Le débat fait rage à Washington. Les Etats-Unis doivent-ils cesser de jouer le gendarme de la planète et se retirer des affaires du monde.
Les échecs répétés de la politique étrangère de Barack Obama en Ukraine, en Syrie, en Libye, en Egypte, en Afghanistan, au Pakistan et maintenant en Irak ont relancé un intense débat aux Etats-Unis sur le rôle international, militaire et diplomatique du pays. Existe-t-il une voie entre l’aventurisme militaire de George W. Bush et la diplomatie des bons sentiments de Barack Obama, l’un comme l’autre ayant provoqué des catastrophes.
Ce débat est essentiellement mené à la droite de l’échiquier politique américain entre les positions radicales, bien connues, des néo-conservateurs qui réapparaissent et celles, tout aussi radicales, proches des tea parties et des libertairiens anti-Etat, qui prônent le désengagement et l’isolationnisme.
Les néo-conservateurs, qui se cachaient à la fin de la présidence de George W. Bush, font un retour remarqué. Leur doctrine n’a pas changé, l’interventionnisme au nom d’une mission presque civilisatrice des Etats-Unis qui consiste à apporter la démocratie, la liberté et les valeurs occidentales dans le monde, y compris par la force.
Bill Kristol et Fred Kagan, deux théoriciens néo-conservateurs, expliquent ainsi dans The Weekly Standard que les Etats-Unis doivent «agir de façon audacieuse et décisive» en Irak et «pas seulement conduire des frappes aériennes, mais les accompagner par des forces spéciales et peut-être des unités militaires régulières au sol».
Un autre Kagan, Robert Kagan, historien réputé, est au centre des conversations à Washington depuis quelques semaines après avoir écrit dans le magazine New Republic un article titré : «Superpowers Don't Get to Retire» (Les superpuissances ne prennent pas leur retraite). Le New York Times explique que Barack Obama a même invité Robert Kagan à la Maison Blanche pour échanger «sur leurs visions du monde».
Mais plus à droite encore de l’échiquier politique américain que les néo-conservateurs, on voit monter une opposition grandissante au rôle des Etats-Unis dans le monde et une volonté de se retirer pour se préoccuper des problèmes intérieurs, une nouvelle forme d’isolationnisme comme dans les années 1930. Reason est sur cette ligne. L'Amérique doit se retirer des affaires du monde et le magazine s’oppose ainsi farouchement à toute nouvelle intervention militaire américaine en Irak et ailleurs aussi.
Pour Reason, les néoconservateurs mettent à tort en avant le rôle qu’ont joué les Etats-Unis en protégeant les démocraties européennes et celle du Japon au lendemain de la seconde guerre mondiale et en leur permettant de prospérer. Ce modèle qui est leur référence, notamment dans la stratégie à mener dans le monde musulman, n’en est pas un pour Reason. Le magazine libertarien souligne que les effets de la guerre froide, tant vantée, ont été désastreux pour de nombreuses régions du monde.
www.slate.fr
Les échecs répétés de la politique étrangère de Barack Obama en Ukraine, en Syrie, en Libye, en Egypte, en Afghanistan, au Pakistan et maintenant en Irak ont relancé un intense débat aux Etats-Unis sur le rôle international, militaire et diplomatique du pays. Existe-t-il une voie entre l’aventurisme militaire de George W. Bush et la diplomatie des bons sentiments de Barack Obama, l’un comme l’autre ayant provoqué des catastrophes.
Ce débat est essentiellement mené à la droite de l’échiquier politique américain entre les positions radicales, bien connues, des néo-conservateurs qui réapparaissent et celles, tout aussi radicales, proches des tea parties et des libertairiens anti-Etat, qui prônent le désengagement et l’isolationnisme.
Les néo-conservateurs, qui se cachaient à la fin de la présidence de George W. Bush, font un retour remarqué. Leur doctrine n’a pas changé, l’interventionnisme au nom d’une mission presque civilisatrice des Etats-Unis qui consiste à apporter la démocratie, la liberté et les valeurs occidentales dans le monde, y compris par la force.
Bill Kristol et Fred Kagan, deux théoriciens néo-conservateurs, expliquent ainsi dans The Weekly Standard que les Etats-Unis doivent «agir de façon audacieuse et décisive» en Irak et «pas seulement conduire des frappes aériennes, mais les accompagner par des forces spéciales et peut-être des unités militaires régulières au sol».
Un autre Kagan, Robert Kagan, historien réputé, est au centre des conversations à Washington depuis quelques semaines après avoir écrit dans le magazine New Republic un article titré : «Superpowers Don't Get to Retire» (Les superpuissances ne prennent pas leur retraite). Le New York Times explique que Barack Obama a même invité Robert Kagan à la Maison Blanche pour échanger «sur leurs visions du monde».
Mais plus à droite encore de l’échiquier politique américain que les néo-conservateurs, on voit monter une opposition grandissante au rôle des Etats-Unis dans le monde et une volonté de se retirer pour se préoccuper des problèmes intérieurs, une nouvelle forme d’isolationnisme comme dans les années 1930. Reason est sur cette ligne. L'Amérique doit se retirer des affaires du monde et le magazine s’oppose ainsi farouchement à toute nouvelle intervention militaire américaine en Irak et ailleurs aussi.
Pour Reason, les néoconservateurs mettent à tort en avant le rôle qu’ont joué les Etats-Unis en protégeant les démocraties européennes et celle du Japon au lendemain de la seconde guerre mondiale et en leur permettant de prospérer. Ce modèle qui est leur référence, notamment dans la stratégie à mener dans le monde musulman, n’en est pas un pour Reason. Le magazine libertarien souligne que les effets de la guerre froide, tant vantée, ont été désastreux pour de nombreuses régions du monde.
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