Emprunt international le trésor repasse par le marché dollar

Le Trésor va de nouveau emprunter sur le marché financier international. En l’espace d’un an, il n’y a jamais été aussi actif que les dix années précédentes. Il compte mobiliser 750 millions de dollars comme lors de la réouverture en mai dernier des lignes de l’émission de décembre 2012. Le financement sur les marchés étrangers pourrait être un recours récurrent pour le Trésor si le déficit budgétaire n’est pas ramené à un niveau acceptable. L’étroitesse du marché domestique ne permet pas de combler ses importants besoins et en même temps d’assurer le financement de l’économie. Déjà pour 2014, il envisage l’émission de 1,5 milliard de dollars d’obligations classiques ou islamiques (sukuk). D’un autre côté, le coût de financement à l’international reste plus attractif qu’au Maroc, les fortes levées du Trésor ayant contribué à la hausse des taux domestiques.
Aujourd’hui, la croissance mitigée anticipée pour certains pays émergents a augmenté les exigences des investisseurs en termes de prime de risque pour la dette émergente. La principale difficulté pour le Trésor sera sans doute de trouver la bonne fenêtre de sortie. Au-delà des conditions d’emprunts, le poids de la dette interpelle. A fin juin, elle atteignait 530 milliards de DH ou 61% du PIB. La dette a augmenté de près de 36 milliards de DH sur les six premiers mois de l’année. Surtout, une bonne partie finance des dépenses qui ne créent pas de la valeur. Le projet de loi de Finances 2014 prévoit une levée de 64 milliards de DH dont 40 milliards sur le marché local. Ces montants n’intègrent pas les financements sur les maturités courtes. Or, ces deux dernières années, le Trésor a concentré ses émissions sur le marché domestique sur les maturités inférieures ou égales à 2 ans. Aujourd’hui, le Maroc consacre plus de 13% du PIB au remboursement de la dette. La charge de la dette représente le second poste budgétaire. Avec une activité économique qui n’a pas encore repris de la vigueur, l’amélioration des finances publiques devraient davantage provenir des efforts effectués au niveau des dépenses. Et, il faudra certainement beaucoup de courage pour raboter dans les charges de personnel notamment. Elles devraient encore augmenter de 6% à 104 milliards de DH selon les prévisions du PLF 2014. D’une manière ou d’une autre, le gouvernement à l’obligation de réduire les déficits budgétaires et de la balance des paiements non seulement pour se donner davantage de marge de manœuvre mais aussi pour tenir ses promesses vis-à-vis des bailleurs de fonds étrangers. Il s’expose en cas de lenteur dans la réalisation de ces objectifs à gérer la soutenabilité de sa dette.


Source: http://www.leconomiste.com/article/912254-emprunt-internationalle-tr-sor-repasse-par-le-march-dollar
 
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