« Aie aie aie, doux Jésus ! », comme disait ma pauvre mère, il est temps que l’année scolaire se termine. Temps pour les profs surtout, coincés qu’ils sont entre une hiérarchie dont l’incompétence semble le disputer à la lâcheté, des gamins que plus rien ne retient ni ne contient, et leurs parents tout aussi ingérables – ceci expliquant évidemment cela.
On apprend ainsi, aujourd’hui, qu’une nouvelle affaire de maternelle impliquant un jeune monstre de 5 ans pourrait demain se retrouver devant le tribunal administratif de Nantes. C’est la mairie de Vibraye, chargée des activités du soir et de la cantine scolaire, qui a décidé de virer l’affreux jojo. Les élus ont instauré un système de permis à points, « pas dans le but de punir mais d’améliorer le comportement », disent-ils. Douze points qui sautent en cas d’incivilités répétées : « vulgarité, violence, dégradation, gaspillage et insolence ». C’est le cas du petit Joshua, réputé « totalement ingérable ». Il a perdu tous ses points et l’école n’a pas de Super Nanny pour cadrer les ingérables. Les parents ont donc décidé de poursuivre la mairie en justice. On espère qu’un jour leur petit monstre les y poursuivra également, ce qui ne serait que justice.
Pire à tout point de vue, cette autre histoire révélée par Ouest-France. Elle remonte au 20 mai. Un enseignant du lycée professionnel Émile-Combes de Bègles, handicapé par sa surdité, est pris à partie par des élèves qui le bousculent et l’humilient, tandis que d’autres filment la scène et la balancent dans l’arène des réseaux sociaux. L’affaire serait demeurée étouffée si une mère de famille n’avait vu la vidéo et prévenu les autorités « compétentes ».
Les guillemets sont, bien sûr, à dessein, car il a fallu l’indignation de cette femme pour que la hiérarchie porteuse d’hypothétiques sanctions daigne se mettre en branle. C’est un établissement difficile, dit Sud-Ouest, qui a rendu la chose publique. Bien obligé de réagir, le rectorat reconnaît que « le professeur a été l’objet de gestes déplacés et intimidants traduisant la volonté de l’humilier devant la classe » ; des collègues parlent, eux, d’images « insoutenables ». L’enseignant agressé a néanmoins poursuivi ses cours. Quant au proviseur en titre, il s’est mis en arrêt maladie. Oubliant au passage de prendre des sanctions… Si bien que lorsqu’ils ont vu les auteurs des faits parader dans la cour du lycée, les profs ont exercé leur droit de retrait.
Le proviseur a été remplacé par son adjoint, qui a finalement soutenu la victime et sa plainte pour « outrage à personne chargée de mission de service public ».
Les quatre élèves concernés ont, au bout « d’un certain laps de temps » (sic) – c’est-à-dire le temps que la chose soit rendue publique par cette mère indignée -, été exclus à titre conservatoire. Enfin, trois semaines après les faits, un conseil de discipline « a prononcé l’exclusion définitive de trois élèves et l’exclusion définitive avec sursis pour un quatrième », selon un communiqué du rectorat.
Depuis, le lycée est fermé pour examens. Les voyous sont retournés à leur business ou à la plage. L’enseignant agressé était stagiaire. On aimerait savoir s’il fera la rentrée de septembre. Peut-être… à moins que, dégoûté par la lâcheté de l’institution, il ne soit déjà démissionnaire ou, lui aussi, en arrêt maladie pour dépression.
Marie Delarue
mam
On apprend ainsi, aujourd’hui, qu’une nouvelle affaire de maternelle impliquant un jeune monstre de 5 ans pourrait demain se retrouver devant le tribunal administratif de Nantes. C’est la mairie de Vibraye, chargée des activités du soir et de la cantine scolaire, qui a décidé de virer l’affreux jojo. Les élus ont instauré un système de permis à points, « pas dans le but de punir mais d’améliorer le comportement », disent-ils. Douze points qui sautent en cas d’incivilités répétées : « vulgarité, violence, dégradation, gaspillage et insolence ». C’est le cas du petit Joshua, réputé « totalement ingérable ». Il a perdu tous ses points et l’école n’a pas de Super Nanny pour cadrer les ingérables. Les parents ont donc décidé de poursuivre la mairie en justice. On espère qu’un jour leur petit monstre les y poursuivra également, ce qui ne serait que justice.
Pire à tout point de vue, cette autre histoire révélée par Ouest-France. Elle remonte au 20 mai. Un enseignant du lycée professionnel Émile-Combes de Bègles, handicapé par sa surdité, est pris à partie par des élèves qui le bousculent et l’humilient, tandis que d’autres filment la scène et la balancent dans l’arène des réseaux sociaux. L’affaire serait demeurée étouffée si une mère de famille n’avait vu la vidéo et prévenu les autorités « compétentes ».
Les guillemets sont, bien sûr, à dessein, car il a fallu l’indignation de cette femme pour que la hiérarchie porteuse d’hypothétiques sanctions daigne se mettre en branle. C’est un établissement difficile, dit Sud-Ouest, qui a rendu la chose publique. Bien obligé de réagir, le rectorat reconnaît que « le professeur a été l’objet de gestes déplacés et intimidants traduisant la volonté de l’humilier devant la classe » ; des collègues parlent, eux, d’images « insoutenables ». L’enseignant agressé a néanmoins poursuivi ses cours. Quant au proviseur en titre, il s’est mis en arrêt maladie. Oubliant au passage de prendre des sanctions… Si bien que lorsqu’ils ont vu les auteurs des faits parader dans la cour du lycée, les profs ont exercé leur droit de retrait.
Le proviseur a été remplacé par son adjoint, qui a finalement soutenu la victime et sa plainte pour « outrage à personne chargée de mission de service public ».
Les quatre élèves concernés ont, au bout « d’un certain laps de temps » (sic) – c’est-à-dire le temps que la chose soit rendue publique par cette mère indignée -, été exclus à titre conservatoire. Enfin, trois semaines après les faits, un conseil de discipline « a prononcé l’exclusion définitive de trois élèves et l’exclusion définitive avec sursis pour un quatrième », selon un communiqué du rectorat.
Depuis, le lycée est fermé pour examens. Les voyous sont retournés à leur business ou à la plage. L’enseignant agressé était stagiaire. On aimerait savoir s’il fera la rentrée de septembre. Peut-être… à moins que, dégoûté par la lâcheté de l’institution, il ne soit déjà démissionnaire ou, lui aussi, en arrêt maladie pour dépression.
Marie Delarue
mam