Le palier 1 du plan durgence déclenché
· Coupure de 6 heures, hier, dans les ZI de Casablanca
· Les opérateurs pas du tout informés
Cette fois-ci, cest officiel. LONE a du mal à faire face à la hausse de la demande en électricité. Seule solution, le délestage, bien sûr. Le palier 1 du plan durgence a été déclenché hier, lundi 3 novembre. Il était 15h30 lorsque tombe un communiqué de Lydec dont lobjet est des plus inquiétants: «Délestage à Casablanca de 60 MW à la demande de lONE, à partir de 17 h». Ce nest pas fini. Cest «pour faire face au déficit de production nationale», est-il expliqué. Cest donc un problème national. Le déficit sélève à 500 MW, selon le communiqué.
Pour Casablanca, ce sont les zones industrielles qui ont été touchées. Il sagit plus précisément des zones dAïn Sbaâ, de Sidi Bernoussi et de Sidi Othmane. Autant dire que cest le cur de lindustrie du pays qui est frappé. Cest dautant plus alarmant que le délestage intervient dans une période qui nest pas spécialement connue pour être une période de forte consommation délectricité. Cest plutôt lété que les pics sont enregistrés.
Coup de grâce pour une compétitivité déjà mise à mal par les intempéries qui ont paralysé la zone industrielle de Tanger. «Les donneurs dordre se fichent pas mal quil y ait délestage au Maroc ou ailleurs», semporte Mohamed Tamer, président de lAmith, associtation des textiliens. Pour un secteur qui a tout misé sur le fast-fashion, la nouvelle prend des allures de blague pas drôle du tout. Cest plutôt une catastrophe. «Je suis choqué par la légèreté avec laquelle un problème aussi sérieux a été traité. On nous a tenu un langage des plus rassurants. Aujourdhui, les craintes se confirment», poursuit le textilien. «Nous avons besoin de savoir ce à quoi nous devons sattendre pour pouvoir nous organiser. Combien de temps cela va durer encore?», se demande-t-il.
On apprend que lEnergie, le département de tutelle et lIntérieur ont formé une cellule de crise. Mais, faut-il le rappeler, LEconomiste, depuis plusieurs mois, ne cesse de mettre en garde contre ce risque (cf. www.leconomiste.com). Réponse officielle: le risque était écarté pour le moment.
Si, en soi, le délestage est préoccupant, la gestion de la crise est souvent un élément daggravation et damplification des dégâts. Les industriels de Casablanca, contactés par LEconomiste, nont visiblement pas été informés. Jalil Bennis, président de la Zone industrielle de Aïn Sbaâ affirme «ne pas avoir été informé par le délestage». Même son de cloche du côté de Mohamed Tamer. Lydec, le gestionnaire délégué pour le Grand Casablanca, affirme navoir eu les consignes de délestage quen début daprès-midi. «A 14 heures, plus précisément. Il ne nous restait plus que trois heures environ pour informer les opérateurs», raconte Bouchra Ghiati, responsable de la communication et développement durable. «Nous avons fait au mieux en mobilisant nos équipes. Le service clientèle sest chargé dappeler les industriels un à un pour les informer quil va y avoir coupure de 17 heures à 23 heures. Nous avons aussi procédé par fax et par mail pour informer le maximum de médias. La radio a été particulièrement privilégiée. Il était nécessaire daller vite, très vite», insiste Ghiati.
A lONE, lon affirme que ce nétait pas à lOffice dinformer Lydec, qui est pourtant son client direct. «Il a été convenu que la Direction des régies au ministère de lEnergie se charge dinformer lensemble des régies (dont Lydec) de la portée du plan ORSEC (organisation des secours)». Selon lONE, le ministère de lEnergie était déjà informé le vendredi. Combien de temps va encore durer ce rationnement délectricité? «Cela ne risque pas de se rétablir de suite. Mais, déjà en fin de semaine, les choses pourraient revenir à la normale», indique une source proche du dossier.
Le communiqué de Lydec indique que «cette opération touchera au maximum 372 postes clients et 119 postes publics». En plus de lindustrie, léclairage public et les foyers vont être touchés. Pour réduire cet impact, le gestionnaire délégué «procédera à linstallation de groupes électrogènes au niveau des postes de distribution publique concernés pour assurer léclairage public et lalimentation des foyers», affirme Lydec. Et dajouter, «lhoraire de rétablissement estimé serait autour de 23 heures, ce soir». Cétait hier. Aujourdhui est un autre jour de délestage?
Causes
Nabil TAOUFIK
· Coupure de 6 heures, hier, dans les ZI de Casablanca
· Les opérateurs pas du tout informés
Cette fois-ci, cest officiel. LONE a du mal à faire face à la hausse de la demande en électricité. Seule solution, le délestage, bien sûr. Le palier 1 du plan durgence a été déclenché hier, lundi 3 novembre. Il était 15h30 lorsque tombe un communiqué de Lydec dont lobjet est des plus inquiétants: «Délestage à Casablanca de 60 MW à la demande de lONE, à partir de 17 h». Ce nest pas fini. Cest «pour faire face au déficit de production nationale», est-il expliqué. Cest donc un problème national. Le déficit sélève à 500 MW, selon le communiqué.
