Le tribunal de police de Bourges a condamné un homme pour avoir refusé de serrer la main de Catherine Ferrier, alors préfète du Cher, sous prétexte que c’était une femme. Un refus considéré par la justice comme un comportement sexiste portant atteinte à la dignité.
Un homme de confession musulmane a été condamné, mardi, devant le tribunal de police de Bourges, à une amende de 750 euros et au versement de 1.500 euros de dommages et intérêts à l’ancienne préfète du Cher, Catherine Ferrier, qui a quitté ses fonctions en février 2020 pour devenir préfète du Tarn.
Le 7 janvier dernier, dans la partie des locaux de la préfecture du Cher qui accueille du public, alors qu’il attendait la remise de documents administratifs, cet homme avait refusé de serrer la main de la préfète au motif que c’était une femme et que sa religion le lui interdisait. La représentante de l’Etat, en uniforme et gantée, était venue saluer, à l’occasion la nouvelle année, le personnel et le public présent.
La préfète du Cher avait alors déposé une plainte, instruite par le parquet de Bourges, pour propos ou comportement à connotation sexuelle ou sexiste portant atteinte à la dignité ou créant une situation intimidante hostile ou offensante imposée à une personne. Une contravention punie d’une amende de quatrième classe.
Lors de l’audience devant le tribunal de police de Bourges, mardi, le ministère public avait requis et obtenu le maximum de l’amende, c’est-à-dire 750 euros. L’ancienne préfète recevra également 1.500 euros de dommages et intérêts. Elle en demandait 2.000 euros.
Dans un communiqué, Jean-Christophe Bouvier, le préfet du Cher, explique avoir pris « acte de la décision de justice de condamner un citoyen français, qui à deux reprises, s’est réfugié derrière une interprétation idéologique de l’Islam pour refuser de serrer la main de sa prédécesseure, Catherine Ferrier en 2018 et 2020. »
Le communiqué évoque deux faits similaires mais la condamnation devant le tribunal de police ne sanctionne que celui du 7 janvier 2020 et non les faits antérieurs. En mars 2018, le même homme, représentant de l’association Ditib Vierzon (ex-association des travailleurs turcs de la seconde ville du Cher) avait également refusé de serrer la main de Catherine Ferrier, car, avait-il déclaré, « on n’a pas le droit de serrer la main aux femmes ».
C’était lors d’une cérémonie d’hommage au colonel Arnaud Beltrame, tué le 23 mars 2018, par un terroriste islamiste, après s’être offert en échange d’une jeune femme, prise en otage dans un supermarché de la ville de Trèbes (Aude).
« Cette décision rappelle le caractère fondamental du respect des valeurs de laïcité et d’égalité homme-femme dans la République », ajoute le préfet du Cher.
En mars 2018, le vice-président de l’association avait adressé une lettre d’excuses à la préfète. « Nous regrettons profondément ce qu’il s’est passé. Ce n’est pas normal », avait-il indiqué.
Justice - Un homme condamné pour avoir refusé de serrer la main de Catherine Ferrier, alors préfète du Cher, car c'était une femme
Le tribunal de police de Bourges a condamné un homme pour avoir refusé de serrer la main de Catherine Ferrier, alors préfète du Cher, sous prétexte que c'était une femme. Un refus considéré par la justice comme un comportement sexiste portant atteinte à la dignité.
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