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PLD (Peace, Love and Diversity)
Communauté françaiseEnseignement
"Des moyens sont là pour les écoles défavorisées"
Laurent Gérard
Mis en ligne le 17/04/2010
La ministre de lEnseignement juge quune part des 98 millions dembellie budgétaire annoncée pourrait servir à lencadrement différencié. La piste Robin des bois aider les écoles pauvres sur le dos des riches nest toutefois pas abandonnée.
Entretien
En septembre dernier, la première rentrée scolaire de Marie-Dominique Simonet (CDH) avait été chahutée. Inquiets au sujet des pistes déconomie évoquées par la ministre de lEnseignement, les syndicats avaient manifesté leur mécontentement, tandis que la ministre se dépêtrait avec les inscriptions et la grippe A/H1N1. Alors quune nouvelle rentrée, la dernière de lannée, seffectue ce lundi, les syndicats sont à nouveau remontés contre leur ministre. En cause, la présentation dans "Le Soir" dun avant-projet de décret concernant lencadrement différencié, et plus particulièrement son financement. Les caisses de la Communauté française étant vides, la chasse aux euros a en effet été lancée pour financer ce projet visant à fournir des moyens complémentaires (40 millions), sous forme de ressources humaines et financières, aux écoles qui accueillent les publics les plus défavorisés. Les 15 premiers millions ont été versés dès lannée 2009-10. Les 25 autres restent à trouver, qui seront octroyés à partir 2010-11. La ministre propose de ponctionner, très légèrement, dans la cassette des 60 % décoles les plus riches - du moins accueillant le public le moins défavorisé - afin daider les 25 % décoles censées bénéficier de lencadrement différencié. Lopération serait plus ou moins neutre pour les 15 % restants.
Les syndicats le disent tout net : ils ne veulent pas de ce mode de financement, qui met le doigt dans un engrenage dangereux. "Les écoles riches, cest quoi ? Ce sont juste les moins pauvres", peste Prosper Boulangé (CSC). Les profs râlent dautant plus que le texte prévoit également de réduire le cadre de lenseignement maternel, et de revenir sur un acquis syndical des accords sectoriels, qui empêchait les écoles de transférer des heures (NTPP) du 1er degré vers les autres degrés du secondaire. "On en profite pour prendre quelques mesures favorables aux pouvoirs organisateurs", dénonce Pascal Chardome (CGSP), qui déplore par ailleurs, relayant ainsi une préoccupation du PS, que lassiette sur laquelle on prélève les moyens de lencadrement différencié est trop large et devrait se concentrer vraiment sur les écoles les plus riches.
Bref, la rentrée pourrait bien être chaude. Les syndicats se réuniront en front commun syndical mercredi, à la veille dun kern, histoire de mettre la pression sur Mme Simonet et ses partenaires. En attendant, la ministre, pour "La Libre", sort du silence dans lequel elle sétait emmurée depuis quelques jours.
Décidément, vos relations sont difficiles avec les syndicats ?
Si on était en période de vaches grasses, ou ne fût-ce quen période budgétairement plus normale, ce serait plus facile. Mais reconstituons le fil de lhistoire. En avril 2009, soit il y a moins dun an, le décret "encadrement différencié" est voté au Parlement et on prévoit 15 et 25 millions
tout en sachant quon ne les aurait pas. A lépoque, on connaissait déjà la situation budgétaire de la Communauté. Cétait un peu une promesse électorale, non ?
"Des moyens sont là pour les écoles défavorisées"
Laurent Gérard
Mis en ligne le 17/04/2010
La ministre de lEnseignement juge quune part des 98 millions dembellie budgétaire annoncée pourrait servir à lencadrement différencié. La piste Robin des bois aider les écoles pauvres sur le dos des riches nest toutefois pas abandonnée.
Entretien
En septembre dernier, la première rentrée scolaire de Marie-Dominique Simonet (CDH) avait été chahutée. Inquiets au sujet des pistes déconomie évoquées par la ministre de lEnseignement, les syndicats avaient manifesté leur mécontentement, tandis que la ministre se dépêtrait avec les inscriptions et la grippe A/H1N1. Alors quune nouvelle rentrée, la dernière de lannée, seffectue ce lundi, les syndicats sont à nouveau remontés contre leur ministre. En cause, la présentation dans "Le Soir" dun avant-projet de décret concernant lencadrement différencié, et plus particulièrement son financement. Les caisses de la Communauté française étant vides, la chasse aux euros a en effet été lancée pour financer ce projet visant à fournir des moyens complémentaires (40 millions), sous forme de ressources humaines et financières, aux écoles qui accueillent les publics les plus défavorisés. Les 15 premiers millions ont été versés dès lannée 2009-10. Les 25 autres restent à trouver, qui seront octroyés à partir 2010-11. La ministre propose de ponctionner, très légèrement, dans la cassette des 60 % décoles les plus riches - du moins accueillant le public le moins défavorisé - afin daider les 25 % décoles censées bénéficier de lencadrement différencié. Lopération serait plus ou moins neutre pour les 15 % restants.
Les syndicats le disent tout net : ils ne veulent pas de ce mode de financement, qui met le doigt dans un engrenage dangereux. "Les écoles riches, cest quoi ? Ce sont juste les moins pauvres", peste Prosper Boulangé (CSC). Les profs râlent dautant plus que le texte prévoit également de réduire le cadre de lenseignement maternel, et de revenir sur un acquis syndical des accords sectoriels, qui empêchait les écoles de transférer des heures (NTPP) du 1er degré vers les autres degrés du secondaire. "On en profite pour prendre quelques mesures favorables aux pouvoirs organisateurs", dénonce Pascal Chardome (CGSP), qui déplore par ailleurs, relayant ainsi une préoccupation du PS, que lassiette sur laquelle on prélève les moyens de lencadrement différencié est trop large et devrait se concentrer vraiment sur les écoles les plus riches.
Bref, la rentrée pourrait bien être chaude. Les syndicats se réuniront en front commun syndical mercredi, à la veille dun kern, histoire de mettre la pression sur Mme Simonet et ses partenaires. En attendant, la ministre, pour "La Libre", sort du silence dans lequel elle sétait emmurée depuis quelques jours.
Décidément, vos relations sont difficiles avec les syndicats ?
Si on était en période de vaches grasses, ou ne fût-ce quen période budgétairement plus normale, ce serait plus facile. Mais reconstituons le fil de lhistoire. En avril 2009, soit il y a moins dun an, le décret "encadrement différencié" est voté au Parlement et on prévoit 15 et 25 millions
tout en sachant quon ne les aurait pas. A lépoque, on connaissait déjà la situation budgétaire de la Communauté. Cétait un peu une promesse électorale, non ?