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la rose et le réséda
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Isabelle Balkany absente pour le premier jour d'audience, le renvoi demandé
Patrick et Isabelle Balkany sont notamment soupçonnés d'avoir caché des avoirs de plusieurs millions d'euros au fisc. La première adjointe à la mairie de Levallois "est toujours à l'hôpital", a déclaré lundi son avocat Pierre-Olivier Sur, après que sa cliente a absorbé des médicaments le 1er mai dernier.


Patrick et Isabelle Balkany sont jugés à Paris à partir de lundi 13 mai, notamment pour fraude fiscale et blanchiment de fraude fiscale aggravée. Ils sont soupçonnés d'avoir dissimulé plus de 13 millions d'euros d'avoirs au fisc, en particulier deux luxueuses villas au Maroc et dans les Caraïbes. Le maire LR de Levallois-Perret et son épouse, première adjointe, doivent comparaître pendant six semaines, jusqu'au 20 juin, devant la 32e chambre correctionnelle.

Isabelle Balkany absente au premier jour du procès. Le 1er mai dernier, elle a été hospitalisée après avoir absorbé des médicaments. Elle venait alors d'exprimer sur Facebook sa lassitude devant une "instruction exclusivement à charge". Pierre-Olivier Sur, son avocat, a déclaré qu'elle n'allait "pas bien" et qu'elle ne pouvait pas être présente.

Le patrimoine immobilier du couple au cœur du procès. Moulin à Giverny, villas Serena et Pamplemousse, riad à Marrakech... Le patrimoine présumé caché du couple se nicherait dans plusieurs propriétés.

Le procès doit durer jusqu'au 20 juin. Quatre autres personnes sont jugées, aux côtés du couple : leur fils Alexandre Balkany, leur ancien avocat Arnaud Claude, leur proche Jean-Pierre Aubry et Mohammed Al Jaber, un Saoudien accusé de corruption dans le dossier.

"Les contribuables ont payé leurs frasques", accuse Anticor. Jean-Christophe Picard, président de l'association – partie civile dans cette affaire – estime sur franceinfo que les Balkany doivent assumer "leurs actes à un moment donné".



mam
 
je n'avais pas réalisé qu'ils avaient tant d'argent dissimulé, des villas au maroc et aux Caraibes, pour un total de 13 millions d'EUros...

mais comment ont ils gagné ou détourné tant de pognon ?
 
Moulin à Giverny, villas Serena et Pamplemousse, riad à Marrakech... La vie de château des Balkany devant la justice

Le patrimoine immobilier du couple est au cœur du procès qui s'ouvre lundi devant le tribunal correctionnel de Paris. Le maire de Levallois (Hauts-de-Seine) comparaît aux côtés de sa femme, de son fils et de trois autres personnes dans une affaire de fraude fiscale et de corruption.


Ils sont soupçonnés d'avoir dissimulé à l'administration fiscale un patrimoine d'environ 13 millions d'euros. Les époux Balkany sont renvoyés devant le tribunal correctionnel, notamment pour blanchiment de fraude fiscale aggravée, à partir du lundi 13 mai. Quatre autres personnes sont jugées à leurs côtés, dont leur fils. Villas, riad, demeure... Le patrimoine présumé caché du couple se nicherait dans plusieurs propriétés. Franceinfo en fait le tour afin d'expliquer les enjeux du procès, prévu pour durer jusqu'au 20 juin.

Le moulin de Cossy, pour le soir et les week-ends
Suivez le guide. "Avec 1 300 m2 carrés habitables, la propriété s’élève sur quatre niveaux et s’étend sur plus de quatre hectares comprenant deux piscines, un parcours de golf, un court de tennis, une salle de gymnastique, un hammam et un bar. L’immeuble compte également une dizaine de chambres", décrit France 3 Ile-de-France au sujet du moulin de Cossy, à Giverny (Eure), propriété depuis 1986 de Patrick et Isabelle Balkany, respectivement maire de Levallois-Perret (Hauts-de-Seine) et première adjointe. La visite se poursuit ainsi : "Entourée de majestueux saules pleureurs, la demeure du XIXe siècle est un musée qui dévoile du mobilier Louis XVI, des trophées de chasse, des statuettes hindoues et des toiles de maître."
"Achetée une bouchée de pain dans les années 1980, cette villégiature de campagne a coûté une blinde en rénovations"
, souligne le site d'information Les Jours. Le moulin de Cossy a donc pris de la valeur. Les travaux sont évalués à "sept à huit fois le prix de la maison" par Didier Schuller. Lui, c'est l'ami de Patrick Balkany, avec lequel il s'est lancé en politique dans les rangs du RPR. Mais Didier Schuller doit s'exiler aux Bahamas en 1994, quand surgit l'affaire de l'office HLM des Hauts-de-Seine. Quand il revient, au début des années 2000, Didier Schuller est jugé dans cette affaire au côté du maire de Levallois-Perret. Il est condamné, Patrick Balkany est relaxé. Didier Schuller ne le digère pas. Alors il met la puce à l'oreille aux magistrats instructeurs à l'automne 2013.

