Je dirais plutôt que Dieu est victime de sa propre omniscience car cette qualité intrinsèque fait qu'il ne sortira jamais du cercle de savoir exactement comment les choses se déroulent et se dérouleront pour l'éternité.
Encore une fois, le langage vous induit en erreur.
On peut faire valoir d'autres phrases équivalentes à la vôtre pour voir ce qui cloche :
" Dieu est victime de sa propre justice car cette qualité intrinsèque fait qu'il ne pourra jamais punir quelqu'un arbitrairement".
"Dieu est victime de son unicité car cette qualité intrinsèque fait qu'il ne fera jamais l'expérience d'être deux entités".
Le fait est que logiquement, on ne peut pas être victime d'un attribut absolu.
Prenons un exemple plus simple : " Djokovic ne peut pas être aussi mauvais tennisman que Benoît Paire".
Dans cette phrase, il n'y a pas une restriction des capacités de Djokovic, mais plutôt celles de Benoît Paire. Et ce, même si la modalité négative "ne pas pouvoir" est effectivement le prédicat du sujet "Djokovic" dans cette phrase et non pas de Benoît Paire.
Il est tout aussi faux de dire que Djokovic est victime de ses capacités tennistiques puisqu'il ne peut faire l'expérience de ce que jouer au tennis comme un pied signifie, car il endosse l'attribut positif.
Comme le verset que j'ai cité plus haut Dieu voudrait parfois faire autre chose que ce qu'il sait déjà quelle arrivera mais ne peut pas car cela contredirait sa capacité à connaître les choses établies.
Je ne sais pas comment vous arrivez à tordre ce verset pour lui faire dire une chose pareille !
Dieu est donc impuissant face à sa connaissance. Même s'il n'est soumis à aucun agent extérieur, car omnipotent, il est soumis à son attribut d'omniscience qui fait qu'il ne peut sortir de ce qu'il sait déjà.
Si c'est là votre façon de dire que "Dieu ne peut pas ne pas tout savoir", qui est une façon moins précise de dire que "Dieu sait absolument tout" alors je vous dis oui ! Sauf que, encore une fois, cela n'en fait pas une victime mais un être supérieur cher ami !
En première année de philosophie analytique, les étudiants sont mis en garde de ne pas intervertir les opérateurs modaux comme vous le faites justement...
Autre chose, vous utilisez "soumis" et "omnipotent" comme deux caractéristiques cumulées par Dieu. Ce qui est une grosse contradiction formelle. On ne peut être "soumis" sans être incapable de changer au moins un état de fait, donc l'attribut d'omnipotence doit tomber si on est soumis. De même, on ne peut être omnipotent que s'il n'y a absolument aucune soumission à quoi que ce soit. Donc la soumission tombe.
Avec ce genre de contradiction, le raisonnement doit être revu de fond en comble. En l'occurrence, revoir le choix des mots (soumission, impuissance...)
Et si tu dis que Dieu n'a pas de destin c'est qu'il n'est pas omniscient car capable de faire des choix qui remettraient en cause sa connaissance des choses, passant d'un choix à un autre lorsqu'il lui semble meilleur de faire ceci ou cela, ce qui fait qu'il y aurait une part d'incertitude quant à la pérennité des choses et de sa propre personne.
Je n'ai rien compris du tout à ça.