1. Pratiques relatives à l’agonisant, lavage du mort, son linceul et son inhumation
Selon Abou Hourayra (رضي الله عنه), le Messager d'Allah (صلى الله عليه و سلم) a dit : "Le musulman a cinq devoirs (Haqq) vis-à-vis du musulman :1) Lui rendre son salut.
2) Lui rendre visite quand il tombe malade.
3) Suivre son cortège funèbre.
4) Répondre à son invitation.
5) Lui dire quand il éternue* : "Que Dieu soit miséricordieux envers toi" [Rahimakallâh]". (Al-Boukhâri, Mouslim)
* et qu'il dit : Louange à Dieu (Al-hamdullillâh)
Selon Abou Hourayra (رضي الله عنه), le Messager d'Allah (صلى الله عليه و سلم) a dit : "Celui qui assiste aux funérailles de quelqu'un jusqu'à ce qu'on prie sur lui, a une montagne de récompenses et celui qui reste jusqu'à son enterrement en a deux". (Al-Boukhâri, Mouslim)
Selon lui encore, le Messager d'Allah (صلى الله عليه و سلم) a dit : "Celui qui accompagne le cortège funèbre d'un musulman, poussé par sa foi et son désir de la récompense de Dieu, et qui reste avec lui jusqu'à ce qu'on prie sur lui et jusqu'à la fin de son inhumation, retourne avec deux masses de récompenses, chaque masse égale au mont Ouhoud. Celui qui participe à la prière et retourne avant son inhumation, revient avec une seule masse de récompenses". (Al-Boukhâri)
S'occuper des funérailles du défunt musulman, laver sa dépouille et accomplir la prière sur lui est une obligation communautaire ou « exonératoire » (fardu kifâya) : si un (ou des) membre de la communauté l'accomplit (il aura seul sa récompense de la part de Dieu) mais toute la communauté se trouvera exonérée et ne sera pas châtiée par Dieu. Par contre, si personne ne l'accomplit, toute la communauté sera responsable et s’exposera à la sanction de Dieu.
Ibn Abî Zayd Al-qirawani Al-maliki (m 386H) dit dans sa Risâla, chapitre 20:
Des pratiques relatives à l’agonisant (muh’tad’ar) et du lavage (ghusl) du mort, de son enveloppement dans un linceul (kafan), de son embaumement (tah’nit’), de son transport (h’aml) et de son inhumation (dafn).
Il est recommandable de tourner l’agonisant vers la qibla et de lui fermer les yeux quand il a trépassé. On dit auprès de lui, comme pour la lui dicter, la formule : "Il n’y a nulle autre divinité qu’Allah", au moment où il meurt. S’il est possible qu’il soit en état de pureté, ainsi que ce dont il est couvert, cela est préférable. Il est recommandable que la femme qui a ses menstrues et les personnes en état d’impureté ne l’approchent point. Un certain savant admet [et même recommande] qu’on lise à son chevet la sourate yâ-sîn (s. 36).
Il n’est pas inconvenable de répandre des larmes à ce moment-là. Mais une patience pleine de dignité et une noble résignation sont plus méritoires pour qui a assez de force d’âme pour cela. Il est interdit de pousser des cris et des lamentations (et de déchirer les habits):
Abu Burda a raconté: quand Abu Mussa Al Ach'ari s'est senti mal puis est tombé malade, il s'est évanoui; alors que sa tête reposait sur le giron de sa femme, celle-ci, prise de panique, commença à se lamenter d'une voix lancinante. Or Abu Mussa ne pouvait pas lui parler pour l'en empêcher.
Lorsqu'il reprit connaissance, il lui dit: <<Je me dégage de toute responsabilité, comme le Messager d'Allah (paix et salutation sur lui) s'est dégagé, disant: "Je me dégage de toute responsabilité vis-à-vis de celle qui se lamente, de celle qui se rase les cheveux, et celle qui se déchire les habits!">>
Abu Mussa Al Ash'arî a raconté que le Porphète (paix et salutation sur lui) a dit:
<<je me dégage complètement de celle qui se lamente à voix hautes (<<as-sâliqa>>), de celle qui s'arrache les cheveux ou les rases (<<al-sâliqa>>), ainsi que de celle qui se déchire les vêtements en signe de deuil (<<ash-shâqa'>>)!>> rapporté par Al bukhari et Muslim.