J'ai payé ma dette, je constate aujourd'hui que le président de l'office des HLM de l'époque, M. Balkany, a été relaxé. M. Balkany (...) aurait à sa disposition un palais à Marrakech, une résidence de luxe à Saint-Martin et l'usufruit du Moulin de Giverny. Je suis heureux de voir que ce que je pensais être du financement politique a pu profiter à d'autres fins et sans doute personnelles.Didier Schuller, face aux juges d'instructionle 24 octobre 2013
 
Outre les déclarations de Didier Schuller, la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP), créée en 2013, estime que cette demeure fastueuse est sous-évaluée par les Balkany dans leur déclaration de patrimoine. Le moulin de Cossy ne leur appartient plus directement, rétorque le couple. "Depuis qu'ils en ont fait donation à leurs enfants, en 1997, Patrick et Isabelle Balkany n'en ont que l'usufruit, ce qui leur permet de déclarer à peine 150 000 euros de patrimoine pour l’ensemble du domaine", explique Libération.

En outre, les magistrats instructeurs découvrent que l'architecte en charge des travaux de rénovation de la propriété de Giverny a également obtenu le contrat pour la construction de la ZAC du Front de Seine, en 1987 à Levallois-Perret. En contrepartie, l'architecte a réalisé les études pour les travaux sans honoraires, "à titre amical". Ce dernier "refuse de parler de 'corruption' mais évoque plutôt un 'service rendu'", écrit le journaliste Laurent Valdiguié dans L'enquête Balkany (Robert Laffont, 2017).

Le moulin de Cossy a été saisi par la justice en 2016. Mais le couple vit encore dans cette demeure, où ils ont accueilli leurs amis les week-ends pendant de nombreuses années. Ils s'y rendaient aussi le soir après leur travail en mairie. Pour la petite histoire, c'était un policier municipal en détachement qui conduisait les Balkany dans cette résidence secondaire située à 80 km à l'ouest de Paris. Jusqu'à ce que la justice ouvre une enquête pour "détournement de fonds publics". Montres de collection, toiles de maître, mobilier Louis XVI... Par ailleurs, la demeure regorge de trésors, mais aucun n'est déclaré dûment. Le moulin de Cossy est également le lieu où, le 1er mai, Patrick Balkany a découvert son épouse "inanimée", après sa tentative de suicide.

La villa Serena et la villa Pamplemousse, pour l'été
Cap sur les Antilles françaises. La villa Serena offre un cadre idyllique : située au bord de la plage de sable blanc de Baie Rouge sur l'île de Saint-Martin, elle comporte une piscine avec vue sur la mer, une salle multimédia avec écran géant, cinq chambres et autant de salles de bains. "C'est comme si une villa de rêve en Provence avait été transportée sur l'une des plus belles plages des Caraïbes", argumente l'agence immobilière sur son site internet. Car la villa est toujours proposée à la location au prix de 34 650 dollars la semaine en haute saison (30 853 euros).

Louer la villa en famille et non l'acheter : c'est ce que prétendaient avoir fait le maire de Levallois et sa femme jusqu'en 2016. "Patrick Balkany nie absolument posséder une quelconque propriété à Saint-Martin", écrivait déjà en 1997 L'Express. Pourtant, les enquêteurs ont fini par obtenir la preuve que Patrick Balkany a acquis la villa Serena en 1989, via une cascade de sociétés cachées, notamment immatriculées au Liechtenstein. Elle a été revendue en 2002 pour un montant de 3,5 millions de dollars. Patrick Balkany est soupçonné d'en avoir caché l'existence et la cession grâce à des comptes offshore. Mais les enquêteurs découvrent que la somme issue de la vente va servir à rénover et mener des travaux... dans une autre villa.
Car, cinq ans plus tôt, Isabelle Balkany a acheté une autre propriété, située non loin de là, toujours sur l'île de Saint-Martin. Elle est surnommée la "Maison du soleil", avant d'être rebaptisée villa Pamplemousse. C'est la jumelle de la première : estimée à cinq millions d'euros, elle est dotée de cinq suites et d'une vue imprenable, comme le décrit "Complément d'enquête", diffusé sur France 2 en 2015. Des photos ont aussi été mises en ligne par le magazine Challenges.
 
