Élève juif agressé : le caractère antisémite n'est "pas encore avéré"

Deux jeunes ont été interpellés jeudi à Lyon après l'agression dans un train Toulouse-Lyon d'un élève de l'école juive visée par Mohamed Merah à Toulouse, une attaque dont le caractère antisémite reste à confirmer mais qui a déclenché de vives réactions des pouvoirs publics. Les deux hommes de 18 ans, d'origine maghrébine et sans casier judiciaire selon une source policière, ont été interpellés peu après 11 heures dans un bureau de recrutement de l'armée à Lyon et placés en garde à vue. "Ces deux jeunes venaient passer des tests pour intégrer l'armée", a précisé la zone de défense sud-est.

"Dans le cadre du début de l'enquête, le caractère antisémite de l'agression n'est pas encore avéré", a prudemment déclaré jeudi soir une source judiciaire, évoquant "des témoignages contradictoires". "Les faits de violences sont là, par pluralité d'auteurs et dans un moyen de transport, mais il faut continuer à recueillir des témoignages, notamment des passagers de la rame, pour considérer un caractère antisémite", a dit encore cette source, précisant que la garde à vue des deux auteurs présumés serait prolongée vendredi. Scolarisée à l'école Ozar-Hatorah de Toulouse, dans laquelle Mohamed Merah a tué le 19 mars trois enfants et un père de famille, la victime, âgée de 17 ans, rentrait dans sa famille à Villeurbanne, dans la banlieue de Lyon.
Une réunion interministérielle


"C'est intolérable. Ils étaient sur la plate-forme et ils l'ont mis dans les toilettes avant de lui donner des coups", a dit le grand rabbin de Lyon, Richard Wertenschlag, qui a pu s'entretenir avec la famille. "Il a tenté d'apaiser la situation en s'exprimant en arabe, une langue qu'il parle. Mais, loin d'apaiser ses agresseurs, ça les a excités davantage", a raconté l'avocat Alain Jakubowicz, président de la Licra. La Licra a par ailleurs demandé "la convocation en urgence d'une réunion interministérielle" et précise qu'elle sera reçue vendredi par le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls.
Travail de longue haleine

"Tous les moyens seront mis en oeuvre pour faire reculer, pour faire disparaître ces actes d'antisémitisme. Nous avons un travail de longue haleine, en profondeur" à faire, a déclaré le ministre. Pour le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), Richard Prasquier, "il y a un problème d'antisémitisme en France dont il faut absolument être conscient".

À Lyon, le sénateur-maire PS Gérard Collomb a appelé les autorités à "condamner les auteurs de ces faits avec la plus grande sévérité", "devant la multiplication des manifestations de haine et d'intolérance". Le préfet du Rhône, Jean-François Carenco, a rappelé qu'il recevait vendredi "les représentants de la communauté juive dans le cadre de la Conférence départementale de la laïcité et de la liberté religieuse".

Début juin, trois jeunes juifs portant la kippa avaient été agressés à coups de barre de fer et de marteau à Villeurbanne. Quatre suspects ont été interpellés et mis en examen pour "violences aggravées". Selon le ministère de l'Intérieur, les actes et menaces antisémites ont augmenté de 46 % de janvier à avril 2012 par rapport à l'an dernier. Jeudi, le ministère s'est de nouveau dit déterminé à "combattre toutes les résurgences de ce mal profond qu'est l'antisémitisme" et a souligné que la loi prévoyait "des sanctions sévères".

http://www.lepoint.fr/societe/un-el...resse-dans-un-train-05-07-2012-1481041_23.php
 
Agression/Juif: l’antisémitisme retenu

Les deux agresseurs présumés d'un adolescent juif dans un train mercredi ont été mis en examen aujourd'hui pour violences en réunion et en raison de l'appartenance de la victime à une religion. Le caractère antisémite de l'agression est donc retenu par le juge d'instruction.

