Fermer la centrale nucléaire alsacienne

mam80

la rose et le réséda
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Est-il si urgent de fermer Fessenheim ?
Source : Capital
15/01/2013 à 05:00
Incroyable ! Alors que son démantèlement a été programmé, on continue d’investir des centaines de millions d’euros pour moderniser la centrale nucléaire alsacienne.

Sitôt les portiques de sécurité franchis, les agents EDF qui nous accompagnent lèvent le nez au plafond. Fixés en hauteur dans le bâtiment d’accès, deux cadrans lumineux affichent en permanence les niveaux de production de la centrale:
885 mégawatts pour le premier réacteur, 893 pour le second. Tout va bien. Dans le souffle continu de ses systèmes de ventilation, Fessenheim tourne au maximum de sa puissance. Comme d’habitude… En trente-cinq ans de service,
cette usine si décriée n’a connu aucun accident ni «incident» officiel. Tout au plus les autorités de contrôle ont-elles répertorié une centaine d’«anomalies», comme l’arrêt automatique d’un réacteur en 2011 ou la fermeture par erreur d’une vanne en 2004. Ces péripéties ont toutes été classées au niveau 1 sur l’échelle des événements nucléaires graduée
de 1 à 7 (7 pour les catastrophes de Fukushima et de Tchernobyl).

Notre plus ancienne unité nucléaire – elle a été inaugurée en janvier 1978 – a beau ronronner avec la fiabilité d’un coucou suisse, François Hollande a bel et bien décidé de lui couper le sifflet.
Non qu’il soit personnellement favorable à cette solution extrême : lui-même n’a jamais été un ennemi déclaré du nucléaire.
Mais il l’a solennellement promis aux Verts pendant la campagne présidentielle. Et il a fait de cette mise à la retraite l’acte fondateur d’une «transition énergétique» visant à réduire de 75 à 50% la part de notre électricité produite par l’atome.
«Revenir sur cet engagement reviendrait ni plus ni moins à déclarer la guerre aux écolos, et je ne pense pas que François Hollande en ait envie», soupire Jean-Luc Cardoso, le secrétaire de la CGT de Fessenheim. En somme, le sacrifice de l’unité alsacienne peut très bien se concevoir politiquement.

Economiquement, par contre, c’est une véritable absurdité. D’abord parce qu’une centrale atomique ne se ferme pas d’un claquement de doigts. Entre la constitution par EDF d’un dossier détaillant les étapes du démantèlement et son examen par les experts de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), le processus va prendre environ cinq ans. Or, entre-temps, EDF va être contraint de réaliser les lourds travaux exigés par l’ASN pour tenir compte de l’accident de Fukushima.
Et cela, même si les réacteurs sont mis en sommeil. C’est à peu près comme si un automobiliste était obligé de changer les pneus de sa voiture avant d’aller la porter à la casse. En beaucoup plus cher, bien sûr…

LA SUITE sur : http://www.capital.fr/enquetes/economie/est-il-si-urgent-de-fermer-fessenheim-803250#xtor=EPR-226

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