Le premier jour du procès pour fraude fiscale et blanchiment de Patrick et Isabelle Balkany a été bref, lundi 13 mai, puisqu'il a abordé essentiellement des questions procédurales. Au terme d'une enquête ouverte en 2013, le couple est accusé de "blanchiment à grande échelle" entre 2007 et 2014. Il lui est reproché d'avoir dissimulé au fisc des revenus et un patrimoine "occultes", à hauteur "au minimum" de 13 millions d'euros.
Patrick Balkany, 70 ans, est arrivé sans dire un mot, escorté par ses avocats sous une nuée de caméras et dans le crépitement des flashs. Il a pris place au premier rang d'une salle comble, seul, car son épouse et les quatre autres prévenus étaient absents, dont leur fils Alexandre. Les questions abordées ont été essentiellement procédurales.
Isabelle Balkany absente au premier jour
Isabelle Balkany était absente après sa "tentative de suicide (...) il y a quelques jours", a précisé son avocat Pierre-Olivier, qui a formulé d'emblée une demande de report du procès. Dans une lettre lue à l'audience, Isabelle Balkany évoque un "choc émotionnel provoqué par une médiatisation outrancière et dévoyée" de l'affaire. L'avocat de Patrick Balkany, Eric Dupond-Moretti, a ajouté que son client avait "envie d'être auprès de sa femme" et qu'un procès sans elle n'avait pas de sens. "C'est un couple, un couple en politique aussi. Elle sans lui, lui sans elle, cela n'a pas de sens."
Ses avocats ont également plaidé pour le renvoi du procès théoriquement prévu pour six semaines. Le tribunal s'est retiré pour délibérer un peu avant 15 heures, avant de décider du maintien du procès.
Eric Dupond-Moretti cible le président de l'audience
Les avocats de Patrick Balkany ont par ailleurs demandé le dépaysement de l'affaire, Eric Alt, l'un des responsables des associations parties civiles Anticor et Sherpa, étant par ailleurs magistrat au TGI de Paris – juge départiteur aux Prud'hommes. La défense a également critiqué le calendrier de l'audience, qui prévoit de juger la fraude fiscale avant le blanchiment, un ordre qu'elle conteste.
Enfin, Eric Dupond-Moretti a également demandé au président de l'audience, Benjamin Blanchet, de se déporter, lui reprochant d'avoir déclaré, en 2017, au sujet de la lutte contre la fraude fiscale : "Vous avez dit, à l'époque : 'La lutte contre la fraude fiscale est un enjeu majeur de l'action gouvernementale'. On pourrait lire ça sous la plume d'un préfet, pas d'un juge." L'avocat a rappelé que le président de la 32e chambre avait déjà pris une décision à l'encontre d'un député du sud pour des faits de "fraude fiscale" en 2017.
L'intéressé a fait savoir qu'il ne comptait pas se déporter et que l'avocat devrait donc déposer une demande de récusation. Xavier Normand-Bodard, qui représente l'Etat dans le procès Balkany, a lui rappelé que la lutte contre la fraude fiscale avait même "valeur constitutionnelle".
 
Les avocats du maire de Levallois-Perret (Hauts-de-Seine) Patrick Balkany et de son épouse Isabelle ont multiplié lundi les recours devant le tribunal de Paris pour obtenir le renvoi et le dépaysement de leur procès pour fraude fiscale, corruption et blanchiment de fraude fiscale aggravé.

Faute d'obtenir satisfaction, les conseils de l'élu Les Républicains (LR) et ami de l'ex-président Nicolas Sarkozy, Mes Eric Dupond-Moretti et Antoine Vey, ont demandé la récusation du président du tribunal, dont ils ont mis en doute l'impartialité, avant que l'audience soit suspendue jusqu'à mardi.


Dans un premier dossier censé être jugé cette semaine, les Balkany sont accusés d'avoir soustrait au fisc 4,339 millions d'euros d'impôts sur le revenu et la fortune entre 2009 et 2015.


Dans le volet corruption et de blanchiment de fraude fiscale aggravé, censé être jugé à partir du 20 mai, ils sont accusés d'avoir frauduleusement constitué et dissimulé un important patrimoine immobilier, notamment à Saint-Martin et au Maroc.


Dans ce dossier, l'accusation évalue à au moins 13 millions d'euros le montant total des avoirs concernés.


Seul Patrick Balkany, 70 ans, est venu à l'audience. Son épouse Isabelle, 71 ans, hospitalisée en unité psychiatrique depuis une tentative de suicide par absorption de médicaments le 1er mai, a écrit au tribunal qu'elle n'était pas en mesure de comparaître physiquement et, "surtout, psychologiquement"


Dans sa lettre, lue par son avocat, Me Pierre-Olivier Sur, elle dénonce le "choc émotionnel provoqué par une médiatisation outrancière" mais ajouté: "Si l'affaire ne devait pas être renvoyée, j'accepterais d'être jugée en mon absence."


Son avocat et ceux de son mari ont fait de son état de santé et du "déchaînement" médiatique autour de cette affaire un de leurs arguments pour demander le renvoi du procès.

Demande de dessaisissement

"Il est psychologiquement difficile pour Patrick Balkany d'être ici", a ainsi dit Me Dupond-Moretti. "Il l'a cru morte (...) Je ne vois pas comment on peut juger l'un sans l'autre. Lui sans elle, ça n'a pas de sens."


Les avocats de la défense contestent par ailleurs l'ordre dans lequel le président a choisi de juger les deux dossiers.


Eric Dupond-Moretti et Antoine Vey, qui remplacent l'avocat historique des Balkany, malade, ont fait valoir qu'ils n'avaient pas eu assez de temps pour préparer la défense de leur client.