Les deux agresseurs présumés, âgés de 18 ans et d'origine maghrébine, ont été placés sous contrôle judiciaire. Ils nient de leur côté toute connotation religieuse dans l'altercation avec l'adolescent, âgé de 17 ans, et contestent avoir tenu des propos antisémites.
 
Agression : deux versions, deux plaintes


Les deux jeunes suspectés d'en avoir passé un autre à tabac démentent le motif antisémite.

L'affaire est plus compliquée que ce qu'il n'y paraissait au départ. Alors que le ministre de l'Intérieur, qui a révélé jeudi matin l'agression d'un lycéen de 17 ans dans un train, dénonçait un acte antisémite, les enquêteurs se montrent désormais très prudents.

"Le caractère antisémite de l'agression n'est pas encore avéré"
La victime et ses agresseurs présumés donnent en effet deux versions des faits différentes. Selon une source judiciaire, "le caractère antisémite de l'agression n'est pas encore avéré".

Le jeune homme de 17 ans assure que ses agresseurs savait qu'il était juif et que c'est la raison pour laquelle ils s'en seraient pris à lui. La victime affirme qu'ils ont proféré des menaces et des insultes antisémites pendant l'agression.

Le frère de la victime, avec lequel il était au téléphone au moment de l'incident, assure lui aussi que les deux agresseurs l'ont attaqué parce qu'il était juif. "Il avait un médaillon avec un signe dessus, donc ça se voyait qu'il est juif. Et il me parlait, or mon nom à une consonance assez hébraïque", explique à Europe 1 Tsyonn, le frère du jeune homme agressé.

"On ressentait qu'il y avait beaucoup de haine"
"Ce sont les agresseurs qui lui ont fait remarquer qu'il était juif, pas mon frère. Ils lui ont dit : 'qu'est-ce que t'as avec tes bras de juif ?' On ressentait qu'il y avait beaucoup de haine", poursuit-il.

De leur côté, les deux suspects, arrêtés et placés en garde à vue jeudi matin, expliquent que s'ils s'en sont pris au jeune homme, c'est parce qu'il ne cessait de téléphoner et parlait très fort dans le wagon, dérangeant les autres voyageurs et notamment un bébé qui dormait. Ils assurent qu'ils ne savaient pas que la victime était juive et soutiennent ne pas avoir tenu de propos antisémites. Leur garde à vue a été prolongée vendredi matin pour 24 heures supplémentaires.

D’ailleurs l'un d'eux a porté plainte contre la victime présumée pour coups et blessures. Il aurait expliqué aux enquêteurs avoir subi des violences de la part du jeune homme juif.

Les premiers témoignages de voyageurs recueillis par les enquêteurs vont dans le sens des deux jeunes agresseurs présumés, indique la police. Personne n'a entendu d'insultes à caractère antisémite. Mais la police cherche encore à interroger tous les passagers qui se trouvaient dans le wagon au moment de l'agression.

La victime a porté le premier coup
Enfin, les enquêteurs ont réussi à déterminer que c'est la victime du passage à tabac qui a en fait porté le premier coup. Le lycéen explique avoir donné un coup de tête car il se sentait menacé.

Ces nouveaux éléments ne permettent pas d'établir formellement pour l'instant le caractère antisémite de l'agression. Pourtant, cet élément est essentiel pour la suite de l'enquête puisqu'il est considéré comme une "circonstance aggravante" et peut mener à des peines plus lourdes.

http://blogs.mediapart.fr/blog/kafu...-du-train-toulouse-lyon-les-arroseurs-arroses
 
... a la moindre agression banale qui arrive tt le temps partout en France. L affaire devra prendre une dimension nationale si par malheur la victime est juive!!
 
Plainte du jeune juif : Yassine, l’un des deux jeunes en examen, défendu par sa sœur


La sœur de Yassine, l’un des deux jeunes Montpelliérains d’origine maghrébine mis en examen sur plainte du jeune juif dans l’affaire de la bagarre du train Montpellier-Lyon, nie toute agression de leur part.

