[Découverte culturelle] Au cœur du Moussem des fiançailles d'Imilchil, entre mythe et réalité

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اللهم إفتح لنا أبواب الخير وأرزقنا من حيت لا نحتسب
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Le HuffPost Maroc vous emmène au fin fond des montagnes rebelles du Haut Atlas pour découvrir cet événement unique.

CULTURE - C’est une fête pas comme les autres. Dans le Haut Atlas, et plus précisément dans la province de Midelt, le Moussem des fiançailles d’Imilchil est un rituel célébré chaque fin d’été par la grande tribu berbère des Aït Hdiddou. Le HuffPost Maroc s’est rendu en plein cœur des montagnes rebelles pour vous faire découvrir cet événement exceptionnel. Reportage.

Si “tous les chemins mènent à Rome”, pour parvenir à Imilchil, village situé à 2200 m d’altitude au cœur du haut Atlas oriental, il faudra emprunter deux moyens de transport, pour parcourir 146 km de route parsemée de virages à partir de Khénifra. Trajet difficile mais généreux en paysages que beaucoup de Marocains parcourent pour assister à ce moussem, ainsi que de rares touristes comme Marine, venue de Belgique spécialement pour l’événement. “Je suis venue ici avec mes deux amies, avec qui je fais beaucoup de voyages dans différents pays dont les cultures sont riches, et c’est le cas du Maroc et de cette fête particulière”, confie-t-elle au HuffPost Maroc, précisant que c’est son sixième voyage au Maroc.

Une fois arrivés au village, les visiteurs se dirigent vers des camionnettes assurant la navette entre Imilchil et Agdoud, où se tient “Souk Aam” ou “Agdoud N’Oulmghenni”, appellations traditionnelles de ce moussem signifiant “Souk annuel”. Chaque année à Agdoud, durant cette fête, une soixantaine de jeunes mariées célèbrent collectivement leur union non seulement par respect aux coutumes, mais aussi parce qu’un mariage à Imilchil est beaucoup plus facile durant le moussem.

En effet, plusieurs jeunes, venus de douars très éloignés de la région, préfèrent attendre cet événement pour éviter de se rendre aux centres administratifs, se trouvant à environ 150 km de leur village. C’est le cas de Mouha, un jeune marié d’Imilchil de 24 ans. “J’ai préféré attendre ce moussem pour me marier, ici, c’est beaucoup plus simple. Des Adouls sont sur place, alors, c’est beaucoup plus facile que de faire plusieurs voyages dans des conditions difficiles pour certifier et établir l’acte de mariage”, explique-t-il.

Le Moussem d’Imilchil est loin d’être une simple célébration de mariages collectifs. C’est aussi la seule occasion, pour les jeunes, de faire connaissance dans une région où la pudeur oblige à la timidité et à la discrétion. Deux valeurs d’une importance presque sacrée.

Alors que le souk bat son plein avec ses commerçants de bétail occupés par la vente ou achat des bêtes, et le fameux arracheur de dents qui officie comme “dentiste traditionnel” du village, des couples de célibataires s’isolent un peu plus loin du vacarme et des foules. Les filles de la région, abordées par les hommes, acceptent de s’arrêter un moment pour de courtes discussions. Visage mi-couvert, elles répondent timidement aux questions de leurs éventuels futurs maris, mais on évitera soigneusement de se regarder dans les yeux. Le temps de discuter, de se séduire avec des échanges de sourires, dans un moment de liberté où flirter est enfin permis pendant cette journée unique de l’année.
 
Le mythe à l’origine...

Pour certains, ce moussem trouve son origine dans une légende inspirée d’événements historiques authentiques des tribus berbères, en perpétuelles guerres inter-tribales. Aït Ibrahim et Aït Yaaza étaient les deux fractions de la tribu des Aït Hadiddou, en guerre l’une contre l’autre. Selon la légende, une jeune fille Aït Yaaza et un jeune homme d’Aït Ibrahim étaient amoureux. Mais, le couple est mort sans avoir pu se marier.

Cette fin des deux amoureux avait, selon la légende, fait couler beaucoup de larmes, qui ont fini par devenir deux lacs “Isli” (le fiancé) et “Tislit” (la fiancée). Ce qui aurait poussé les parents des deux amoureux à commémorer une fois par an, l’amour du couple en célébrant le mariage collectif des jeunes garçons et filles des deux tribus.

Si certains croient à cette histoire, d’autres en rient. “Ce n’est pas vrai cette histoire, il n’est pas possible de remplir deux lacs de larmes quand même! C’est juste une légende qu’on a préservé depuis très longtemps, alors que d’autres traditions ont disparu”, confie Abdelouahed, un homme de 40 ans qui ne rate jamais ce moussem.

“Nous ne vendons pas nos femmes, ici”

Parmi les préjugés et clichés, qui dérangent à Imilchil, figure celui de qualifier ce moussem de lieu idéal pour “se trouver une femme à épouser sans trop dépenser”. Une idée fausse que les habitants de la région ne digèrent pas. “Certains pensent que nos femmes sont vendues, ici! Il y a même des hommes qui viennent chaque année de très loin, de l’extérieur de la région, pour se marier, chose qu’ils ne peuvent pas réaliser. Les femmes de nos tribus se marient aux hommes de la région seulement et sont fiancées depuis des mois avant le moussem. Nous ne vendons pas nos femmes ici...Par contre, on vend des brebis!” lance Abderrahim, ironiquement.

https://www.huffpostmaghreb.com/ent..._5d8a021ce4b0938b593460bc?utm_hp_ref=mg-maroc
 
aaaahh! le Maroc..
Le lac Isli, cette fois. A quelques km du lac Tislit, beaucoup moins de verdure et attention de ne pas faire le malin en avançant trop loin dans la boue...
En soirée, avril 2018.216815
 
Je l'ai vu plus haut ...mais , j'ai pas de photo :(
prochaine fois......;)
Y'a quasiment jamais personne. Endroit tranquille. Faut en profiter pendant qu'il est encore temps.
Les endroits beaux et peinards deviennent rares mais on peut encore en trouver....de plus en plus loin sur les pistes.
 
Hésitez pas à mettre des photos hein....

prochaine fois......;)
Y'a quasiment jamais personne. Endroit tranquille. Faut en profiter pendant qu'il est encore temps.
Les endroits beaux et peinards deviennent rares mais on peut encore en trouver....de plus en plus loin sur les pistes.
 
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