Ils ont demandé le dépaysement du procès en invoquant le fait qu'un vice-président de l'association de lutte contre la corruption Anticor, partie civile dans le volet blanchiment, soit aussi premier vice-président adjoint au tribunal de Paris.


Eric Alt est "à la fois magistrat au sein de la juridiction où sera jugé Patrick Balkany et plaignant", ont-ils dit. Raison justifiant selon eux le dessaisissement du tribunal de Paris.


Pour l'avocat de l'Etat partie civile, Me Xavier Normand-Bodard, "il est clair que M. et Mme Balkany ne souhaitent pas être jugés rapidement."


Le président du tribunal a rejeté toutes ces requêtes. Mais Me Dupond-Moretti lui a alors demandé de se récuser.


L'avocat a invoqué sa proximité présumée avec Eric Alt et son refus d'homologuer la peine proposée à un député dans une procédure de "plaider coupable" pour des faits similaires.


Pour justifier cette décision, Benjamin Blanchet avait invoqué "l'action gouvernementale" pour redresser les comptes publics et le statut d'élu du prévenu.

Jusqu'à 10 ans de prison

"On est en plein mélange des genres", a déclaré Me Eric Dupond-Moretti. Il a rappelé que Patrick Balkany avait aussi été député, qu'il était "poursuivi pour les mêmes faits" et pouvait donc avoir des doutes sur l'impartialité du président.


Face au refus de Benjamin Blanchet de se "déporter", il a annoncé le dépôt d'une requête en récusation auprès du premier président de la Cour d'appel de Paris et une requête en nullité de l'ordonnance de renvoi de Patrick Balkany en correctionnelle.


Sauf si le tribunal décide de joindre les deux dossiers, comme les avocats de la défense pourraient le demander, les Balkany encourent cinq ans de prison et une amende de 500.000 euros dans le volet fraude fiscale, jusqu'à dix ans de prison et 750.000 euros d'amende dans le volet blanchiment.


L'Etat demande pour sa part un million d'euros d'indemnités dans ce deuxième volet, où les Balkany doivent comparaître avec quatre autres personnes, dont leur fils Alexandre.



mam
 
bonne question :D
il me semble que s'il est inculpé il perd tous ses droits
mais pas avant

donc oui, à cet instant, il est toujours Maire de Levallois


mam
Heu, non, la mise en examen ne déchoit aucunement le maire de ses droits.

Un maire en exercice ne peut être destitué de ses fonctions que par un décret pris en conseil des ministres. Ca s'appelle une révocation.
 
Patrick Balkany ne l'a pas quitté du regard une seule seconde. Au terme d'un réquisitoire, variant entre fermeté et ironie, le procureur du parquet national de Paris a requis quatre ans de prison ferme à l'encontre de Patrick Balkany, avec mandat de dépôt. La même peine a été réclamée à l'encontre d'Isabelle Balkany, quatre ans dont deux avec sursis et sans mandat de dépôt "en raison de son état de santé". A cette sanction, le magistrat a réclamé 10 ans d'inéligibilité et 10 ans d'interdiction professionnelle contre le couple
"C'est le procès de l’élu du peuple, des habitants de Levallois-Perret qui a eu une relation tumultueuse avec l’administration de son pays", a tranché cinglant Arnaud de Laguiche. Il a déploré "les propos de celui qui se croit tout permis", rappelant le "Je me barre" lancé par Patrick Balkany à un juge d'instruction.
Pendant plus d'1h30, le procureur a repris un par un les "manquements" des époux Balkany avec l'administration fiscale entre 2009 et 2014. Concernant les comptes à l'étranger, Arnaud de Laguiche l'a joué compréhensif. "Il n’est pas interdit d’avoir de l’argent à l’étranger, il faut juste le dire à l’administration fiscale", a-t-il estimé regrettant que le fisc ait dû "jouer au chat et à la souris" partant "de Levallois-Perret à Giverny, de la Suisse au Liechtenstein, du Panama aux Seychelles".
BFMTV.com
 
Grand fraudeur fiscal », « cynique », « menteur » : le réquisitoire sévère du parquet contre Patrick Balkany
Quatre ans ferme ont été requis, jeudi, au dernier jour du procès pour « fraude fiscale ». Celui pour « corruption » et « blanchiment », dans lequel le maire de Levallois et sa femme encourent dix ans de prison, débutera lundi.