Elle explique à Midi Libre : "Une personne âgée est venue témoigner à Lyon après avoir assisté à la bagarre, indiquant que c’est le jeune plaignant qui a mis un coup de tête à mon frère tout en voulant lui arracher les testicules. Mon petit frère a voulu se défendre".

http://www.midilibre.fr/2012/07/07/...ine-l-un-des-deux-jeunes-en-examen,529876.php



Nawell ajoute que sa famille, qui habite aux Hauts de Massane à Montpellier, est ouverte à toutes les cultures, que "son médecin traitant est juif" et qu’elle fréquente "des gens de toutes origines". Elle précise que son frère Yassine était parti à Lyon pour passer les tests avant un engagement militaire.

La famille est allé à Lyon le rejoindre pour l’accompagner à son retour, hier après-midi.
 
Agression dans un train : bagarre ou acte antisémite ?


Près d’une semaine après l’agression d’un jeune juif dans un train entre Toulouse et Lyon, deux thèses s’affrontent : l’acte antisémite ou la simple bagarre. « Si ce n’est pas une agression antisémite, tant mieux, explique l’avocat de la victime, sinon c’est ajouter la lâcheté à la honte. »



Que s’est-il passé mercredi soir dans le train qui reliait Toulouse à Lyon ? Deux versions s’affrontent. Lior, jeune juif de 17 ans scolarisé à l'école Ozar Hatorah de Toulouse (où Mohamed Merah avait tué en mars trois enfants et un père juifs) rentrait à Villeurbanne, dans la banlieue de Lyon, où réside sa famille. Selon son témoignage, il a été pris à partie et insulté par l'un de ses agresseurs présumés, alors qu'il téléphonait à son frère, qui a un prénom juif. Sur la plateforme du wagon, a-t-il raconté, il a commencé à être frappé par le jeune homme, bientôt rejoint par son ami.

L’agresseur présumé porte plainte contre la victime

Mais son agresseur présumé réfute la thèse de l'agression antisémite. Selon le quotidien local Le Progrès, il aurait même porté plainte contre la victime, estimant avoir subi des violences de sa part. Pour lui, c'est Lior qui lui aurait mis le premier un coup de tête alors qu’il lui faisait une remarque sur l’utilisation de son téléphone portable dans le wagon.
Le juge d’instruction a privilégié la première thèse. Yassine, 18 ans, et un de ses amis, ont été mis en examen samedi pour violences en réunion et en raison de l’appartenance de la victime à une religion. Ils ont été depuis relâchés et placés sous contrôle judiciaire.

« Si ce n’est pas une agression antisémite, tant mieux »


Maître Simon Cohen est l’avocat de Lior et ne croit pas à la version de l'agresseur présumé : « Est-ce que vous imaginez que Lior, qui venait de terminer les épreuves du baccalauréat, était dans l’état d’esprit de chercher querelle à qui que ce soit ? Et si tel avait été le cas, il aurait été assez fou pour s’en prendre à deux personnes ? L’écart d’âge n’est pas important, mais les deux agresseurs présumés sont majeurs, et Lior est mineur. »
Il espère maintenant que la justice pourra faire toute la lumière : « Si ce n’est pas une agression antisémite, tant mieux. Mais si l’explication qui est donnée s’avère fausse, la personne mise en examen aura ajouté la lâcheté à la honte. »

http://www.rmc.fr/editorial/276170/agression-dans-un-train-bagarre-ou-acte-antisemite/
 
Nawell ajoute que sa famille, qui habite aux Hauts de Massane à Montpellier, est ouverte à toutes les cultures, que "son médecin traitant est juif" et qu’elle fréquente "des gens de toutes origines". Elle précise que son frère Yassine était parti à Lyon pour passer les tests avant un engagement militaire.

La famille est allé à Lyon le rejoindre pour l’accompagner à son retour, hier après-midi.

Cette affaire est très louche et il est vrai qu'il n'est pas certain du tout que la présumée victime soit la vraie victime dans cette histoire.

