L'Islamisme radical rappelons le est née de mouvements anticolonialiste, en Egypte, avec la création des Freres Musulmans sensé lutter contre l’impérialisme britannique qui grignotait le proche-orient. Hassan al banna "pensait" que les pays arabo-musulmans étaient devenus faibles car ils avaient oubliés la religion.
Malheureusement pour le monde arabe Hassan al Banna n'était qu'un modeste instituteur de l'égypte méridionale, il n'avait ni l'instruction ni la culture que peuvent avoir les étudiants d'aujourd'hui. Sa contribution à la lutte contre l'impérialisme allait des dizaines d'années plus tard faire entrer le monde arabo-musulman dans une spirale infernale d'auto-destruction.
Toutes ces guerres internes, le plus souvent des guerres civiles d'une férocité abjecte sont issus de cette fitna entre les enfants de la nation, les uns se voyant comme de vrais et de parfaits musulmans qui lutteraient pour le vrai état (islamique), opposé aux arabes du camp d'en face, sensé incarner la bassesse et l'influence rétrograde d'un étranger tout puissant.
C'est pourquoi Hassan créa le mouvement des Frères Musulmans (d’où dérivent quasiment tous les mouvements islamistes) pour lutter contre le pouvoir égyptien, sensé être soumis aux puissances occidentales (Angleterre essentiellement car l'Egypte est sensé être dans leur sphère d'influence géographique) depuis la première guerre mondiale. Le mouvement Islamiste d'Hassan al Banna était sensé faire déguerpir les puissances occidentales par un ensembles de mesures sociales radicales.
Aujourd'hui on peut remettre (et on le doit pour notre salut à tous !) en cause les fondements de la pensée d'Hassan al Banna. Son entreprise révolutionnaire est une faillite totale. Aucune nation arabe ayant emprunté la voie de l’islamisation radicale n'a réussi a se hisser à un niveau suffisant pour ne serai-ce peser sur son destin propre. Cet échec retentissant est a comparer avec les réformes d'un Ataturk, puisse t-il être laïc, pour réformer la nation turque qui aboutira par contre à une Turquie moderne et sûr d'elle-même. Aujourd'hui la Turquie est une nation moderne, qui maîtrise la plupart des technologies et qui mêle intelligemment laïcité et Islam. Les réformes d'Ataturk ont été profondes, allant jusqu'à l'Alphabet du pays en passant par le code civile, mais ce qui a fait sa force c'est la modernisation réussie de son armée. En lieu de l'exemple d'Hassan al Banna qui voulait impudiquement islamiser une nation déjà musulmane, Ataturk quant à lui a réussi à bien définir les besoins de son pays, qui non point toucher à la religion en elle-même, trouva plus opportun de réformer cette armée ottomane vieillotte qui a laissée échapper le califat (Empire Ottoman) au profit de nations européennes tout aussi engagées dans des réformes multiples de modernisation de ses infrastructures et de la société (seconde phase de la révolution industrielle). Les réformes d'Ataturk engageront le pays sur la voie de la modernisation d'un corps ancestral vieillot incapable de faire face à l'impérialisme occidental, la réforme de l'armée turque mènera à une adoption systémique d'une organisation moderne et technologique qui finira par aboutir à la victoire de l'armée turque sur les principales puissances occidentales dans les Dardanelles. Vaincues, les nations occidentales n'attaqueront plus la nation turque.
Hassan al Banna pensait sans doute naïvement qu'il fallait faire entrer plus de Coran dans la tête de ses fellah du Nil pour vaincre l’Angleterre et ses armées qui défilaient sur l'orient ancien. Ataturk quant à lui a donné des fusils modernes à un peuple attaché à son honneur et sa liberté. Quand des égyptiens entraient dans un cercle infernal de fitna sociale, aiguisant l'antagonisme entre les tenants de l'ordre ancien d'un Islam sécularisé à ce nouvel militantisme islamiste réformé, fanatisé par une vision politique conservatrice, les turcs eux de leurs fusils modernes jetaient à la mer la puissante armée britannique (la plus puissante du monde à l'époque d'Ataturk). L'impérialisme vaincu les turc pouvaient se consacrer à la modernisation de leur pays, toujours d'une volonté farouche et avec méthode. Les égyptiens eux sombraient peu à peu dans la fitna avec la naissance d'un sursaut républicain et moderniste incarné par les officiers libres de Nasser. Le nassérisme, tout comme les officiers libres d'Ataturk en Turquie, voulaient réformer l'état par une mise à jour systémique de l'état le faisant passer du 17e siècle à l'ère moderne. Le clash entre ses deux visions opposés sur la méthode mettra à feu et à sang l'Egypte pendant des décennies, pour longtemps puisque la confrontation des deux doctrines se poursuit dans la violence jusqu'au jour d'aujourd'hui. Le général Al Sissi reflétant un pouvoir militaire qui n'a su apporter la modernisation sociale et militaire tant attendue est toujours en guerre contre la vision d'un état islamique et ses partisans, en premier chef desquels le président destitué (par coup d'état) Mohame Morsi. L'échec retentissant entre deux visions nationaliste non aboutit d'une Egypte en perte de vitesse dans un orient en convulsion généralisé.
Les armées arabes, fautes d'avoir sues se moderniser convenablement n'ont sues que perdre des batailles et des guerres, prolongeant d'autant les marasmes. Là où Ataturk et le mouvement des jeunes turcs a réussi à unifier l'état et gagner des guerres d'une importance vitale pour le pays, les arabes parasités par deux philosophies radicalement contraires entraient dans un mouvement de spirale destructeur et anarchiste.
Quand les turcs vainquirent, les arabes eux perdirent !
Quand les turcs surent s'adapter à tous les défis, les arabes eux ne surent surmonter aucun défi !
Les mouvements terroristes sont une réponse inadapté aux défis de la modernité loupé par la vision des dirigeants arabes du 20e siècle. Le terrorisme est la vision manquée d'une révolution avortée. Aucune armée arabe n'a vaincue les armées occidentales défilant sur l'orient et ses champs pétrolifères, aucune armée arabe n'a triomphé du sionisme tellement honnie par les populations nasséristes d'un monde troublé par les antagonismes particuliers. Les arabes ont perdus les guerres contre Israël, contre les Etats-unis et ses alliés, envers la modernité, contre la double vision de ce que devrait être la fondation d'une nation, envers le développement économique et sociale. Le fellah est resté fellah, avec une kalachnikov ou un tracteur à la main. Le terrorisme ne peut sauver les peuples arabes d'une profonde remise en cause. Le terrorisme n'est pas la réponse adapté aux défis d'un développement politique et sociale urgent tout comme la dictature ne peut empêcher les soubresauts de populations échaudés par une double vision d'un développement harmonieux entre sentimentalisme et impératif concret d'une réalité dénié de tout sens pratique.