Par Henri Seckel Publié aujourd’hui à 06h13,

Le procureur Arnaud de Laguiche a commencé par rappeler cette phrase qu’avait prononcée Patrick Balkany, un jour de 2013, sur un plateau de télévision : « Je suis l’homme le plus honnête du monde. »Il a conclu, une heure plus tard, en estimant que « ce personnage que Balzac n’aurait pas renié » avait surtout fait sienne « la leçon de vie scandaleuse de Vautrin à Rastignac, dans Le Père Goriot : “L’honnêteté ne sert à rien.” »

Entre les deux, le représentant du Parquet national financier (PNF) a requis, jeudi 16 mai, quatre ans de prison ferme avec mandat de dépôt contre le maire (Les Républicains) de Levallois-Perret (Hauts-de-Seine). Si le tribunal suit ses réquisitions, Patrick Balkany sera incarcéré dès le jugement rendu. Contre Isabelle Balkany, hospitalisée depuis le 1er mai et absente à l’audience, le procureur a requis quatre ans de prison dont deux avec sursis – une peine aménageable. Dix ans d’inéligibilité ont aussi été demandés contre les deux époux âgés de 70 et 71 ans.

Le premier procès Balkany, celui pour fraude fiscale, est terminé. Tout au long du second, qui débute lundi 20 mai et dans lequel le couple encourt dix ans de prison pour des faits de corruption et de blanchiment, résonneront les mots sévères mais jamais outranciers d’Arnaud de Laguiche : « Vous êtes un grand fraudeur fiscal, monsieur. Vous avez fait dire par votre avocat que vous n’étiez ni au-dessus, ni en dessous des lois. Mais ce procès est la preuve que vous mentez. » Incandescent à la barre la veille, Patrick Balkany semblait cette fois éteint sur son strapontin, d’où il a encaissé le réquisitoire en disant parfois non de la tête.

Flots d’argent liquide
De 2009 à 2014, alors qu’ils menaient grand train, lui et sa femme n’ont pas versé un euro au fisc. Au contraire, c’est le fisc qui leur en a versé 7 130, souligne le procureur : le total des impôts sur le revenu qu’ils payaient était inférieur à celui des crédits d’impôt dont ils bénéficiaient sur les salaires versés à leurs employés de maison. « C’est de l’argent que le contribuable français a remis dans la poche de Patrick et Isabelle Balkany. »

Par ailleurs, dans ces mêmes années, le duo « n’a pas versé un centime au titre de l’impôt de solidarité sur la fortune, alors que ses actifs oscillaient entre 16 et 18 millions d’euros ». Le seuil pour payer l’ISF était de 1,3 million d’euros. Montant total de l’impôt (sur le revenu et sur la fortune) éludé, selon le fisc : 4,3 millions d’euros. « Et ce n’est qu’une toute petite partie de l’œuvre fiscale des Balkany qui vous est soumise », prescription oblige.



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https://www.lemonde.fr/societe/arti...quet-contre-patrick-balkany_5463203_3224.html
 
:sournois:j'aimerais bien voir si enfin des truands de la haute comme les balkany vont réellement faire quatre ans de prison ferme ha ha
 
Apparemment il doit 4 millions voire plus aux impots, déjà qu'il les rende au Trésor public
ensuite oui quelques années de prison je pense que oui pour fraude blanchiment... certes il a 70 ans mais il peut faire quelques années...
 
Au procès Balkany, place aux accusations de corruption
Le tribunal se penche à partir de mercredi sur l’affaire concernant les conditions d’acquisition fort complexes d’une villa à Marrakech, en 2010. Renvoi d’ascenseur d’un promoteur immobilier au maire de Levallois, soupçonne la justice.


Par Henri Seckel Publié hier à 08h53,

Au premier jour du procès, Me Pierre-Olivier Sur évoquait « une fusée à trois étages » au sujet des faits reprochés à sa cliente, Isabelle Balkany, et à son époux, Patrick Balkany, maire de Levallois-Perret (Hauts-de-Seine).

Premier étage : des fonds non déclarés détenus en Suisse à la fin des années 1980 et au début des années 1990 – un délit de fraude fiscale aujourd’hui prescrit. Deuxième étage : le blanchiment de cette fraude fiscale par le biais, entre autres, de l’achat de biens immobiliers dont le couple a continué à avoir la jouissance jusqu’à une période non prescrite (le moulin de Giverny dans l’Eure, la villa Pamplemousse aux Antilles, par exemple). Pour cela, tous deux encourent dix ans de prison. Troisième étage : la fraude fiscale concernant ces avoirs, que le couple n’a jamais déclarés au fisc, esquivant ainsi l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF) – pour cette fraude fiscale, quatre et deux ans ferme ont déjà été requis contre Patrick et Isabelle Balkany.

Patrick Balkany a reconnu ces faits de fraude fiscale et de blanchiment, qu’il a assortis de circonstances atténuantes, plaidant « coupable, mais… ». « Coupable » d’avoir eu de l’argent non déclaré, en France et en Suisse, « mais » il s’agissait de l’héritage paternel, et non de fonds destinés au financement occulte du RPR et détournés à des fins personnelles, comme l’avait soutenu Didier Schuller. « Coupable » d’avoir été l’ayant droit d’une kyrielle de discrètes structures offshore abritant ses avoirs, « mais » c’est son gestionnaire de fortune, en Suisse, qui s’occupait de ces montages complexes sans rien lui en dire.