En revanche, en lisant la déclaration de Nawell, j'ai l'impression de lire une déclaration de Nadine Morano.
 
Montpellier L'agresseur présumé parle : "Je n'ai pas eu de propos antisémites"


Recueilli par FRANCOIS BARRERE


"...j’ai pas peur de toi“, je recule, il m’envoie un coup de tête, je lui envoie une droite..." (MICHAEL ESDOURRUBAILH)

Yassine, 18 ans, ce Montpellierain accusé d’avoir agressé un jeune juif dans le TGV pour Lyon mercredi dernier, parle pour la première fois.

Pourquoi avez-vous pris le TGV pour Lyon mercredi ?



Avec mon collègue, on devait passer des tests pour rentrer dans l’armée. J’ai arrêté les études en troisième, depuis j’ai toujours travaillé. Je voulais entrer dans l’armée pour devenir maître-chien, dans l’infanterie. On a pris le TGV de 17 h 24 à Montpellier, on était dans le wagon 15, un duplex.

Comment est survenu l’incident avec ce jeune homme ?

Une heure après le départ, j’entends un jeune qui parle constamment dans son portable, alors qu’on n’a pas le droit de téléphoner depuis les wagons. Il y avait un bébé qui dormait à côté. Je me retourne pour lui demander de parler moins fort, il me fait un geste de la main, style : “Va parler dehors”. Au bout de dix minutes, il recommence, je me retourne encore, il me fixe pendant dix secondes et me fait un signe de la tête, genre : “Viens dehors”.

Que se passe-t-il alors ?

Je sors dans le sas, il me suit et dit : “J’ai que 15 ans mais j’ai pas peur de toi”. Je recule, il m’envoie un coup de tête, je lui envoie une droite, il se jette sur moi au niveau de la ceinture. Je l’attrape à la tête, on tombe, il est sur moi, il m’attrape les testicules, mon collègue fonce pour nous séparer, ça dure 40 secondes et un monsieur nous sépare. Il l’a mis dans le wagon et le jeune m’a dit : “T’es mort, t’es mort !”
Et ensuite ?

On était à 10 minutes de Valence, la sûreté ferroviaire est montée, je leur ai dit : “S’il porte plainte, je porte plainte.” Le jeune a dit : “Personne porte plainte et chacun rentre chez soi, c’est mieux comme ça.” On est ensuite arrivés à Lyon, on est allés à la caserne, le lendemain on a fait nos examens médicaux, tout était bon, on pouvait faire ce qu’on voulait à l’armée. A 11 h, la police est venue nous chercher.

Comment s’est passée la garde à vue ?

C’était la première fois de ma vie. Quand la police est venue, j’ai compris que c’était pour la bagarre, mais on n’était pas au courant des propos antisémites qu’il avait rajoutés. On ne savait pas que ça avait pris des proportions aussi intenses. La première audition a été déterminante : si un de nous avait menti, on était cuits. On a dit la vérité tous les deux. Ils ont compris que ce qu’on disait était cohérent et que les témoins confirmaient ce qu’on disait.
 
Avez-vous été confrontés ?

Oui, le jeune a essayé de mentir, en disant qu’il était monté avec un billet, alors qu’il était en fraude, et qu’il a eu une amende.

Qu’en est-il de vos blessures ?

Lui, il a des marques au dos, c’est sûr, mais je ne l’ai pas ouvert. Moi il m’a pété le nez, j’ai encore mal et je saigne quand je me mouche.

Et ces accusations d’antisémitisme ?

Les témoins ont dit que je n’ai pas eu de propos antisémites, mais c’est vrai qu’il y a eu un moment dans la bagarre où on n’était que tous les deux. Moi, je sais que je n’ai rien dit. Lui raconte qu’on l’a agressé parce qu’on a entendu le prénom de son frère, mais comment il s’appelle, son frère ? A l’heure qu’il est, je ne connais pas leur prénom à eux deux.

Quelles conclusions tirez-vous ?

