C'était la version LIDL de Pegasus
ceci dit ce logiciel avait aussi espionné le Maroc
La France soupçonnée d'avoir créé le logiciel espion «Babar»
Après les services de renseignement canadien, plusieurs chercheurs ont publié un rapport sur «Babar», un outil capable d'espionner les messageries instantanées.
On en sait plus sur le curieux logiciel espion «Babar», qui serait l'œuvre des renseignements français. Plusieurs chercheurs en sécurité informatique ont pu décortiquer un échantillon du virus. Ils ont publié ce mercredi 18 février un rapport détaillé sur les caractéristiques techniques de ce logiciel malveillant. Babar a été découvert en 2009 par le Centre de la sécurité des télécommunications du Canada (CSEC), dont les mémos ont été révélés
par le journal Le Monde il y a près d'un an, grâce à des documents communiqués par Edward Snowden.
• Espionner les messageries instantanées
Les rapports qui viennent d'être publiés montrent de nouvelles caractéristiques techniques de Babar «Le but de ce logiciel malveillant est l'espionnage et en particulier les messageries instantanées», explique au
Figaro Paul Rascagnères, auteur de l'un des rapports pour l'entreprise allemande GData. Il s'agit «de récupérer ce qui est tapé sur le clavier [ce que l'on appelle un keylogger]», mais Babar est aussi «capable d'écouter le microphone et haut-parleur de l'ordinateur», ajoute Paul Rascagnères.
Le logiciel visait notamment les messageries Skype, MSN et Yahoo messenger. Il est aujourd'hui connu et détecté par les antivirus. Babar n'a pas été utilisé pour de l'espionnage massif, mais plutôt pour l'écoute de cibles spécifiques.
Le chercheur précise que des données ont transité sur des serveurs en Iran, en Algérie ou en Egypte par exemple, qui pourraient être proches des premières cibles. Les mémos du CSEC indiquaient l'Iran comme une des principales victimes. Par ailleurs, les services canadiens ont identifié de possibles cibles en Grèce, en Espagne, en Côte d'Ivoire mais aussi en France.
• Un espion peu perfectionné
Selon Paul Rascagnères, Babar n'a rien à voir avec les logiciels malveillants très puissants comme
Equation, développé avec beaucoup plus de moyens par l'agence de renseignements américaine (NSA), et dévoilé mardi par Kaspersky. «Je pense honnêtement que cela a été fait par une équipe avec peu de moyens», explique-t-il. Le logiciel n'est pas très discret non plus, «il ne se cache pas outre mesure» ajoute le chercheur.