B
belgika
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Les violences se multiplient dans tout le pays. Tahrir se remplit à nouveau.
Le guichet défraîchi, des fauteuils au cuir crevé, le ventilateur anémique brassant lair poisseux de lété cairote. Trois heures durant, debout parmi dautres, Amira, chef dentreprise, na pas bougé de cette administration où elle était venue accomplir une formalité. Jusquà ce que lemployé, pendu au téléphone, lui lâche, dans un clin dil complice, «Foloul ?» (ce qui reste des troupes après une bataille). En égyptien post-révolutionnaire, lallusion est limpide : êtes-vous une partisane de lancien régime ? Amira a compris quelle pourrait bénéficier dun traitement de faveur en recourant aux bonnes vieilles méthodes : le bakchich. Elle a serré les dents et est partie. «Je nai pas cédé. On na pas fait la révolution pour revenir à lEgypte davant ! Mais jusquà quand tiendra-t-on le coup ?»
Suffocation. Amira est fatiguée. Même animée par un sincère désir de changement, la jeune patronne ne cache pas son inquiétude devant ce nouvel appel, aujourdhui, à une manifestation géante pour réclamer, encore, la satisfaction des demandes révolutionnaires : de meilleures conditions de vie, laccélération des procédures judiciaires contre les membres de lancien régime, la fin de la corruption, larrêt des procès militaires pour les civils (plus de 7 000 depuis le soulèvement)
suite
http://www.liberation.fr/monde/01012347778-egypte-pas-de-place-pour-l-accalmie
Le guichet défraîchi, des fauteuils au cuir crevé, le ventilateur anémique brassant lair poisseux de lété cairote. Trois heures durant, debout parmi dautres, Amira, chef dentreprise, na pas bougé de cette administration où elle était venue accomplir une formalité. Jusquà ce que lemployé, pendu au téléphone, lui lâche, dans un clin dil complice, «Foloul ?» (ce qui reste des troupes après une bataille). En égyptien post-révolutionnaire, lallusion est limpide : êtes-vous une partisane de lancien régime ? Amira a compris quelle pourrait bénéficier dun traitement de faveur en recourant aux bonnes vieilles méthodes : le bakchich. Elle a serré les dents et est partie. «Je nai pas cédé. On na pas fait la révolution pour revenir à lEgypte davant ! Mais jusquà quand tiendra-t-on le coup ?»
Suffocation. Amira est fatiguée. Même animée par un sincère désir de changement, la jeune patronne ne cache pas son inquiétude devant ce nouvel appel, aujourdhui, à une manifestation géante pour réclamer, encore, la satisfaction des demandes révolutionnaires : de meilleures conditions de vie, laccélération des procédures judiciaires contre les membres de lancien régime, la fin de la corruption, larrêt des procès militaires pour les civils (plus de 7 000 depuis le soulèvement)
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