Je retiens qu’on est rien dans ce monde et qu’à tout moment tout peut basculer dans votre vie. Je retiens que je préfère mettre une gifle, une bonne grosse tarte à quelqu’un qu’insulter un juif.

N’est-ce pas déplorable de se battre dans un train ?

Oui. Ce qui me chagrine énormément, c’est que j’aurais pu passer mes tests, rentrer à l’armée, et servir la France. Et voilà ce qui nous arrive, à cause de ce jeune qui nous accuse de l’avoir insulté. Ce qui énerve dans cette société d’aujourd’hui, c’est que deux Français qui se battent, c’est 24 h de garde à vue, deux arabes qui se battent, c’est 24 h de garde à vue. Mais si c’est un arabe et un juif qui se battent, tu peux prendre dix ans.

http://www.midilibre.fr/2012/07/08/...ttre-une-gifle-qu-insulter-un-juif,530406.php
 

nayla2010

In GOD I trust.
VIB
Agression/Juif: l’antisémitisme retenu

Les deux agresseurs présumés d'un adolescent juif dans un train mercredi ont été mis en examen aujourd'hui pour violences en réunion et en raison de l'appartenance de la victime à une religion. Le caractère antisémite de l'agression est donc retenu par le juge d'instruction.

Les deux agresseurs présumés, âgés de 18 ans et d'origine maghrébine, ont été placés sous contrôle judiciaire. Ils nient de leur côté toute connotation religieuse dans l'altercation avec l'adolescent, âgé de 17 ans, et contestent avoir tenu des propos antisémites.

Y en a marre de ses pleurnichards
 
C'est lamentable, crier comme ça à l'antisémitisme alors que c'est faux. C'est très grave.

Le jeune va peut-être avoir un casier judiciaire pour rien, fini la carrière de maitre chien.

J'espère que ce jeune Yassine va porter plainte, cette histoire abracadabrante va peut-être gâcher son avenir. Sans parler du fait que les médias ont sali l'image des" maghrébins"
 
Elle explique à Midi Libre : "Une personne âgée est venue témoigner à Lyon après avoir assisté à la bagarre, indiquant que c’est le jeune plaignant qui a mis un coup de tête à mon frère tout en voulant lui arracher les testicules. Mon petit frère a voulu se défendre".

http://www.midilibre.fr/2012/07/07/...ine-l-un-des-deux-jeunes-en-examen,529876.php

Encore un témoignage contradictoire ! on va nous sortir l'argument du "trouble psychologique" pour renié le témoin...:D
 
A

AncienBladinaute

Non connecté
les gens sont anti-**** pas antisemite et il se trouve que parmis les **** y a des semites
 
Le problème avec les juifs par apport à la deuxième guerre mondial est qu'ils ont produit sans le vouloir une hiérarchisation de la souffrance.

Se moqué d'un musulman c'est de la discrimination
Se moqué d'un chrétien c'est de la discrimination
Se moqué d'un athée c'est de la discrimination
Se moqué d'un juifs c'est de l'antisémitisme, une forme de racisme supérieur pire que le racisme, la discrimination la plus scandaleuse et intolérable du monde...

Je n'est rien contre les juifs, je dirais plutôt que j'en contre ceux qui maintienne cette hiérarchisation de la souffrance. Les Français d'aujourd'hui, ne sont pas responsable de Pétain...pour faire court.
 
Salam alaykoum,

Un article dans MidiLibre :

http://www.midilibre.fr/2012/07/08/...ttre-une-gifle-qu-insulter-un-juif,530406.php


"Yassine, 18 ans, ce Montpellierain accusé d’avoir agressé un jeune juif dans le TGV pour Lyon mercredi dernier, parle pour la première fois.

Pourquoi avez-vous pris le TGV pour Lyon mercredi ?