« Coupable » de n’avoir pas déclaré les biens acquis avec l’argent non déclaré, ni rapatrié la totalité de son argent suisse en France, « mais » le statut de personnes publiques des deux époux les empêchait de régulariser leur situation, sauf à risquer de voir l’information dévoilée et leurs carrières politiques démolies : « Oh, si j’avais pas été un élu, je l’aurais fait depuis longtemps », a juré Patrick Balkany.

Les peignoirs siglés « PB » dans la villa de Marrakech

A partir de mercredi 29 mai, la 32e chambre correctionnelle du tribunal de Paris s’intéresse au quatrième étage de la fusée, qui concerne Patrick Balkany, mais pas sa femme : les faits de corruption ayant permis l’acquisition, en 2010, d’une somptueuse villa à Marakkech (Maroc), jamais déclarée au fisc. Quatre jours d’audience ne seront pas de trop pour étudier les rouages d’un mécanisme particulièrement complexe.

Selon les enquêteurs, les propriétaires de la villa de Marrakech sont bien les Balkany. En témoignent les auditions des agents immobiliers qui la leur ont fait visiter, de l’ancien propriétaire avec qui ils en ont négocié le prix, du majordome qui n’y a jamais vu personne d’autre qu’eux. En témoigne encore une perquisition de 2015 ayant permis de découvrir des caisses de vin annotées « Balkany », des livres dédicacés « à Isabelle et Patrick Balkany », du linge et des peignoirs « portant les initiales PB ». En témoigne enfin le nom de la société détenant la villa : Dar Gyucy, contraction de Gyula et Lucie, prénoms des deux premiers petits-enfants du couple.
 
Deux bras droits de Patrick Balkany au cœur du montage

Un montage aurait été mis en place, permettant aux époux Balkany de n’apparaître dans aucun document lié à cette luxueuse villa. Et c’est là que les choses deviennent un peu techniques.

Toujours selon les enquêteurs, la société Dar Gyucy, sise au Maroc, appartient à la société Haydridge, basée au Panama. La société Haydrige est financée par la société Himola, également basée au Panama. Ce montage a été réalisé par la fiduciaire genevoise Gestrust, sur ordre de deux proches de Patrick Balkany : Jean-Pierre Aubry et l’avocat Me Arnaud Claude (qui partage son cabinet avec Me Nicolas Sarkozy, son associé).

Article réservé à nos abonnés Lire aussi « Je suis moins bien traité qu’un meurtrier » : l’art de l’esquive du prévenu Patrick Balkany
La société Himola possède un compte bancaire à Singapour, dont l’ayant droit économique est Jean-Pierre Aubry. Ce compte bancaire, sur lequel un homme d’affaires belge faisant des affaires en Afrique aurait versé 5 millions de dollars en échange d’un coup de pouce de Patrick Balkany pour l’obtention d’un contrat en Namibie, a permis de payer la moitié de la maison au propriétaire, en dessous-de-table (2,5 millions d’euros).

L’autre moitié (2,75 millions d’euros) a été payée chez un notaire par Mohamed Al-Jaber. Ce magnat saoudien de l’immobilier venait de se voir attribuer un gigantesque marché – près de 1 milliard d’euros – sur les bords de Seine par la Semarelp, société chargée de l’aménagement de Levallois, dont le président était alors Patrick Balkany, et le directeur général, Jean-Michel Aubry. Tous deux auraient par ailleurs reçu des faveurs de la part de M. Al-Jaber (une montre d’une valeur de 15 000 euros, des voyages en jet privé), lequel aurait quant à lui bénéficié d’avantageux délais de paiement pour son projet immobilier (qui n’a finalement jamais vu le jour, pour cause de crise des subprimes).

Des confrontations à l’audience très attendues
En première semaine du procès, Patrick Balkany a nié être le propriétaire de la villa de Marrakech : « Je vous expliquerai tout plus tard, mais le propriétaire, je vais vous le dire : c’est Al-Jaber. » Pendant l’instruction, Mohamed Al-Jaber, par ailleurs directement mis en cause par Me Claude, a dit n’avoir jamais été informé des paiements concernant la villa, qu’il a mis sur le dos d’un de ses employés, M. Khoury, lequel s’est défendu : « Je n’avais aucun pouvoir de contrôle sur les comptes en banque. Je n’ai jamais pu faire un paiement sans l’accord de M. Al-Jaber. »

Par ailleurs, le directeur de la fiduciaire genevoise Gestrust, Marc Angst, a fini par comprendre que Jean-Pierre Aubry n’était pas le véritable propriétaire de la villa de Marrakech. Ce dernier le lui aurait lui-même avoué en ces termes lors d’un rendez-vous, que Marc Angst a rapporté aux enquêteurs : « Il m’a dit : “Vous savez, Marc, que je porte pour mon ami M. Balkany ?” Je réponds, surpris, un grand “non”. J’ai répondu que j’étais déçu que l’on m’ait trompé. M. Aubry me dit : “J’ai fait une erreur d’avoir aidé mon ami Balkany, mais je lui dois beaucoup et je vais le défendre jusqu’au bout en disant que c’est moi le propriétaire.” »

MM. Balkany, Aubry, Claude et Al-Jaber seront tous les quatre présents à l’audience, pour corruption et complicité de corruption. Tous risquent jusqu’à dix ans de prison. Ils seront rejoints, mercredi 5 juin, par M. Angst, cité comme simple témoin. Les confrontations entre les uns et les autres sont particulièrement attendues. Le calendrier de l’audience – qui sera suspendue jeudi et vendredi – s’étale jusqu’au 20 juin.

