Fraude aux tests antigéniques fictifs à 18 millions d’euros : un pharmacien parisien incarcéré

INFO LE PARISIEN. Cette escroquerie de grande ampleur et juteuse consistait à facturer à la CPAM des millions de tests prétendument vendus à des professionnels de santé. Un pharmacien à la tête de plusieurs officines dans la capitale a été mis en examen. Un autre praticien soupçonné du même procédé a été placé en garde à vue, puis relâché début janvier.​

Plus de 3 millions de tests fictifs auraient été facturés par le pharmacien écroué à la CPAM. LP/Jean-Baptiste Quentin

Plus de 3 millions de tests fictifs auraient été facturés par le pharmacien écroué à la CPAM. LP/Jean-Baptiste Quentin
C’est une escroquerie à 18 millions d’euros réalisée en quelques semaines seulement au préjudice de la Caisse primaire d’assurance maladie (CPAM) de Paris. Selon nos informations, un pharmacien à la tête de plusieurs officines dans la capitale a été mis en examen, le 17 décembre 2021, pour escroquerie et blanchiment en bande organisée, faux et usage de faux par une juge d’instruction du tribunal judiciaire de Paris. Ce que nous a confirmé une source judiciaire.
Le praticien âgé de 46 ans et propriétaire de pharmacies dans le XIe et XVIIIe arrondissements de la capitale a été incarcéré. Il est soupçonné d’avoir perçu frauduleusement la somme de 18 millions d’euros entre le 14 septembre et le 9 décembre 2021 en facturant à la CPAM plus de 3 millions de tests antigéniques qu’il déclarait avoir vendus à des professionnels de santé : médecins, infirmiers… 800 000 euros en liquide ont par ailleurs été retrouvés dans une des pharmacies.

D’autres perquisitions ont eu lieu​

La CPAM n’a rien vu pendant plusieurs semaines avant de découvrir l’ampleur de l’escroquerie à ses dépens et de porter plainte contre le pharmacien. Une enquête préliminaire avait été ouverte début décembre par le parquet de Paris qui a très vite ensuite diligenté une information judiciaire devant l’ampleur de la fraude. Les investigations ont été confiées aux policiers de la Brigade de répression de la délinquance astucieuse (BRDA).

L’escroquerie du pharmacien était bien rodée. Dans le cadre de la lutte contre le Covid, les propriétaires d’officines pharmaceutiques possèdent une double casquette : ils peuvent fournir des tests antigéniques aux professionnels de la santé, mais aussi les effectuer eux-mêmes. Les deux prestations sont alors facturées à la CPAM.

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Fournisseur de tests antigéniques en grosse quantité, le pharmacien incriminé fabriquait de faux bons de commande, déclarant ainsi à la CPAM de Paris plus de tests vendus que cela ne l’était en réalité et facturant des tests antigéniques fictifs. 3 129 158 tests antigéniques fantômes auraient ainsi été facturés.
Selon nos informations, le même procédé aurait utilisé par un autre pharmacien du XVIIIe arrondissement de la capitale pour un montant de 4 millions d’euros sur dix mois, de novembre 2020 à août 2021. Là encore un signalement a été effectué par la CPAM. Placé en garde à vue dans les locaux de la BRDA, le praticien a été remis en liberté le 4 janvier.
 
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