Avec mon collègue, on devait passer des tests pour rentrer dans l’armée. J’ai arrêté les études en troisième, depuis j’ai toujours travaillé. Je voulais entrer dans l’armée pour devenir maître-chien, dans l’infanterie. On a pris le TGV de 17 h 24 à Montpellier, on était dans le wagon 15, un duplex.

Comment est survenu l’incident avec ce jeune homme ?

Une heure après le départ, j’entends un jeune qui parle constamment dans son portable, alors qu’on n’a pas le droit de téléphoner depuis les wagons. Il y avait un bébé qui dormait à côté. Je me retourne pour lui demander de parler moins fort, il me fait un geste de la main, style : “Va parler dehors”. Au bout de dix minutes, il recommence, je me retourne encore, il me fixe pendant dix secondes et me fait un signe de la tête, genre : “Viens dehors”.

Que se passe-t-il alors ?

Je sors dans le sas, il me suit et dit : “J’ai que 15 ans mais j’ai pas peur de toi”. Je recule, il m’envoie un coup de tête, je lui envoie une droite, il se jette sur moi au niveau de la ceinture. Je l’attrape à la tête, on tombe, il est sur moi, il m’attrape les testicules, mon collègue fonce pour nous séparer, ça dure 40 secondes et un monsieur nous sépare. Il l’a mis dans le wagon et le jeune m’a dit : “T’es mort, t’es mort !”

Et ensuite ?

On était à 10 minutes de Valence, la sûreté ferroviaire est montée, je leur ai dit : “S’il porte plainte, je porte plainte.” Le jeune a dit : “Personne porte plainte et chacun rentre chez soi, c’est mieux comme ça.” On est ensuite arrivés à Lyon, on est allés à la caserne, le lendemain on a fait nos examens médicaux, tout était bon, on pouvait faire ce qu’on voulait à l’armée. A 11 h, la police est venue nous chercher.
."
 
la suite et fin :

"
Comment s’est passée la garde à vue ?

C’était la première fois de ma vie. Quand la police est venue, j’ai compris que c’était pour la bagarre, mais on n’était pas au courant des propos antisémites qu’il avait rajoutés. On ne savait pas que ça avait pris des proportions aussi intenses. La première audition a été déterminante : si un de nous avait menti, on était cuits. On a dit la vérité tous les deux. Ils ont compris que ce qu’on disait était cohérent et que les témoins confirmaient ce qu’on disait.

Avez-vous été confrontés ?

Oui, le jeune a essayé de mentir, en disant qu’il était monté avec un billet, alors qu’il était en fraude, et qu’il a eu une amende.

Qu’en est-il de vos blessures ?

Lui, il a des marques au dos, c’est sûr, mais je ne l’ai pas ouvert. Moi il m’a pété le nez, j’ai encore mal et je saigne quand je me mouche.

Et ces accusations d’antisémitisme ?

Les témoins ont dit que je n’ai pas eu de propos antisémites, mais c’est vrai qu’il y a eu un moment dans la bagarre où on n’était que tous les deux. Moi, je sais que je n’ai rien dit. Lui raconte qu’on l’a agressé parce qu’on a entendu le prénom de son frère, mais comment il s’appelle, son frère ? A l’heure qu’il est, je ne connais pas leur prénom à eux deux.

Quelles conclusions tirez-vous ?

Je retiens qu’on est rien dans ce monde et qu’à tout moment tout peut basculer dans votre vie. Je retiens que je préfère mettre une gifle, une bonne grosse tarte à quelqu’un qu’insulter un juif.

N’est-ce pas déplorable de se battre dans un train ?

Oui. Ce qui me chagrine énormément, c’est que j’aurais pu passer mes tests, rentrer à l’armée, et servir la France. Et voilà ce qui nous arrive, à cause de ce jeune qui nous accuse de l’avoir insulté. Ce qui énerve dans cette société d’aujourd’hui, c’est que deux Français qui se battent, c’est 24 h de garde à vue, deux arabes qui se battent, c’est 24 h de garde à vue. Mais si c’est un arabe et un juif qui se battent, tu peux prendre dix ans."
 
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