Henri Seckel
 
Procès Balkany : "L’un de vous est un menteur"
Par Laurent Valdiguié
Publié le 29/05/2019 à 22:00


Audience spectaculaire au procès Balkany. Dialogues tendus. Des cris. Une grosse colère du maire de Levallois. Et pour résumer la journée, une phrase du président : « L’un de vous est un menteur ». Une dialogue célèbre du Parrain pourrait résumer les débats du jour : « Une insulte à notre intelligence », tant rien, mais vraiment rien, ne semble plausible dans le montage qui nous est expliqué à la barre.

Prenons les choses dans l’ordre. Le président Benjamin Blanchet commence par synthétiser le dossier judiciaire. Il lui faut 45 minutes pour prendre un à un tous les épisode du volet Dar Gyucy de l’enquête. Il débute son récit par un coup de fil d’Isabelle Balkany à un agent immobilier de Marrakech. Elle cherche une villa, il lui en propose trois. Les époux Balkany viennent les visiter. L’une d’elle leur plaît, elle appartient à un pharmacien marocain à la retraite, M. Bennouna, qui l’avait fait construire sur un terrain de deux hectares. Il en réclame entre 5 et 6 millions d’euros. Entendu durant l’instruction, M. Bennouna raconte que les Balkany ont visité une première fois sans lui, puis une seconde en sa présence. Il s’isole avec Patrick Balkany qui négocie un rabais et lui parle d’un achat « pour un membre de sa famille ». Ils « topent » puis le maire de Levallois lui annonce que deux personnes se mettront en relation avec lui pour les modalités. Jusque là, une « vente » ordinaire.

IMBROGLIO AUTOUR DE DAR GYUCY

Sauf qu’ensuite, tout se complique. Selon le vendeur, entre en scène un avocat, Me Arnaud Claude, qui lui explique que le prix fixé à 5 millions sera coupé en deux, une partie officiellement sur le compte du notaire marocain, et une autre moitié sur un compte au Liban. M.Bennouna accepte et ouvre un compte à Beyrouth. Puis un second personnage entre en scène, Jean-Pierre Aubry, l’homme de confiance de toujours de Patrick Balkany à Levallois. Il vient aux nouvelles au sujet des travaux d’électricité à effectuer dans la maison. Les Balkany ont également prévu d’aménager une salle de massage, précise le vendeur. La vente est signé en janvier 2009 sans les Balkany mais avec une cascade de sociétés offshore. Une société panaméenne, Hayridge, contrôle une société civile immobilière la SCI Dar Gyucy, qui devient officiellement l’unique propriétaire. Une autre société panaméenne, Himola, verse le dessous de table au Liban. Entretemps, Isabelle Balkany a effectué au Maroc, comme le montre l’enquête, des achats de mobilier de jardin et de linge de maison ainsi qu’une hotte en inox… Autre découverte de l’enquête, une table de poker, et d’autres meubles, ont été livrée depuis la France. En clair, tout désigne les Balkany comme étant les seuls et unique propriétaires.

Sauf que rien n’est à leur nom et qu’ils prétendent n’avoir été qu’occupants gracieux d’une maison louée à l’année par leur fils Alexandre. Sur le papier, rien ne prouve formellement qu’ils soient les propriétaires, puisque les deux sociétés panaméennes qui ont effectué l’opération ont comme « ayant droit économique » Jean-Pierre Aubry. Massif, carrure d’ancien basketteur professionnel qu’il a été dans les années 80, Jean-Pierre Aubry s’avance à la barre. Incarcéré quelques temps durant l’instruction, il n’a jamais varié d’un pouce. Au micro, face au président Blanchet, il garde sa ligne. « Je ne suis pas propriétaire de cette maison et les fonds ne m’appartenaient pas », répète-t-il, dans un grand embarras. Il a bien « signé des papiers » en Suisse, mais ne sait plus très bien lesquels. Aubry n’a jamais dormi dans cette maison…« Alors, à qui elle appartient ? », lui demande le président avec calme. « A Al Jaber », murmure Aubry.
 
LA SALLE SE RÉGALE

L’homme en question, le milliardaire saoudien Mohamed Al Jaber, est dans la salle, sur le banc des prévenus, renvoyé lui aussi dans le volet corruption. Un interprète lui traduit à l’oreille les propos qui l’accusent. Selon Jean-Pierre Aubry, « Al Jaber voulait une maison au Maroc ». Aubry, « à titre amical », se serait alors employé à « effectuer un montage financier », même s’il ne « connaissait rien à ces montages », précise-t-il. Autre bizarrerie, Aubry admet qu’il n’a jamais visité la maison. Pas plus qu’Al Jaber. Pas plus qu’il n’est capable d’expliquer les consignes que lui aurait données le milliardaire saoudien.

