aucune affirmation qui ne soit sérieusement et solidement étayée.

Prolifique auteur et éditeur de pas moins de 29 ouvrages, il a consacré ses travaux à l’histoire du renseignement, aux révolutions arabes, au terrorisme ou encore aux conflits du XXe siècle. Il enseignait l’intelligence économique et stratégique dans de nombreuses institutions, notamment à l’université, à l’ENA et au Collège interarmées de Défense.

Toutefois, son décès intervient surtout alors que plusieurs agents de la DGSI ont mis fin à leurs jours ces derniers mois, dans des circonstances distinctes. Ainsi le 3 juin dernier, un officier du service a été retrouvé sans vie dans sa voiture de service à Levallois-Perret. En janvier 2025, deux agents avaient déjà été retrouvés morts : l’un dans les sous-sols de la DGSI, l’autre à son domicile.

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Après s’être rendu avec un groupe d’experts internationaux francophones dans les pays concernés par le Printemps arabe, Eric Denécé dirige la rédaction d’un ouvrage collectif soutenant que les différentes révolutions arabes auraient été « préparées depuis longtemps avec le soutien des États-Unis ». L’ouvrage avance que, dès 2007-2008, de manière analogue aux Révolutions de couleur, les leaders de ces mouvements assistaient à des conférences organisées par des ONG américaines, comme Freedom House, l’International Republican Institute ou Canvas, des propos repris directement par Éric Denécé dans une interview à La Tribune. Des thèses jugées « peu consensuelles ».
 

"Israël est en train de créer des générations de terroristes qui n'auront de cesse de vouloir se venger"​

Comme en Ukraine, l'Occident multiplie avec la guerre au Proche Orient les erreurs stratégiques, mettait en garde en octobre le spécialiste du renseignement Eric Denécé, disparu le 12 juin 2025.

La veille des frappes d’Israël sur l’Iran, ce 12 juin, Eric Denecé a été retrouvé mort dans sa voiture dans des circonstances qui restent encore floues. L’occasion de revenir, via ce podcast enregistré en octobre dernier, sur le conflit à Gaza avec ce spécialiste du renseignement.

Si Eric Denécé était souvent présenté comme une figure controversée dans les médias mainstream, c’est parce que son analyse, aussi humble que lucide et dépassionnée des événements, allait à contre-pied des discours dominants et de la position officielle de la France. A écouter ou réécouter absolument.

Octobre 2024

Il y a la riposte démesurée d’Israël à l’attaque du Hamas. Et il y a l’absence de réaction, et en premier des Occidentaux, incapables de faire appliquer le droit international et dont l’épisode de l’incursion de chars israéliens dans le périmètre des Casques bleus au Liban est la dernière illustration.

Avec Eric Denécé, un des experts français les plus avisés en matière de renseignement et d’intelligence économique, nous revenons sur la situation à Gaza, au Sud Liban et au Proche Orient pour démêler les enjeux d’un conflit et des parties en présence dans une région à haut risque d’embrasement. Où l’inaction des politiques, et notamment occidentaux, n’a d’égale que l’exaspération grandissante des opinions.

“On a avec Netanyahu et son gouvernement un régime suprémaciste, souligne Eric Denécé. Tant qu’il n’y a pas de résistance en face, soit parce que l’Occident les laisse faire, soit parce que leurs adversaires n’ont pas les moyens de réagir, ils avancent… comme on le voit au Liban”.

Eric Denécé a été officier-analyste au Secrétariat général de la défense nationale durant la Guerre froide. Docteur en science politique, il est aujourd’hui le directeur du Centre français de recherche sur le renseignement (CF2R).

Il est l’auteur de nombreux ouvrages, articles et rapports consacrés au renseignement, à l’intelligence économique, au terrorisme et aux opérations spéciales. Travaux qui lui ont valu en 1996 le prix de la Fondation pour les études de défense, fondation qui travaille à la promotion de la recherche stratégique et en 2009 le prix Akropolis (Institut des hautes études de sécurité intérieure).

Ses analyses sur la guerre en Ukraine, bien que mesurées mais à contre-courant des discours et positions officielles relayées dans les médias mainstream, lui ont valu d’être catalogué pro-russe – qualificatif dont doit du reste être affublé l’Eclaireur et tous ceux qui ont le malheur de présenter ce qui n’est autre que les deux faces d’une même pièce.

 
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