Pour Casablanca, ce sont les zones industrielles qui ont été touchées. Il sagit plus précisément des zones dAïn Sbaâ, de Sidi Bernoussi et de Sidi Othmane. Autant dire que cest le cur de lindustrie du pays qui est frappé. Cest dautant plus alarmant que le délestage intervient dans une période qui nest pas spécialement connue pour être une période de forte consommation délectricité. Cest plutôt lété que les pics sont enregistrés.
Coup de grâce pour une compétitivité déjà mise à mal par les intempéries qui ont paralysé la zone industrielle de Tanger. «Les donneurs dordre se fichent pas mal quil y ait délestage au Maroc ou ailleurs», semporte Mohamed Tamer, président de lAmith, associtation des textiliens. Pour un secteur qui a tout misé sur le fast-fashion, la nouvelle prend des allures de blague pas drôle du tout. Cest plutôt une catastrophe. «Je suis choqué par la légèreté avec laquelle un problème aussi sérieux a été traité. On nous a tenu un langage des plus rassurants. Aujourdhui, les craintes se confirment», poursuit le textilien. «Nous avons besoin de savoir ce à quoi nous devons sattendre pour pouvoir nous organiser. Combien de temps cela va durer encore?», se demande-t-il.
On apprend que lEnergie, le département de tutelle et lIntérieur ont formé une cellule de crise. Mais, faut-il le rappeler, LEconomiste, depuis plusieurs mois, ne cesse de mettre en garde contre ce risque (cf. www.leconomiste.com). Réponse officielle: le risque était écarté pour le moment.
Si, en soi, le délestage est préoccupant, la gestion de la crise est souvent un élément daggravation et damplification des dégâts. Les industriels de Casablanca, contactés par LEconomiste, nont visiblement pas été informés. Jalil Bennis, président de la Zone industrielle de Aïn Sbaâ affirme «ne pas avoir été informé par le délestage». Même son de cloche du côté de Mohamed Tamer. Lydec, le gestionnaire délégué pour le Grand Casablanca, affirme navoir eu les consignes de délestage quen début daprès-midi. «A 14 heures, plus précisément. Il ne nous restait plus que trois heures environ pour informer les opérateurs», raconte Bouchra Ghiati, responsable de la communication et développement durable. «Nous avons fait au mieux en mobilisant nos équipes. Le service clientèle sest chargé dappeler les industriels un à un pour les informer quil va y avoir coupure de 17 heures à 23 heures. Nous avons aussi procédé par fax et par mail pour informer le maximum de médias. La radio a été particulièrement privilégiée. Il était nécessaire daller vite, très vite», insiste Ghiati.
A lONE, lon affirme que ce nétait pas à lOffice dinformer Lydec, qui est pourtant son client direct. «Il a été convenu que la Direction des régies au ministère de lEnergie se charge dinformer lensemble des régies (dont Lydec) de la portée du plan ORSEC (organisation des secours)». Selon lONE, le ministère de lEnergie était déjà informé le vendredi. Combien de temps va encore durer ce rationnement délectricité? «Cela ne risque pas de se rétablir de suite. Mais, déjà en fin de semaine, les choses pourraient revenir à la normale», indique une source proche du dossier.
Le communiqué de Lydec indique que «cette opération touchera au maximum 372 postes clients et 119 postes publics». En plus de lindustrie, léclairage public et les foyers vont être touchés. Pour réduire cet impact, le gestionnaire délégué «procédera à linstallation de groupes électrogènes au niveau des postes de distribution publique concernés pour assurer léclairage public et lalimentation des foyers», affirme Lydec. Et dajouter, «lhoraire de rétablissement estimé serait autour de 23 heures, ce soir». Cétait hier. Aujourdhui est un autre jour de délestage?
Causes
Selon des sources bien informées, «le délestage est dû à un programme de maintenance de lappareil de production aussi bien au niveau de linterconnexion avec les fournisseurs étrangers quau niveau de la production nationale». Une maintenance visiblement inévitable. Le communiqué de Lydec parle de «déficit de production» au lieu de maintenance.
«Le moindre problème au niveau des installations pourrait compromettre la satisfaction de la demande en électricité», affirmait, il y a quelques mois, Younès Maâmar, directeur général de lONE, sur les colonnes de LEconomiste. Le pire est arrivé. Les mêmes sources indiquent que «la maintenance de linterconnexion risque de se prolonger jusquau 20 novembre». «Ce délai risque dêtre plus court pour la production nationale».
Nabil TAOUFIK