Enseignement: les écoles privées sous la loupe de Saïd Amzazi

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Drianke

اللهم إفتح لنا أبواب الخير وأرزقنا من حيت لا نحتسب
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Kiosque360. Une commission de contrôle constituée par le ministère de l'Education s'apprête à passer au peigne fin les établissements d'enseignement privés. L'objectif est de s'assurer qu'ils respectent bien les cahiers des charges.

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La tutelle s’apprête enfin à mettre de l’ordre dans le secteur de l’enseignement privé… Enfin, encore faudrait-il que l’opération de contrôle que s’apprête à lancer le ministère de l’Education soit marquée par la transparence et la rigueur.


C’est Al Massae qui rapporte l’information dans son édition du vendredi 27 septembre. Se fiant à des sources informées, le journal écrit que le département d’Amzazi dépêchera, dans les quelques jours à venir, une équipe d’enseignants et éducateurs pour contrôler les écoles privées et s’assurer qu’elles respectent bien les cahiers des charges auxquels elles sont soumises. Pour commencer, ce sont les établissements sis dans la région de Casablanca-Settat qui devraient être passés au peigne fin. La commission qui y effectuera le contrôle sur le terrain est, selon les sources du journal, déjà constituée. Pour cette région où l’enseignement privé attire pas moins de 25% du total des élèves marocains, un tiers des établissements sera contrôlé dans un premier temps. Par la suite, il est attendu que cette initiative soit généralisée aux autres régions du royaume.

D’après Al Massae, le département de l’Education a pris cette décision suite à la multiplication des dénonciations faisant état du non respect de la réglementation en vigueur par un grand nombre d’établissements d’enseignement privés. C’est pourquoi une première équipe composée de 16 éducateurs et enseignants spécialisés entamera les contrôles dans les prochains jours. Elle ciblera particulièrement certains aspects des cahiers des charges, notamment la qualité de l’enseignement prodigué. Cependant, aucune information n’est révélée sur l’aspect financier. D’ailleurs, Al Massae ne manque pas de rappeler que le contrôle doit inclure ce volet qui, au vu des augmentations excessives et régulières des frais de scolarité exigés par certains établissements, est l’un des points les plus décriés par les parents d’élèves.


En attendant de voir de quoi accouchera cette mission de contrôle, le quotidien donne la parole, dans son édition du jour, à des représentants syndicaux qui rappellent que le secteur de l’enseignement privé au Maroc souffre de dysfonctionnements que nul n’ignore désomais. D’ailleurs, certains n’hésitent pas à qualifier ce secteur de «gâté» par les pouvoirs publics, ce qui pousse certains des patrons opérant dans ce secteur à tout se permettre.
 
Y a-t-il vraiment un afflux des élèves des écoles privées vers l’école publique?

Le ministre de l’Education nationale l’a affirmé lors du lancement de l’actuelle rentrée scolaire. Des statistiques seront établies pour mesurer et expliquer le phénomène. Un directeur d’Académie parle d’une inflexion due à plusieurs facteurs.

Lors de la conférence de presse de présentation des nouveautés de la rentrée scolaire 2019-2020, tenue le vendredi 20 septembre à Rabat, Saaid Amzazi a affirmé qu’un afflux des élèves des écoles privées vers les écoles publiques est constaté depuis l’année scolaire 2018-2019.

Selon le ministre, il s’agit d’un indicateur qui renseigne sur le regain de confiance progressif des familles marocaines dans l’école publique, suite aux actions et efforts menés par son département au cours des dernières années.

Amzazi souhaitait-il seulement "vendre" son travail et embellir l’image d’une école publique qui a perdu sa bonne réputation ? Ou s’agit-il d’un phénomène réel qui dépasse les changements de système que certaines familles opèrent habituellement en début d'année scolaire quand leurs enfants passent du primaire au collège ou du collège au lycée ?

Contacté par Médias24, un responsable au ministère de l’Education nationale a réaffirmé qu’il s’agit bien d’un phénomène nouveau constaté sur le terrain et qu’une étude statistique, dont les résultats seront bientôt dévoilés, est menée pour chiffrer cette tendance et en connaître les causes.
En attendant ces statistiques, nous avons vérifié les chiffres disponibles du ministère et questionné des responsables au niveau des Académies régionales pour avoir des éléments de réponse.

