Le bahaïsme
Une religion monothéiste née au XIXe siècle
Les bahaïs ont fêté, en octobre dernier,
le bicentenaire de la naissance de Baha Ullah, le fondateur de la religion bahaïe. Celle-ci émerge en Perse au milieu du XIXe siècle, époque secouée par la modernité, notamment scientifique. Elle s'inscrit dans la mouvance d'un courant chiite ésotérique et critique à l'égard du rigorisme du clergé dominant. Baha Ullah naît à Téhéran en 1817 sous le nom de Mirza Husayn Ali dans une famille noble.
Son père est ministre du shah. À la même époque, dans la ville perse de Chiraz, naît Sayyid Ali Muhammad Sirazi. En 1844, ce dernier se dit porteur d'un message de Dieu.
Il annonce l'arrivée d'un nouveau « Mahdi » qui sauvera le monde et il se fait appeler le Bab - « la porte ».
Il est vite suivi par de nombreux fidèles. Accusé d'apostasie, le Bab est condamné à mort et fusillé en 1850. En 1852, Mirza Husayn Ali, disciple du Bab, est lui-même arrêté et emprisonné à Téhéran.
En 1863, il revendique être le prophète annoncé par le Bab et se proclame Baha Ullah - « la Gloire de Dieu ». En 1868, il est exilé à Saint-Jean d'Acre en Palestine ottomane. C'est là qu'il écrit la majorité de son oeuvre - une centaine de volumes - qui constitue le fondement de la foi bahaïe et que tout croyant bahaï s'engage à lire. Son enseignement principal est de proclamer que Dieu est un (il n'existe qu'un seul Dieu) et que la religion est une, puisque l'humanité forme une seule famille. Autrement dit, les religions sont toutes dédiées à une seule chose, l'unité et la paix dans le monde. Leurs différences ne sont que le fait du contexte historique, culturel, économique, social dans lequel elles émergent. Par exemple, les rites alimentaires répondraient aux contraintes d'une époque et ne sont plus d'actualité. Chaque messager de Dieu - de Moïse à Mohammed en passant par Jésus ou le Bouddha -...