Qu’attendent les autorités françaises pour punir celles et ceux qui n’ont jamais cessé de nier ou de minimiser le génocide rwandais?
Le Sénat français vient donc d’adopter la proposition de loi (déjà votée le 22 décembre par l’Assemblée nationale) qui punit de 45.000 euros d’amende et d’un an de prison toute personne qui aura nié ou «minimisé de manière outrancière» un «génocide reconnu par la loi».
Pour mémoire, ce texte concerne directement le génocide arménien (reconnu par la loi française) tandis que la négation du génocide des Juifs est déjà réprimée par la loi Gayssot. On le sait, ce vote a déclenché de nombreuses protestations et il est certain que les relations franco-turques vont être durement affectées notamment sur le plan économique (Ankara admet des massacres d’Arméniens mais réfute le terme «génocide». Il ne s’agit pas ici de revenir sur cette question étant entendu que le parfum électoraliste de cette initiative n’a échappé à personne.
Respecter la mémoire des victimes et de leurs descendants
Admettons donc que les députés et sénateurs français ont le droit de disputer aux historiens le monopole de l’écriture de l’Histoire. Reconnaissons aussi qu’il est important de respecter la mémoire des victimes et de leurs descendants. Dès lors, on est d’ores et déjà en droit de poser la question suivante: qu’attendent les autorités françaises pour punir celles et ceux qui n’ont jamais cessé de nier ou de minimiser le génocide rwandais?
Qu’attendent les parlementaires français pour s’emparer de ce dossier et voter une loi comparable à celle qui concerne les victimes de la Shoah ou celle du génocide —puisque tel est désormais le terme consacré— des Arméniens? Va-t-on nous dire que ce n’est pas le moment? Va-t-on nous expliquer que ce n’est pas la même chose? Pourtant, de manière régulière, on peut lire ou entendre des dénégations à propos de ce qui s’est passé au Rwanda. Et, là aussi on fait violence à la mémoire des victimes et de leurs familles.
Et dans ce domaine, la France, comme la Belgique et, à un degré moindre les Etats-Unis, sont les pays où nombreux sont celles et ceux qui contestent l’existence d’un génocide ayant fait pour principales victimes des hommes et des femmes appartenant à la minorité tutsie.
On connaît d’ailleurs les différentes manières pour minimiser ou jeter le doute sur ces tueries. Outre la négation pure et simple —laquelle s’exprime de manière régulière dans des pseudos colloques—, il arrive souvent que la faute du génocide soit rejetée sur les Tutsis jugés coupables de l’avoir… déclenché. Ce fut notamment le cœur d’une thèse attribuant aux forces du Front populaire rwandais (FPR) —alors dirigé par l’actuel président Paul Kagame— l’attentat en 1994 contre l’avion du président Habyarimana, événement qui a été le déclencheur des massacres contre les Tutsis.
La suite sur Slate Afrique http://www.slateafrique.com/81615/france-loi-sur-le-genocide-rwandais
Le Sénat français vient donc d’adopter la proposition de loi (déjà votée le 22 décembre par l’Assemblée nationale) qui punit de 45.000 euros d’amende et d’un an de prison toute personne qui aura nié ou «minimisé de manière outrancière» un «génocide reconnu par la loi».
Pour mémoire, ce texte concerne directement le génocide arménien (reconnu par la loi française) tandis que la négation du génocide des Juifs est déjà réprimée par la loi Gayssot. On le sait, ce vote a déclenché de nombreuses protestations et il est certain que les relations franco-turques vont être durement affectées notamment sur le plan économique (Ankara admet des massacres d’Arméniens mais réfute le terme «génocide». Il ne s’agit pas ici de revenir sur cette question étant entendu que le parfum électoraliste de cette initiative n’a échappé à personne.
Respecter la mémoire des victimes et de leurs descendants
Admettons donc que les députés et sénateurs français ont le droit de disputer aux historiens le monopole de l’écriture de l’Histoire. Reconnaissons aussi qu’il est important de respecter la mémoire des victimes et de leurs descendants. Dès lors, on est d’ores et déjà en droit de poser la question suivante: qu’attendent les autorités françaises pour punir celles et ceux qui n’ont jamais cessé de nier ou de minimiser le génocide rwandais?
Qu’attendent les parlementaires français pour s’emparer de ce dossier et voter une loi comparable à celle qui concerne les victimes de la Shoah ou celle du génocide —puisque tel est désormais le terme consacré— des Arméniens? Va-t-on nous dire que ce n’est pas le moment? Va-t-on nous expliquer que ce n’est pas la même chose? Pourtant, de manière régulière, on peut lire ou entendre des dénégations à propos de ce qui s’est passé au Rwanda. Et, là aussi on fait violence à la mémoire des victimes et de leurs familles.
Et dans ce domaine, la France, comme la Belgique et, à un degré moindre les Etats-Unis, sont les pays où nombreux sont celles et ceux qui contestent l’existence d’un génocide ayant fait pour principales victimes des hommes et des femmes appartenant à la minorité tutsie.
On connaît d’ailleurs les différentes manières pour minimiser ou jeter le doute sur ces tueries. Outre la négation pure et simple —laquelle s’exprime de manière régulière dans des pseudos colloques—, il arrive souvent que la faute du génocide soit rejetée sur les Tutsis jugés coupables de l’avoir… déclenché. Ce fut notamment le cœur d’une thèse attribuant aux forces du Front populaire rwandais (FPR) —alors dirigé par l’actuel président Paul Kagame— l’attentat en 1994 contre l’avion du président Habyarimana, événement qui a été le déclencheur des massacres contre les Tutsis.
La suite sur Slate Afrique http://www.slateafrique.com/81615/france-loi-sur-le-genocide-rwandais