Déserts médicaux : l’UFC-Que choisir attaque l’Etat en justice pour « inaction »

Drianke

اللهم إفتح لنا أبواب الخير وأرزقنا من حيت لا نحتسب
Contributeur
L’association UFC-Que choisir a déposé un recours devant le Conseil d’Etat pour dénoncer « l’inaction » du gouvernement face aux inégalités croissantes d’accès aux soins et pour lui enjoindre d’agir, a-t-elle annoncé, mardi 21 novembre, dévoilant une étude sur « l’aggravation dramatique » de la démographie médicale.

« Après des années de négociations auprès des décideurs politiques qui restent sans réponse, l’UFC-Que choisir saisit aujourd’hui le Conseil d’Etat pour faire constater et sanctionner la coupable inaction gouvernementale » et pour « défendre le droit constitutionnel à la santé », écrit l’association dans un communiqué.

Elle dénonce en particulier « le refus obstiné des autorités de réguler l’installation des médecins » et invite les Français à signer et à « partager massivement » une pétition intitulée « J’accuse l’Etat ».

« La désertification médicale s’accentue »​


Vers 10 heures, une dizaine de membres de l’UFC-Que Choisir se sont rassemblés silencieusement devant le ministère de la santé, brandissant des pancartes et accrochant autour d’eux du ruban de chantier, pour symboliser « l’impossible accès » aux soins.

« On aura réussi quand l’ensemble des Français auront accès à un médecin, géographiquement comme [d’un point de vue] financier (…) quand la régulation de l’installation ne sera plus taboue » et « qu’on encadrera les dépassements d’honoraires », a résumé la présidente de l’association, Marie-Amandine Stévenin.

Médecins généralistes, gynécos, ophtalmos, pédiatres : l’UFC-Que choisir a mis à jour sa carte interactive des inégalités d’accès aux médecins « en accès direct », élaborée en 2022 à partir de données publiques et issues de la littérature scientifique. « Sans surprise, la désertification médicale s’accentue, du fait de la hausse des besoins » et d’une « vague de départs en retraite », observe-t-elle.

Une situation « catastrophique »​


L’étude croise deux critères : l’éloignement géographique des médecins – les « déserts » étant caractérisés par une densité 60 % inférieure à la moyenne pour les spécialistes situés à moins de quarante-cinq minutes de route, ou trente minutes pour les généralistes – et les tarifs pratiqués.

Ainsi, 19,3 % des Français résident dans un désert médical pour l’ophtalmologie, 24,8 % des femmes dans un désert médical gynécologique et 28, 9 % des enfants dans un désert médical pédiatrique, analyse l’UFC.

En excluant les praticiens qui pratiquent des dépassements d’honoraires, « la situation devient absolument catastrophique » : plus d’un enfant sur deux vit dans un lieu déserté des pédiatres, 59,3 % des Français dans un désert médical pour les ophtalmologues, et 69,6 % des femmes pour les gynécologues, déplore l’UFC.

Les généralistes sont mieux répartis, avec 2,6 % des patients classés en désert médical, soit 1,7 million de personnes, auxquels l’association ajoute 21 % de patients ayant un « accès difficile » (densité au moins 30 % inférieure à la moyenne). Entre 2021 et 2023, 44,4 % de la population « a vu l’accessibilité aux généralistes se dégrader »..............

 
Haut