Philippe Faucon séduit la Quinzaine des Réalisateurs avec un film intimiste et d’une infinie douceur.
Une banlieue banale de l’Hexagone. Fatima, la cinquantaine, née au Maroc, vit de ménages depuis son arrivée en France, deux décennies plus tôt, et consacre son énergie à élever ses filles : Souad, 15 ans, une ado fâchée avec ses origines et les valeurs maternelles, et Nesrine, 18 ans, qui rêve de devenir médecin et se consacre avec ferveur à ses études. Fatima maîtrise mal le français, couve ses filles, mais ne comprend pas toujours leurs velléités d’émancipation et les codes de cette France qu’elle aime de tout son cœur.
En toute discrétion, loin du simplisme et des grandes leçons de choses, Philippe Faucon, depuis 25 ans, bâtit une œuvre importante, qui regarde droit dans les yeux la société française et ses ambivalences. Trois ans après « La désintégration », un film visionnaire sur de jeunes banlieusards qui cédaient à l’endoctrinement islamiste et à la tentation terroriste, le cinéaste adapte librement « Prière à la lune », le récit autobiographique de Fatima Elayoubi, une femme ordinaire, une « Fatima parmi toutes les Fatima », dit-elle, qui retraçait dans ce recueil (publié en 2006 aux éditions Bachari) son histoire de Marocaine découvrant à l’âge de 30 ans la France, sans en maîtriser ni la langue ni les « usages ».
L’identité nationale et ses ambiguïtés, le choc des cultures et l’intégration, l’éducation et ses espoirs : Philippe Faucon, au plus près de ses héroïnes bouleversantes et de leurs sentiments à vif, aborde de grands thèmes, mais ne s’abîme jamais dans la démonstration. Bien écrit et mis en scène, ce film épuré (1h19 de durée), intimiste et d’une infinie douceur, confirme le talent du cinéaste. Loin des vociférations et des schématismes qui encombrent l’époque, il dresse le nuancé d’une certaine France d’aujourd’hui.
« Fatima », de Philippe Faucon, avec Soria Zeroual, Zita Hanrot, Kenza Noah Aïche… 1h19.
En savoir plus sur Cannes 2015 : les mystères de « Fatima », Culture
Une banlieue banale de l’Hexagone. Fatima, la cinquantaine, née au Maroc, vit de ménages depuis son arrivée en France, deux décennies plus tôt, et consacre son énergie à élever ses filles : Souad, 15 ans, une ado fâchée avec ses origines et les valeurs maternelles, et Nesrine, 18 ans, qui rêve de devenir médecin et se consacre avec ferveur à ses études. Fatima maîtrise mal le français, couve ses filles, mais ne comprend pas toujours leurs velléités d’émancipation et les codes de cette France qu’elle aime de tout son cœur.
En toute discrétion, loin du simplisme et des grandes leçons de choses, Philippe Faucon, depuis 25 ans, bâtit une œuvre importante, qui regarde droit dans les yeux la société française et ses ambivalences. Trois ans après « La désintégration », un film visionnaire sur de jeunes banlieusards qui cédaient à l’endoctrinement islamiste et à la tentation terroriste, le cinéaste adapte librement « Prière à la lune », le récit autobiographique de Fatima Elayoubi, une femme ordinaire, une « Fatima parmi toutes les Fatima », dit-elle, qui retraçait dans ce recueil (publié en 2006 aux éditions Bachari) son histoire de Marocaine découvrant à l’âge de 30 ans la France, sans en maîtriser ni la langue ni les « usages ».
L’identité nationale et ses ambiguïtés, le choc des cultures et l’intégration, l’éducation et ses espoirs : Philippe Faucon, au plus près de ses héroïnes bouleversantes et de leurs sentiments à vif, aborde de grands thèmes, mais ne s’abîme jamais dans la démonstration. Bien écrit et mis en scène, ce film épuré (1h19 de durée), intimiste et d’une infinie douceur, confirme le talent du cinéaste. Loin des vociférations et des schématismes qui encombrent l’époque, il dresse le nuancé d’une certaine France d’aujourd’hui.
« Fatima », de Philippe Faucon, avec Soria Zeroual, Zita Hanrot, Kenza Noah Aïche… 1h19.
En savoir plus sur Cannes 2015 : les mystères de « Fatima », Culture