La part du privé ramenée de 15,2% à 14% en 4 ans

Selon les chiffres de la rentrée scolaire 2019-2020 présentés par le ministère, le Maroc compte actuellement 7,35 millions d’élèves dans l’enseignement fondamental (primaire, collégial et secondaire), dont 14% dans les écoles privées.

En 2015-2016, ce pourcentage s’élevait à 15,2%. Si l’on croit ces chiffres, il y a donc, en proportion, moins d’élèves dans le privé même si en absolu il y en a évidemment davantage, avec une concentration quasi-totale dans le milieu urbain, surtout dans les grandes villes.
Cela dit, ce chiffre ne peut pas prouver que des familles sortent leurs enfants des écoles privées pour les inscrire dans le système public.
Un responsable au niveau de l’académie régionale de Casablanca-Settat a confirmé les propos du ministre en avançant que "le phénomène est visible dans la capitale économique", sans toutefois donner des précisions chiffrées.

Mohamed Aouaj, directeur de l’académie régionale de Tanger-Tétouan-Al Hoceima parle, lui, d’une inflexion qui a été constatée. Des familles quittent le privé ou optent dès le départ pour le public en raison de plusieurs facteurs.

Préscolaire, français, équipements..., les raisons évoquées

Selon lui, l’ouverture de classes de préscolaire dans plusieurs écoles primaires, dans le cadre de la stratégie nationale de développement du préscolaire, a encouragé des familles qui ne souhaitent pas que leurs enfants changent d’établissement entre la maternelle et le primaire, à opter pour le système public.............................

https://www.medias24.com/y-a-t-il-v...coles-privees-vers-l-ecole-publique-4594.html
 
Enseignement: le Parlement ne veut pas fourrer son nez dans le business des écoles privées

Kiosque360. Le Parlement, semble-t-il, n’est pas préoccupé par le fonctionnement de l’enseignement privé. En effet, il n'a pas donné suite à la demande de création d’une mission d’information parlementaire sur le secteur. Les détails.
AA
Alors que les débats animent les différentes franges de la société sur l’enseignement privé et son système de fonctionnement, le Parlement, censé être démocratiquement l’image réduite de cette société, ne semble pas préoccupé par cette question. C’est ce que laisse entendre son attitude, puisqu'il n'a pas donné suite à une demande sur la création d’une mission d’information parlementaire sur le secteur de l’enseignement privé au Maroc.

Selon le quotidien Al Massae, qui se penche sur ce sujet dans son édition de ce mardi 1er octobre, cette demande de création d’une mission d’information parlementaire sur le secteur de l’enseignement privé a été formulée par le député de la Fédération de la Gauche, Omar Balafrej, à la Chambre des représentants. Les sources du quotidien précisent que cette demande porte sur le fonctionnement des établissements du secteur de l’enseignement privé et les lois qui les régissent, ainsi que les avantages qui leur sont accordés.

Cette demande est bizarrement restée sans suite. Aucune réponse n’a été signifiée dans ce sens, ni par refus ni par avis favorable. Le sujet, poursuit le quotidien, a été évoqué par le député de la Fédération de la Gauche lors d’une conférence organisée, dimanche, par la Fondation friedrich. «Ce qui se passe dans les établissements de l’enseignement privé est dangereux. C’est pour cela que j’ai déposé une demande pour la création d’une mission d’information parlementaire», a déclaré le député de la Fédération de la Gauche, faisant remarquer que «des lobbys travaillent en force au Parlement, et personne ne peut nier leur existence».

Cette polémique est intervenue juste après la sortie du ministre de l’Education nationale, de la formation professionnelle, de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Saïd Amzazi, qui avait appelé à la généralisation de l’enseignement privé au niveau du monde rural. Pour ce faire, le ministre a exprimé la volonté d’accompagner le secteur privé afin de l’inciter à s’installer dans les zones rurales, notamment par des incitations fiscales, foncières, tout en proposant des bourses pour les élèves… Bien plus, le ministre avait annoncé la nécessité d’amender la loi 06-00 formant statut de l’enseignement scolaire privé afin de généraliser l’enseignement privé au niveau rural. Une généralisation qui se ferait au détriment de l’enseignement public, craignent les autres.

 
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