Depuis le projet de loi contre les séparatismes et l’assassinat de Samuel Paty, l’école à la maison est dans le viseur de l’Etat. Des formes d’enseignement en ligne, qui n’ont pas de statut scolaire, ouvrent la porte à l’endoctrinement des plus jeunes. Comme l’ont constaté nos reporters. Effrayant.
« Je ne suis pas en accord avec la République mais en accord avec Dieu. Et la religion passe avant tout. » Ainsi s’exprime Asma1 sur un groupe privé Facebook interdit aux hommes. Le forum rassemble des mères qui dispensent l’école à la maison à leurs enfants. Une pratique tout à fait légale dans laquelle les salafistes se sont engouffrés. Les lois du 28 mars 1882 dites « lois Jules Ferry » ont instauré pour tous les enfants, âgés de 3 à 16 ans, une obligation scolaire, autorisant néanmoins que cet enseignement soit dispensé au sein de la famille. Cette année encore, près de 30 000 enfants (0,3 %) n’arpenteront pas les couloirs des écoles. Le nombre a doublé en dix ans, selon le ministère de l’Education nationale. « Ce chiffre ne repose sur aucune statistique sérieuse, on se le trimballe depuis des années, mais personne ne peut nous dire d’où il sort, déplore la députée PS George Pau-Langevin, auteure d’une mission flash sur la déscolarisation avec sa collègue LREM Anne Brugnera. Dans les faits, on a découvert que l’Education nationale n’a pas la liste des enfants qui suivent l’école à la maison. » L’instruction en famille pour des raisons religieuses concerneraient environ 3 000 enfants, selon Anne Brugnera.