Avalanche de réactions autour de l'affaire DSK
Il suffit d’une aventure adultère et d’une enquête ouverte sur Dominique Strauss-Kahn, le patron du FMI, pour que s’enclenche une avalanche de témoignages et réactions à son propos. Témoignages réels ou inventés, on ne le sait pas encore. Mais sur le Net et dans les médias, ça s’agite sec autour de ce que la presse américaine appelle déjà le «scandale sexuel» de DSK.
Aux Etats-Unis, ce qui est rendu public est lié à des soupçons d’abus de pouvoir et de conflits d’intérêt. En témoignent l’histoire de Piroska Nargy, une ex-collaboratrice du FMI dont on a déjà parlé ici, mais aussi celle d’Emilie Byhet, 26 ans. Selon «Le Wall Street Journal», DSK aurait joué un rôle dans la nomination de cette dernière au poste convoité de stagiaire au département recherche de l'institut monétaire.
Ces révélations ont généré, en France, une autre vague de témoignages. Mais des témoignages qui sont, eux, des histoires d’ordre privé et ne montrent pas d’interaction avec la vie professionnelle de Dominique Strauss-Kahn. Ainsi, mercredi, une rumeur est partie du site Agoravox: sans détour, Tristane Banon, journaliste et romancière, accuse l’économiste d'avoir été plus que pressant. Pourtant, selon nos informations, elle n’a pas porté plainte. Elle en a parlé, en février 2007, dans l'émission «93 Faubourg Saint-Honoré», animée par Thierry Ardisson. Une vidéo qui a resurgi sur le Net, mais qui ne buzze pas - seulement 13.000 vus sur Dailymotion ce jeudi.
«Fort potentiel de buzz»
Pour Rémi Douine, qui analyse les audiences des vidéos sur le Web, ce - relatif - flop s’exlique: «Cette vidéo avait un fort potentiel de buzz, puisque DSK fait l’actualité, mais aucun média traditionnel ne prend le risque de la relayer. Il faut dire que le matériel n’est pas suffisant: la fille n’est pas clairement identifiable et il s’agit d’une histoire privée.» D’autant que, comme le rappelle le site Arrêts sur image, il manque un autre élément dans cette vidéo: «Le nom du personnage masculin mis en cause, selon elle (Tristane Banon, ndlr), dans cet incident était masqué par des bips à la demande de la chaîne.»
Alors que, ce même mercredi, Dominique Strauss-Kahn annonce avoir mandaté son avocat afin de «poursuivre judiciairement avec détermination» ceux qui relaieraient «des rumeurs malveillantes» le concernant, certains n’y vont pourtant pas de main morte pour commenter l’affaire. Notamment Thierry Ardisson sur RMC qui se cantonne aussi à des propos privés.
Pourquoi se lâche-t-il maintenant alors que cela fait plus d’un an que Jean Quatremer, le correspondant de Libé à Bruxelles, a écrit que DSK a un penchant certain pour les femmes? C'est que le nom de l'économiste fait les gros titres. La preuve, sur Google Trends, il y a un pic de requêtes sur le nom de Dominique Strauss-Kahn plus élevé ces jours-ci que lors de sa nomination au poste de directeur du FMI, en 2007.
20minutes.fr