Devant tant d’invraisemblances, notamment avec le récit du vendeur de la maison, Jean-Pierre Aubry finit par admettre que « les Balkany ont pu aller sur place » et l’ont informé « que ce bien pouvait correspondre à M. Al Jaber ». La salle sent les incohérences. Soupire à plusieurs reprises quand le filet de voix d’Aubry baisse d’intensité au fur et à mesure de sa déposition. « A qui appartient-elle, cette maison ? », insiste le président, imaginant peut-être que l’ancien bras droit du maire de Levallois pourrait changer de version en direct. « A l’Etat français, puisqu’on a remis les papiers et que les sociétés sont au porteur », répète Aubry. Me Hervé Témime, l’avocat de Mohammed Al Jaber, le bouscule : « Vous n’êtes spécialiste de rien, ni d’immobilier au Maroc, ni des montages bancaires, votre seule spécialité est votre proximité avec M. Balkany, alors pourquoi prétendez-vous que M. Al Jaber serait propriétaire de cette maison qu’il n’a jamais visitée, et dans laquelle il ne s’est même jamais rendu », résume l’avocat… « Parce qu’il l’a payée », réplique un Aubry à la peine. Dans le dossier, mais ce volet sera examiné lundi, les 2,7 millions correspondant au versement « officiel » arrivant chez le notaire marocain proviendraient en effet de comptes égyptiens appartenant à Al Jaber. Mais les autres fonds, ceux d’Himola, ont été versé par un autre homme d’affaires, Georges Forrest… « Himola, c’est Al-Jaber, c’est ce que vous dites ! », tempête Temime, provoquant un lapsus de Jean-Pierre Aubry : « Je serais ravi que la maison soit à M. Al-Jaber »… La salle se régale.
 
« ET VOUS, VOUS ÊTES QUOI ? »
Elle n’est pas au bout de ses surprises. Mohammed Al-Jaber, un chauve rond et trapu dans un costume à rayures, s’avance à la barre. Il tient à faire une déclaration : « Ce sont des mensonges à 100%, il n’y a pas 1% de vrai dans ce que j’ai entendu ». L’homme égrène sa fortune : ses trois maisons en France, dont un château 50 minutes de Paris où il n’a pas mis les pieds depuis deux ans mais qu’il n’a jamais « ni loué ni prêté ». Trois maisons au Portugal (« J’ai refait 10% de l’immobilier de la région de l’Algrave »), d’autres à Londres, une en Autriche. Une dizaine de maisons familiales, mais aucune au Maroc. « Cette affaire est mon cauchemar depuis deux ans. J’avais peur de mourir avant de pouvoir m’expliquer devant vous et laver l’affront fait à ma famille », poursuit le Saoudien, théâtral, s’aidant de ses mains. A l’entendre, il dirige plus de 150 sociétés à travers le monde et tout est à son nom, sans société écran ni prête-nom. Il devra s’expliquer lundi sur son projet immobilier des Tours de Levallois, finalement abandonné et pour lequel il est en procès avec la ville. Mais concernant la maison de Marrakech, il est « 100% » formel : « Je n’ai pas mis les pieds au Maroc depuis 21 ans, et si j’avais voulu m’y acheter une maison, j’aurais appelé le palais royal où je connais tout le monde ».

Concernant ses achats immobiliers, il a toujours procédé de la même façon, en les visitant, lui, puis sa femme, puis ses enfants. « Une maison, c’est comme un mariage avec une femme.Vous n’achetez pas une maison sans aller la voir », résume-t-il, provoquant de nouveaux éclats de rire. La version du camp Balkany ? « Un total non sens », jure le Saoudien avec des accents d’évidence. « Pour vous dire la vérité, ajoute-t-il au tribunal, Jean-Pierre Aubry, je l’ai vu quelques fois, mais nous n’avons aucune langue en commun, et je l’ai toujours pris pour un simple garde du corps de Balkany ». La salle se gondole encore. A regarder les mines hilares du tribunal et des deux magistrats du parquet, le milliardaire, avec un certain bon sens, marque des points. Patrick Balkany, sur son banc, fulmine. Il lève la main pour venir à la barre. Il est rouge de colère et tient à rappeler en haussant le ton qu’Al Jaber doit « 14 millions d’euros » à la ville de Levallois, sur décision de justice. Et il invite théâtralement le président à demander au Saoudien de faire un chèque. Le maire se retourne, rejoint son siège, écarlate et tance Me Témime qui se lève pour réagir. « Taisez-vous, l’avocat, vous défendez un escroc ! », lui hurle l’élu.
Réponse du pénaliste, du tac au tac : « Et vous, vous êtes quoi? »… Un autre bon résumé de l’audience.
 
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