Oui, on peut toujours remonter plus loin.
En tout cas, les sionistes ont perdu la guerre d'une certaine façon...
Une voix humaine dans ce desert d'inhumanité.
Comment veux tu qu'on soit contre ces îlots d'humanité rare chez les israeliens que représente des juifs citoyens du monde que les medias ignorent ?
Gedeon Levy represente un infime espoir.
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Au quotidien Haaretz depuis 1982, Gideon Levy est devenu une conscience rare, se rendant régulièrement dans les territoires palestiniens occupés.
À longueur de colonnes, il dénonce l’occupation et l’apartheid. Lui, dont les grands-parents sont morts dans un camp de concentration nazi, ne craint pas de critiquer la politique de l’État d’Israël.
Qu’aviez-vous en tête lorsque vous avez appris ce qui s’est passé le 7 octobre ?
Je vais être franc. D’abord, j’ai entendu que des Palestiniens avaient franchi la clôture et je me suis dit : « Oh, le mur de Berlin est en train de tomber. »
J’ai vraiment ressenti ça, et même un certain bonheur. Je pense que Gaza ne peut pas vivre dans une cage avec des barrières éternelles. J’ai cru que nous assistions peut-être à une protestation qui allait mener à une forme de liberté.
Durant les premières heures, je devais écrire ma chronique. Mon rédacteur en chef m’a appelé et m’a informé – ce que je ne savais pas – qu’il y avait des centaines d’Israéliens tués. J’ai compris qu’il ne s’agissait pas du mur de Berlin, et j’ai changé d’avis.
« Le 7 octobre est arrivé de la manière la plus brutale, mais après dix-huit ans en prison, les gens peuvent devenir fous. »
À la fin de la journée, il était clair que des choses terribles s’étaient produites, ce 7 octobre. Il faut néanmoins rappeler que ce qui s’est passé ce jour-là s’inscrit dans un contexte. Il y a une raison à tout ; cela ne veut pas dire que je justifie tout.
Mais, pensez-vous vraiment que 2,3 millions de personnes vivraient pendant dix-huit ans dans la plus grande prison au monde et l’accepteraient pour toujours ?
Le 7 octobre est arrivé de la manière la plus brutale, mais après dix-huit ans en prison, les gens peuvent devenir fous.
Netanyahou revendique le droit d’Israël à se défendre. Après 41 000 morts à Gaza, peut-on parler de « défense » ?
Il y a eu un choc et un traumatisme. Je suis allé dans les kibboutz et les villages attaqués, deux jours plus tard ; j’ai vu des scènes terribles. Je ne minimise rien. Mais, dorénavant, tout se passe comme si nous pouvions faire ce que nous voulons.
Nous pouvons tuer 41 000 personnes sans que quiconque n’ait le droit de nous dire que c’est criminel, illégal et génocidaire ?
Nous pouvons tuer 17 000 enfants et dire que c’est de l’autodéfense ? Non. Israël a le droit de se défendre, mais pas de commettre un génocide. Le 7 octobre ne donne pas à Israël la liberté de se comporter en sauvage.
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